Premiers sauts interstellaires sur… Elite Dangerous

Premiers sauts interstellaires sur… Elite Dangerous

Note de l'auteur

Elite-Dangerous-Picture-of-the-Day-10

elite-dangerous-screenshot-ME3050234124_2Il est un mystère qui est loin d’avoir livré tous ses secrets, un mystère aux multiples facettes et aux diverses couleurs, qui nous éblouit par sa grâce et sa beauté, qui nous illumine tous les soirs de sa lueur céleste, dont on ne sait pratiquement rien tellement il ne se laisse pas approcher, tel un animal sauvage farouche qui veut garder son innocence pour ne pas se retrouver souillé par l’homme et son désir de conquête. Non, messieurs, vous y étiez presque, mais il ne s’agit pas de la femme. Je parlais bel et bien de l’espace, d’aventure intersidérale, d’ELITE DANGEROUS, qui nous apparaît infiniment petit derrière notre grand écran d’ordinateur (21 pouces, c’est déja pas mal).

ELITE DANGEROUS est le quatrième volet de la série des Elite, toujours développé par son co-créateur, David Braben, à l’issu d’un Kickstarter qui aura réuni 1 500 000 livres pour le développement du jeu. Sorti en décembre dernier, le jeu se détache enfin de ses multiples phases de béta et s’offre à tous les joueurs qui veulent se lancer dans l’univers d’Elite. Évidemment, en bon fan d’aventure spatiale, je me suis laissé embarqué, même si mes modestes contributions dans le genre se limitent à Freelancer et Colony Wars. Elite se veut plus simulation et demandera un peu de temps à s’appréhender. Mais une fois qu’on commence à maîtriser son engin, c’est vraiment le pied. Après quelques petits phases de training et de combat spatiaux, le jeu vous lâche en plein milieu d’une station, à bord du premier vaisseau du jeu. Que faire, où aller? C’est la grande question du titre, sûrement sa grande force mais aussi sa grande faiblesse.

Elite-5A vrai dire, les premières minutes du jeu, on les passe à régler les commandes. Les options sont très complètes et je mets bien 30 minutes avant de trouver une configuration qui me convient, en privilégiant la manette plutôt que la souris (c’est conseillé). Gestion du roulis, propulsion verticale et horizontale, poussée supplémentaire, avec possibilité de configurer au poil chaque touche: il n’y a pas à dire, les développeurs de Frontiers savent ce qu’ils font. Une fois paramétré, on se plonge dans son cockpit. Encore une fois, tout est vraiment poussé dans les moindres détails, mais sans toutefois être trop complexe. Le cockpit représente votre interface principale de jeu, avec l’essentiel. Le tableau de bord vous présente tous les éléments indispensables: le radar, l’état de votre bouclier, votre vitesse, votre température, si votre train est rentré ou non, etc… Très complet, très lisible, c’est un modèle du genre. A droite et à gauche, des écrans accessibles en combinant deux touches très simplement vous permettent d’accéder à l’état de votre personnage et du vaisseau sur le côté droit (cargaison, réputation, fonctions principales). Evidemment, il y a une touche d’autodestruction, que ma curiosité s’est empressée de tester pour moi, juste pour voir. Sans surprise, votre vaisseau explose. De toute façon, une assurance vous refile gratos un vaisseau tout neuf. A gauche, la liste des destinations, des cibles environnantes et la carte de la galaxie. Je teste cette dernière, on nous avait pas menti : en dézoomant, on découvre des milliers et des milliers de systèmes non découverts. Encore à l’état de nom de code (ALT 67-82, etc), elles n’attendent que vous pour explorer le système et peut-être se trouver un vrai nom par la suite. Les développeurs ont pensé à tout, puisqu’ils sont partis de notre système solaire (Sol) en utilisant les données récupérés par les astrophysiciens jusque-là, pour créer les systèmes pour de vrai et ensuite extrapoler tout ce qui n’a pas été découvert (le jeu se passe mille ans plus tard). Crédible et bien pensé.

Je regarde le tableau d’affichage où on accède aux services de la station (cours du marché pour le transport de cargaison ou marché noir, contacts pour les primes, équipements pour s’acheter des armes et autres…) et je trouve les missions disponibles. Je prends une petite quête de transport d’alcool (quitte à commencer le jeu, autant le commencer comme il faut !) à un système d’ici et on décolle. Je profite un peu des décors: c’est magnifique. Les stations sont superbes bien qu’un peu répétitives (sept ou huit types pour le moment) et l’environnement spatiale est grandiose. Je passe en hyperespace en veillant bien à enclencher la vitesse au maximum et en ayant rentré le train et c’est parti! Grand moment, bonne claque. Le casque vissé sur le crâne, je voyage entre deux systèmes à une vitesse supraluminique, avec tous les effets visuels et sonores qui vont avec. Puis je sors et me retrouve en face d’un gigantesque soleil qui remplit mon écran, sans crier gare. Choc et panique. Les indicateurs du vaisseau me préviennent de l’impact imminent (sans déconner!). Je change rapidement de direction avant de comprendre que je suis dans une vitesse intermédiaire appelé le supercruise (ou le supertom, comme vous voulez), qui permet de voyager rapidement dans le système, mais en veillant à bien gérer sa vitesse au fur et à mesure qu’on arrive à une destination choisie, comme si on devait prendre une sortie d’autoroute. Tout n’est pas automatique et c’est gratifiant: une aide de vitesse recommandé est affichée et permet de gérer sa propulsion comme il faut et de couper le supercruise au bon moment. J’arrive devant une grande station circulaire, digne de 2001.
elite-dangerous-scifi-mmo-games-screenshot-6C’est là que la galère va commencer pour moi : l’opération d’appontage. Les débuts sont difficiles. Je dois d’abord demander l’autorisation d’apponter sans quoi les tourelles lasers me grillent ma carcasse métallique si j’essaye d’y pénétrer sans l’autorisation. Ils m’indiquent un emplacement pour atterrir. Je passe la petite porte qui tourne à vitesse très réduite et repère mon emplacement. Comme d’hab, j’approche doucement et un indicateur de distance me montre automatiquement l’endroit pour atterrir en douceur. Je gère ma poussée, tranquille, sans trop stresser. Tout doucement. Voilààà. Mon bébé de métal s’est posé sans accrocs. Je livre la binouze et récupère un petit pécule, évidemment pas suffisant pour acheter du matos, si ce n’est faire le plein de carburant (ma hantise est de me retrouver à sec dans un système vide) et réparer les quelques éraflures. C’est con, mais ce premier voyage m’a fait son petit effet. Le jeu reste une simu car il n’automatise rien, mais donne des aides comme devrait le faire un vaisseau un minimum sophistiqué. On a vraiment l’impression de vivre sa petite vie de vagabond spatial à la recherche d’un petit job pour se faire la main.

Les autres missions ont été dans le même esprit, avec parfois quelques petites surprises, comme un pirate qui interrompt mon supercruise pour m’attaquer et tenter de prendre mon dû. Il n’aurait pas dû me chercher. Je l’explose et passe prendre ma petite prime pour l’avoir abattu à la station la plus proche. Chasseur de primes, ça rapporte, je devrais y penser. Je commence à faire quelques petites missions à la limite de la légalité, comme récupérer des transmissions rebelles trouvé par hasard (le gameplay de récupération est aussi extra que le reste!) ou encore récupérer une cargaison en mission puis annuler pour garder la marchandise et la livrer ailleurs (oui, je suis une pourriture). Bon, ça m’a valu une amende parce qu’ils scannent les vaisseaux de temps en temps et avec mon chargement volé, c’est pas vraiment passé. Il y a aussi des petites scènes étranges et touchantes au milieu de l’espace, comme ce cortège funéraire que j’ai croisé juste devant moi, au milieu de rien, et où je n’ai pas eu le coeur de les attaquer (mais aussi parce que le cortège avait l’air costaud et lourdement armé).

SnAC6bCLe jeu est bourré de petites idées extra, comme le fait d’avoir un effet « transmission radio » lorsqu’on communique avec un pote sur le micro, ou que le vaisseau se coupe brutalement parce que votre nouvelle arme pompe trop d’énergie dans le vaisseau et vous laisse avec votre réserve de secours en oxygène (penser à la recharger aussi à la station). Les combats sont très chouettes, et vous oblige à utiliser le côté simu pour changer la tactique: le vaisseau vous permet d’attribuer des points d’énergie à la volée en défense ou en armement, ou alors dans le moteur pour faire de meilleures accélérations. Le jeu gère aussi l’Oculus Rift et est probablement le jeu que j’aimerais faire avec, tellement ceux qui ont testé n’en sont pas revenus. Couplé avec un Saitek X52 Pro, ELITE DANGEROUS doit proposer une des meilleurs immersions qu’on ait vu dans un jeu vidéo. Le jeu propose un vrai côté RPG, où il ne tient qu’à vous de vous laisser embarquer et prendre du plaisir à explorer les systèmes, chose que le jeu encourage puisque vous pouvez revendre les données des systèmes non découverts.

Au final, et ce que je disais en début d’article, sa faiblesse est aussi son côté sandbox. Le jeu, pour le moment, se résume à faire des petites missions assez nombreuses (transport de marchandise en étudiant les marchés, c’est faisable, ainsi que miner des astéroïdes ou attaquer des marchands et se faire pirate spatial) mais pas vraiment scénarisées. Dans un sens, c’est à vous de faire votre propre histoire, mais mis à part les trois factions que vous pouvez intégrer, le background du jeu se limite à celui que vous vous imaginez, c’est-à-dire le vôtre. Il manque encore des choses aussi ambitieuses que ce qu’on peut voir dans un Eve Online, comme un background spatial plus développé, pour avoir le sentiment de participer à quelque chose de grand et d’unique, mais Frontiers a l’air de suivre de très près le jeu, et ce n’est que le début, donc je ne m’inquiète pas vraiment. Ils ont prévu énormément de choses, comme la visite de planètes, et vu le plaisir que j’ai eu à parcourir les quelques systèmes visités, je leur fais totalement confiance. Le jeu possède un rythme lent et posé qui ne plaira clairement pas à tout le monde, mais pour peu que vous aimiez les aventures spatiales et les jeux qui poussent autant le roleplay, vous en aurez pour votre argent. Il reste plus qu’à pouvoir poser une petite vahiné sur votre tableau de bord et la possibilité de mettre un petit Guns ou AC/DC pendant l’attaque de brigands de l’espace, et ils auront tout compris.

Elite: Dangerous
par Frontiers Developments
Uniquement dispo en téléchargement

 


Elite : Dangerous – Trailer de lancement par Gamekult

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