Preview We. The Revolution

Preview We. The Revolution

La Révolution française est une période curieuse et un tournant dans l’Histoire moderne. À la fois connu et méconnu, cet événement a une place particulière dans notre pays et reste encore aujourd’hui un sujet très sensible. Cela explique en grande partie la quasi absence de la Révolution comme cadre pour des œuvres culturelles, que ça soit des films, des séries ou des jeux vidéo. Je sais déjà ce vous pensez : « Et Assassin’s Creed Unity alors ? ». Oui, le titre d’Ubisoft est l’un des très rares jeux à s’être emparer de la Révolution et de ses personnages emblématiques, mais seulement au prix d’une violente polémique et d’une remise en cause du jeu vidéo comme outil légitime de vulgarisation de l’histoire.

Imaginez alors ma surprise lorsque l’année dernière, j’ai vu passé sous mes yeux l’annonce d’un nouveau jeu traitant de la Révolution. We. The Revolution est un titre atypique, un jeu se déroulant pendant la Terreur et développé par les polonais du studio Polyslash. Autant dire que ma curiosité de joueur et d’historien était piquée au vif. À l’occasion de la dernière édition de la Paris Games Week, j’ai enfin eu la chance de pouvoir essayer le jeu au stand Indie Garden pendant 45 minutes et de discuter longuement avec son éditeur, Lukasz Mach de chez Klabater.

En nous mettant dans la peau d’un juge pendant la Terreur, les petits gars de Polyslash n’ont pas choisi la période la plus glamour de la Révolution. La jeune République est en danger, assaillie de tous côtés par la coalition à l’extérieur et par les royalistes à l’intérieur. C’est durant ce climat d’instabilité politique, où règnent la peur et la répression, que le joueur va devoir rendre ses verdicts. Chaque journée commence donc au Tribunal révolutionnaire, dans lequel vous devez essayer tant bien que mal de faire votre travail. We. The Revolution nous promet pas moins de 100 affaires où les sentences du joueur pourront changer le cours de l’Histoire et de la Révolution. Pour cela, il faut suivre plusieurs étapes : analyser les preuves et recueillir des témoignages, lire les nombreux documents à disposition, essayer de reconstituer le crime, questionner l’accusé et enfin rendre votre verdict en choisissant entre la guillotine, la prison ou la liberté. Il ne faut clairement pas avoir peur de lire si vous comptez vous attaquer à We. The Revolution. Petite anecdote, Lukasz Mach, lui aussi polonais, m’avait confié craindre que la traduction ne soit pas au niveau, mais force est de constater que les textes sont bien écrits et surtout clairs.

Dès le début, on remarque que le manichéisme n’a pas sa place dans un jeu traitant de la Révolution. Les affaires sont compliquées, et même la vérité ne vous mettra pas à l’abri de choix cornéliens. Oui, vous êtes un homme de droit mais vous êtes aussi un homme politique et votre réputation est presque aussi importante que votre éthique. De plus, l’opinion publique et les révolutionnaires exercent une pression constante sur le joueur qui risque de voir sa tête s’envoler à force de mécontenter le gouvernement ou le peuple assoiffé de sang. Allez-vous prendre le risque d’être un serviteur de la Justice envers tout et contre tout ? Ou allez-vous utiliser ce tribunal pour asservir vos ambitions politiques ? C’est à vous de choisir et d’en subir les conséquences. Durant la démo, j’ai par exemple essayé de sauver la pauvre tête du roi Louis XVI en le condamnant seulement à la prison, pour au final me faire lyncher par la foule juste après et finir sur un beau game over à l’écran.

We. The Revolution est aussi un visual novel où vous devez gérer votre relation de plus en plus difficile avec votre famille. Cette partie sur la vie privée de notre personnage est intéressante et démontre que nos décisions en tant que juge n’ont pas seulement un impact dans la cour du tribunal. Le titre de Polyslash nous propose également une partie gestion où vous devez augmenter petit à petit votre influence en envoyant des agents effectuer des opérations dans Paris. Ce petit côté stratégie est plutôt sympathique, mais mériterait d’être un peu plus développé. Pour finir, je suis curieux de voir à la sortie complète du jeu si les différentes phases s’imbriquent bien entre elles. Un petit mot sur la direction artistique : les développeurs ont fait le pari du polygon art, entre impressionnisme et art moderne, pour un résultat esthétique juste incroyable ! Mon temps de jeu à la Paris Games Week sur We.The Revolution a confirmé mes espoirs et m’a rendu encore plus impatient. Le temps sera long jusqu’à sa sortie prévue pour le printemps 2019.

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