Quand les intégrales « historiques » reviennent au goût du jour

Quand les intégrales « historiques » reviennent au goût du jour

Note de l'auteur

Ce ne sont que quatre exemples parmi tant d’autres mais qui traduisent une volonté des maisons d’édition de revenir à des classiques sur l’Histoire qui ont bien marché. Une bonne façon de se trouver de nouveaux lecteurs à un coût moindre. Pour ledit lecteur et pour l’éditeur…

NAPOLÉON BONAPARTE

On risque de manger pas mal d’ouvrages dédiés au Petit caporal en cette année 2021. Demain, mercredi 5 mai, marquera, en effet, le bicentenaire de sa mort sur l’île de Sainte-Hélène. D’où l’occasion choisie par Casterman pour ressortir, en un tome, ses quatre volumes biographiques consacrés au natif d’Ajaccio. Pascal Davoz les avait produits de 2010 à 2015. Cette BD fait référence en matière de justesse historique dans la longue tradition de Jacques Martin, le pape de cette mouvance. Ceux qui ont besoin de dépoussiérer leurs souvenirs concernant l’empereur vont s’y retrouver, ceux qui vont le découvrir ne vont pas être déçus. La fameuse ligne claire est au service d’un récit extrêmement précis. C’est de la belle ouvrage. Avec un dossier inédit sur la mort de Napoléon.

Écrit par Pascal Davoz et Jacques Martin
Dessiné par Jean Torton
Édité par Casterman

ARNO

Dans la série « Napoléon, je t’aime », il est difficile de ne pas y associer Arno. C’est un peu un spin-off de la vie du Premier consul par deux monstres sacrés de la BD historique. Jacques Martin au scénario, André Juillard au dessin, c’est le combo gagnant pour ceux qui aiment le genre. Quand Alix rencontre Les 7 vies de l’épervier…. Jeune musicien italien, Arno se retrouve embarqué dans les campagnes napoléoniennes. Mi-agent secret, mi-éminence grise, il déjoue les complots et arrive à être repéré et apprécié par le Corse.
Une nouvelle couverture et un dossier inédit complètent les trois volumes parus à partir de 1984. C’est romanesque mais le récit s’adosse aussi à la réalité. A savourer.

Écrit par Jacques Martin
Dessiné par André Juillard
Édité par Casterman

LES CINQ DE CAMBRIDGE

Fini l’entre-deux XVIII-XIXe siècle, place à la première moitié, et même un peu plus, du XXe. Politique et Histoire sont les deux jumelles auxquelles les auteurs sont venus téter pour nous offrir ce récit captivant. Je ne connaissais ni cette bande dessinée, ni ce fait historique avant de me lancer dans la lecture de cette intégrale. Je me suis documenté par la suite mais le simple fait de la lire suffit amplement. Le pitch ? Cinq étudiants idéalistes de la prestigieuse université anglaise succombent aux sirènes de l’idéal communiste. Pendant 30 ans, ils joueront un double jeu d’espion qui ne les laissera pas indemnes et qui restera comme un énorme scandale chez la perfide Albion.

Trois tomes, sortis à partir de 2015, résumés en un qui valent le détour. Petit indice, ne pas hésiter à lire auparavant Les Cosaques d’Hitler, des mêmes auteurs, qui donnent un éclairage sur l’ensemble de la période.

Écrit par Valérie Lemaire
Dessiné par Olivier Neuray
Édité par Casterman

SARIA

La Sérénissime n’est plus sereine avec la mort du prince Asanti. Sa fille, Saria, se retrouve confrontée au Doge et à ses terribles sbires… Là, l’Histoire n’est qu’une excuse, un cadre pour que Jean Dufaux nous livre un récit d’aventure qui évolue à brides abattues. Le tout dans un écrin qui brûle de connivences, de manœuvres et de coups bas pour présider aux destinées de la Serenissima Repubblica di Venezia. On s’enfonce dans la cité labyrinthique et ses complots avec un scénario haletant.

Quatorze ans après le premier des trois tomes, c’est une sacrée conclusion que cette intégrale servie par des illustrateurs hors pair.

Écrit par Jean Dufaux
Dessiné par Riccardo Federici et Paolo Elieuteri Serpieri
Édité par Delcourt

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