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Quentin Tarantino vu par… Ovidie et JonOne (INTERVIEWS, par Marc Godin)

Quentin Tarantino vu par… Ovidie et JonOne (INTERVIEWS, par Marc Godin)

 Troisième jour de notre mini-série « Quentin Tarantino vu par… », signée de notre camarade Marc Godin. Aujourd’hui, les témoignages du peintre JonOne et de l’ex-star du X Ovidie, désormais scénariste/réalisatrice.

 

 

 

 

JonOne © Marc Godin

JONONE : « Tarantino est pour moi le Hitchcock des années 2000 »

Pape du street art, JonOne est un des grands peintres du moment, un artiste libre dont les toiles battent des records en salles de vente.

« J’ai trouvé Inglourious Basterds vraiment superbe et j’adore Kill Bill. Kill Bill, c’est le moteur de ma vie (il se met à siffloter frénétiquement le thème de Twisted Nerve, signé Bernard Hermann, quand Elle Driver vient assassiner The Bride à l’hôpital, NDR). Elle Driver est sublime, très cool, et elle vient pour sa vengeance. J’ai cette musique tout le temps dans la tête. Ce n’est plus Kill Bill, mais Kill Jon… Kill Bill est très important pour moi car j’ai grandi à New York et j’ai été bercé par les films de kung-fu dans mon enfance. J’allais sur la 42e rue et je regardais à la suite trois films de kung-fu pour deux dollars. D’ailleurs, je meurs d’envie de voir L’Homme aux poings de fer de RZA, leader du Wu-Tang Clan. Le mix rap et kung-fu, j’ai l’impression que c’est l’essence même du hip hop. Le cinéma de Tarantino est très coloré, très dense, original ; pour moi, c’est le Hitchcock des années 00. Les autres films financés par les grands studios sont des produits manufacturés, sans saveur, sans créativité, sans intérêt. On dirait du cinéma produit par Big Brother. Tarantino garde quant à lui un esprit d’indépendant. C’est que je recherche dans la vie, au cinéma, dans ma peinture. J’ai croisé Quentin Tarantino dans un bar à New York il y a quelques années. Il buvait un verre d’alcool tout seul dans son coin. C’est quelqu’un de très simple, en fait ».

 

Ovidie © Cyril Lesage-8070

OVIDIE : « Ce que je préfère dans les films de Tarantino, c’est la femme »

Ancienne star du X, Ovidie est maintenant écrivain, scénariste, réalisatrice, documentariste.

« Je suis née en 1980 et j’ai découvert Pulp Fiction en VHS. Je devais être en seconde à l’époque. Je me souviens que mes potes connaissaient les répliques par cœur, que les filles se coupaient les cheveux au carré comme Uma Thurman. C’était un film culte pour les lycéens de ma génération. J’étais emballée par John Travolta, mais je n’étais pas extatique. J’aime beaucoup plus Boulevard de la mort, alors que j’ai cru comprendre que Tarantino ne l’aimait pas beaucoup. Déjà, il y a Kurt Russell, un choix de casting fabuleux. J’adore le cinéma bis, mais je trouve que ses films, notamment Pulp Fiction, sont trop bien chiadés. Dans Boulevard de la mort, on est au cœur du cinéma d’exploitation, avec faux raccords et sautes d’images. Ce que je préfère dans les films de Tarantino, c’est la femme. Dans Kill Bill, je trouve le personnage féminin très intéressant, mais pas vraiment l’univers arts martiaux. J’aime bien le casting féminin de Boulevard de la mort, très burné, vulgaire, mais pas comme dans les films teenage américain, des guerrières, des nanas qui savent se battre. Dans Kill Bill, Jackie Brown ou Boulevard de la mort, la femme ne se laisse pas emmerder, elle sait se battre, c’est une figure forte, qui sort des clichés du cinéma mainstream américain ».

Propos recueillis par Marc Godin

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