
Re-Anime: 009 Re:Cyborg de Kenji Kamiyama
Au menu du Re-Anime du jour : du cyborg, du complot impliquant la NSA, des ogives nucléaires qui volent dans tout les sens, des cerveaux manipulés par une puissance divine… et Obama de dos! Ouais, aujourd’hui, on fait dans le lourd et non, ce n’est pas un blockbuster hollywoodien mais bien un film d’animation ambitieux et un brin mégalo tout droit venu du studio Production I.G.
«Au commencement, il n’existait que sa voix et ses paroles étaient absolues. Tous lui obéissait.» C’est sur ces deux premières phrases que s’ouvre 009 Re:Cyborg et elle résonneront à travers tout le film. Mais avant de se lancer dans les joyeusetés, petit retour en arrière! A la base, Cyborg 009 est un manga de Shōtarō Ishinomori sorti en 1963. Il raconte comment l’organisation mafieuse Black Ghost enlève 9 individus venus de pays différents pour les transformer en cyborgs et les utiliser mais ces derniers se rebellent et jurent alors de défendre la justice. À partir de là, de nombreuses adaptations ont vu le jour jusqu’à celle qui nous intéresse, sortie en 2012. 009 Re:Cyborg s’inscrit dans la continuité de l’œuvre originale puisqu’elle se passe des années après.
Le 11-Septembre a fait des petits et un peu partout, dans les grandes villes, des attentats sont perpétrés sur des buildings, symbole du désir de toute-puissance de l’homme. Les quelques responsables appréhendés parlent tous d’une voix qui leur aurait dicté leurs actions. C’est là que l’organisation des Cyborgs 00 rentre en jeu. Pour vous donner une petite idée des forces en présence, ça va du nouveau-né télépathe qui téléporte les gens au cyborg-beau gosse qui va à la vitesse de la lumière, en passant par la bombe anatomique qui a un super-ordinateur dans la tête, bref une équipe de choc. Malheureusement, les personnages sont effleurés et par conséquent, manquent un peu de relief et de consistance, hormis peut-être Joe (le beau gosse) et Jet (le Iron Man like).
Malgré cela, on passe quand même un putain de bon moment! L’animation est fluide, rapide et maîtrisée et le graphisme, même s’il mêle dessins tradi et CGI, pour un rendu «cell shading» parfois étrange, est très propre. Kenji Kamiyama, qui a fait ses armes sur les différentes séries Ghost in the Shell, fait preuve d’ambition dans sa réalisation et le spectacle vaut le détour d’autant que le scénario laisse la liberté pour des séquences assez hallucinantes telles que Dubaï rasé par une bombe atomique ou encore l’un des personnages chevauchant une ogive nucléaire (coucou Dr Strangelove) pendant qu’il s’adresse directement à Dieu, rien de moins que ça! Les plans iconiques et la mise en scène ne seraient rien sans la somptueuse musique de Kenji Kawai, l’immense compositeur des films GITS, Innocence ou Ring, pour ne citer qu’eux. Comme à son habitude, il propose des compositions amples et grandioses et permet à 009 Re:Cyborg de s’élever un peu plus.
Seul petit bémol: le message final délivré par le film. Il établit clairement l’existence d’une puissance divine comme partie intégrante de notre conscience. Si la théorie est intéressante et pose des questions, elle est assénée de manière un peu lourde et sert quelque peu à masquer ou à justifier les quelques trous du scénario. On a même droit à un «Deus ex Machina» au sens propre comme au figuré, qui malheureusement fait un peu plonger le film dans son final. Les considérations religieuses mises à part, 009 Re:Cyborg remporte le pari de nous offrir du divertissement de haute volée, doublé d’une réflexion sur le libre-arbitre. Production I.G a encore frappé et nous balance un film boulet de canon, sur lequel faire l’impasse serait fort dommage.
009 Re:Cyborg de Kenji Kamiyama (2012) – Production I.G
Merci à celui (où ceux) qui font vivre cette rubrique.
Je rattrape un certain retard et découvre un tas de chose fantastique.
MERCI
De rien! C’est avec beaucoup de plaisir que je partage mes modestes connaissances avec le plus grand nombre!
Merci à toi pour ce retour!