
Re-Anime: 5 Centimètres par Seconde (de Makoto Shinkai)
Au menu de ce Re-Anime, de l’Amour avec un grand «A», celui qui ne connaît pas de barrière, ou presque! Réalisé par le talentueux Makoto Shinkai (Voyage vers Agartha) et sorti en 2007, 5 Centimètres par Seconde nous fait vivre pendant une petite heure, pas plus, la naissance d’un amour adolescent et les tumultes auxquels il doit faire face à travers l’espace et le temps.
Cinq centimètres par seconde, c’est la vitesse à laquelle tombe un flocon de neige. Ici, tout est question d’espace et de temps. L’intrigue se déroule au Japon, entre le début de années 90 et 2008 et suit Takaki et Akari, amis d’enfance, qui, suite à de multiples déménagements, ont dû se séparer malgré leurs sentiments réciproques. Découpé en trois parties, le film parvient à nous déstabiliser dès la première d’entre elles, Essence de Fleurs de Cerisier. Après des années de séparation et une correspondance par courrier, Takaki va enfin retrouver Akari mais pour cela, il doit prendre le train et parcourir une longue distance. De retard en retard en raison des conditions météo, les minutes s’égrènent, puis elles deviennent des heures et Takaki n’est toujours pas auprès de Akari. A partir d’une situation relativement banale, Makoto Shinkai parvient à insuffler à la séquence une vraie tension. Les notions d’espace et de temps semblent alors prendre des proportions énormes. Totalement impliqué, on ressent l’isolement et la détresse de Takaki et comme lui on se sent impuissant. Quand finalement, il arrive à destination, ses retrouvailles avec Akari, touchent en plein cœur sans jamais devenir dégoulinantes, grande qualité des japonnais, en général.
La seconde partie intitulée Cosmonaute, moins forte émotionnellement, approfondit la thématique de l’espace et du temps qui passe en élargissant le point de vue. La distance qui sépare les deux amoureux rentre en résonance avec celle qui sépare notre galaxie des autres. Quelques kilomètres dans un même pays, sur une même planète peuvent paraître dérisoires à coté de l’immensité de l’univers et pourtant avec 5 Centimètres par Seconde, ils prennent une tout autre dimension. Takaki est devenu quelque peu amer et toutes ses pensées sont tournées vers Akari. Alors qu’ils semblent tellement loin l’un de l’autre, une autre jeune fille s’éprend du jeune homme mais comprend bien vite qu’il rêve d’un ailleurs.
Dans la dernière partie qui reprend le titre du film et qui dure une dizaine de minutes, on reste suspendu, on veut savoir ce qu’il adviendra de cet amour contrarié. Je me garderai bien de vous la révéler mais Makoto Shinkai parvient à la conclusion la plus juste. 5 Centimètres par Seconde parle avec finesse et retenu de l’Amour avec un grand «A», celui qui transcende l’espace et le temps, aussi relatifs soient-ils. De là, à faire un parallèle avec le Interstellar de Nolan, il n’y a qu’un pas…
5 Centimètres par Seconde de Makoto Shinkai (2007) – CoMix Wave
C’est un chef d’œuvre ce film ! De même que la BOF au piano, magnifique. Et son dernier film (le Jardin des Mots) est tout aussi beau.
Peut-être le meilleur Shinkai.
J’avais été déçu par son film suivant, Agartha, trop ghibliesque à mon goût. Et puis Shinkai, ou en tout cas ses histoires, ne sont pas très bonnes sur la durée (cf. Kumo no Mukou, La Tour au-delà des nuages). Kotonoha no Niwa, son dernier, 45 minutes de beauté.