
Re-Anime : Black Jack (de Osamu Dezaki)
Aujourd’hui, on plonge en plein thriller médical avec l’adaptation du manga du maître Osamu Tezuka, intitulé Black Jack. Sorti en 1996, ce film adulte et sombre prend le temps de développer son histoire à base de surhommes, de virus et d’éthique. On est complètement porté par l’atmosphère pesante et sa réalisation inspirée.
Une petite présentation avant de commencer ! Kuroo Hazama aka. Black Jack est un médecin en marge, un chirurgien de l’ombre. N’ayant jamais terminé ses études afin de protester contre la corruption et le conservatisme qui gangrènent la médecine japonaise, il apporte son aide à quiconque le lui demande moyennant une certaine somme qu’il fixe en fonction du patient. Sa particularité, un visage bicolore, traversé par une grande cicatrice, dont il a hérité lors d’un accident, étant enfant. Il a reçu une greffe de peau provenant d’un camarade de classe métis. Le manga d’origine est paru au Japon entre 1973 et 1983 et comptait 17 tomes. Le film adapte librement le titre de Tezuka en restituant assez fidèlement le ton et l’ambiance.
Ici, nous sommes à la fin du XXIème siècle et certaines personnes font preuve de facultés hors normes. Ils sont appelés « surhommes » et excellent dans de nombreuses disciplines, qu’elles soient sportives ou artistiques. Deux ans après que le monde entier ait découvert ces nouveaux hommes et femmes, Black Jack se fait engager par Jo Carol, afin de les étudier. Au sein du laboratoire pharmaceutique de la jeune femme, il va tenter de percer le secret de ces nouvelles capacités surhumaines. De là, il serait dommage de vous en dire plus, non pas que le scénario soit renversant mais parce qu’il parvient à ménager le suspens. Même si certaines données sont balancées un peu trop rapidement dans le final du film, Osamu Dezaki (Cobra – Le Film, Golgo 13) parvient à tenir le spectateur en haleine. Ses utilisations d’arrêts sur image et de split-screen fonctionnent et rajoutent une certaine forme de tension au récit, en plus du petit côté vintage dû à son âge.
Le réalisateur questionne l’éthique et la morale à travers son héros. Black Jack, pourtant froid et distant, fait preuve d’une grande droiture. Une déontologie qui lui est propre mais qui met un point d’orgue à respecter la vie d’autrui. Lors de ses recherches, il va se heurter au besoin de toute puissance de certains confrères, qui vont ébranler ses convictions. En s’attaquant à l’un des personnages cultes de Tezuka, Osamu Dezaki accouche d’un film adulte, lent et pesant mais assez efficace. Un bien bel hommage envers celui qui fut son mentor à ses débuts.
Black Jack de Osamu Dezaki (1996) – Tezuka Production