Re-Anime : Death Billiards (de Yuzuru Tachikawa)

Re-Anime : Death Billiards (de Yuzuru Tachikawa)

Note de l'auteur

imagesDeux hommes, un bar énigmatique et une partie de billard, le Re-Anime d’aujourd’hui est petit par la taille (environ 30 min) mais grand par son ambition. Avec son animation léchée et son ambiance anxiogène, Death Billiards capture l’attention du spectateur, un trop bref instant et on en redemande.

 

Aux manettes de ce court-métrage expérimental, sorti en 2013 sur quelques écrans japonais, on retrouve le studio Madhouse et Yuzuru Tachikawa. Si on connaît bien le studio (portrait ici) pour ses projets audacieux et sa volonté de mettre en avant des auteurs, on découvre, par contre, le réalisateur. Yuzuru Tachikawa a notamment travaillé sur les animes Bleach, L’Attaque des Titans, Kill la Kill ou encore Death Parade (prolongement en série de Death Billiards). Il signe ici un film énigmatique, une sorte de fable étrange et à l’élégance folle.

 

Un vieil homme se retrouve dans un bar à l’ambiance feutrée, appelé La Reine Déchue. Au comptoir, il s’assoit à côté d’un jeune homme. Le barman le sert et leur posent à tous les deux, une question : «Vous souvenez-vous comment vous êtes arrivés ici ?». Après avoir fouillé leurs mémoires respectives, ni l’un, ni l’autre ne peuvent y répondre. Le barman enchaîne en expliquant qu’ils vont devoir tous les deux s’affronter à un jeu qui sera déterminé par une roulette. Tout ce qu’ils savent, c’est qu’ils doivent faire une partie de billard et que leur vie en dépend.

 

Le film brille avant tout par son ambiance classieuse et son image travaillée. L’animation est parfaitement fluide et le graphisme est fin et délicat. On est instantanément happés par ce huis clos atmosphérique et hors du temps. Ça marche d’ailleurs d’autant mieux qu’il n’y a, pendant tout le film, que quatre protagonistes. En minimisant le nombre de personnages et en réduisant l’espace à un unique lieu, le réalisateur fait de nous des spectateurs privilégiés. Chacun d’entre nous devient le cinquième personnage présent dans la pièce mais invisible. L’immersion est là.

 

Malgré tout cela, on ne peut que se retrouver un peu frustré à la fin de ce qui reste un pilot pour la série Death Parade. Le final énigmatique et ouvert à l’interprétation nous laisse sur notre faim. Peut-être aurait-t-il fallu titiller les quarante-cinq minutes de durée pour que Death Billiards puisse approfondir son idée… ? Quoiqu’il en soit, en l’état, ce court-métrage prouve une fois encore la vitalité créative et l’exigence artistique du studio Madhouse. Death Billiards est bref mais percutant… Un peu comme ce Re-Anime… Quoique… ?!

 

Death Billiards de Yuzuru Tachikawa (2013) – Madhouse

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