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Re-Anime : Ghost in the Shell (2015) de Kazuchika Kize et Kazuya Nomura

Re-Anime : Ghost in the Shell (2015) de Kazuchika Kize et Kazuya Nomura

Note de l'auteur

new_gits_launch.jpgPour le Re-Anime d’aujourd’hui, j’ai décidé de m’attaquer au nouveau film de la mythique licence Cyberpunk, Ghost in the Shell (GITS pour les intimes). Entre prolongation d’un arc, origin story et clin d’œil au premier film, cette version 2015, sortie cet été au Japon, n’égale pas ses prédécesseurs mais promet un récit solide porté par une réalisation et une direction artistique sans faille. En attendant qu’il débarque en France, allons faire un petit tour dans le Ghost.

 

Tout d’abord, rapide retour en arrière ! En 1989, sort le manga de Masamune Shirow, un titre futuriste en deux tomes, intitulé Ghost in the Shell. Cyborgs, intelligence artificielle, cybercriminalité, politiques corrompus et réseau mondialisé, le mangaka se fait quasi prophète et dresse un portrait qui, aujourd’hui plus que jamais, trouve un véritable écho. La somptueuse adaptation cinématographique de Mamoru Oshii arrive quelques années plus tard, en 1995. Le film devient instantanément un classique et l’œuvre maîtresse de référence, pour tout un genre. Personne ne peut oublier le magnifique générique de début, véritable moment de grâce et de poésie de la japanimation, renforcé par l’incroyable bande originale du compositeur Kenji Kawai, avec le morceau intitulé Chant 1 – Making of Cyborg. En 2004, Mamoru Oshii remet ça avec Ghost in the Shell: Innocence. Plus philosophique, moins accessible mais tout aussi réussie, cette suite déroute avec ses citations existentialistes tirées de grands penseurs comme Confucius. Depuis, ce ne sont pas moins de deux séries, GITS – Stand Alone Complex et Stand Alone Complex 2nd GIG, et quatre OAV qui sont sortis. Parmi eux, on retiendra Solid State Society, la suite des deux séries, sortie en 2006 et GITS: Arise, une tétralogie sur les origines de la Section 9, sortie entre 2013 et 2014. Pour être tout à fait complet, je citerai aussi Ghost in the Shell 2.0, une version revisitée du film de 1995. Ouf ! Vous savez tout !

 

maxresdefaultVingt ans après le premier opus d’Oshii, GITS revient donc avec une histoire directement liée à l’OAV GITS: Arise. L’histoire se situe avant l’histoire originale, en 2027, dans un monde révolutionné par l’émergence de la cybernétique et des prothèses robotiques. La Section 9 de la Sécurité Publique en est alors à ses débuts mais elle dérange déjà dans certaines sphères. Suite au meurtre du Premier ministre, le Major Makoto Kusanagi et son équipe se lancent dans l’enquête qui les mènera au sein d’une intrigue politico-cybernétique, dont il serait compliqué et dommage d’expliquer les tenants et aboutissants. Le film revient sur la conception du Ghost et nous en dévoile un peu plus sur les origines de Kusanagi. Aux commandes du projet, on retrouve Kazuchika Kize, réalisateur de Arise et Kazuya Nomura qui a notamment travaillé sur Amer Béton. Tout au long du film, on ressent l’envie des réalisateurs de rendre hommage aux œuvres de Shirow et Oshii. Cette version 2015 regorge de clins d’œil au film matriciel de 1995, quitte à en faire parfois un peu trop. Mais ne boudons pas notre plaisir ! Les deux réalisateurs laissent de côté l’aspect philosophique et parfois un peu hermétique pour laisser place à un thriller politique musclé, qui laisse la part belle à la team de Makoto Kusanagi et l’univers ultra connecté de GITS.

 

GITS-Movie-new-2015-image-1Comme toujours, c’est le studio Production I.G qui est aux manettes de cette cuvée 2015. Et comme toujours, il fait preuve d’une maîtrise technique et artistique. Malgré quelques malheureux plans 3D dont le rendu n’est pas toujours réussi, l’ensemble fait honneur à la franchise. Les scènes s’enchaînent avec fluidité et l’action ponctue le récit avec des cadrages assez tarés et un montage rythmé. Les compositions musicales de Keigo Oyamada (Appleseed Ex Machina, Scott Pilgrim, GITS: Arise), connu sous le nom de Cornelius, s’éloignent pas mal de celles de Kenji Kawai, ce qui est une bonne chose, tant elles sont difficilement égalables. Son travail n’en reste pas moins intéressant et on voit bien qu’il maîtrise son sujet, s’étant fait la main sur les OAV Arise.

 

Ce nouveau film Ghost in the Shell n’atteint pas la puissance, ni la portée existentialiste de ses prédécesseurs mais offre une bonne prolongation de l’univers initialement créé par Masamune Shirow. La prochaine fois que nous replongerons dans les enquêtes de la Section 9, ce sera certainement en 2017, avec la version, espérons-le, pas trop décérébrée et stéroïdée, made in Hollywood. Tremblez, pauvres fous !

 

Ghost in the Shell de Kazuchika Kize et Kazuya Nomura (2015) – Production I.G 

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