Re-Anime: Harmagedon (de Rintarô)

Re-Anime: Harmagedon (de Rintarô)

Note de l'auteur

harmagedonAvec le Re-Anime d’aujourd’hui, on va faire un petit retour aux sources. Sorti en 1983 et adapté d’un manga de science-fiction datant de 1967, Harmagedon fleure bon la nostalgie. Old school sur le fond comme sur la forme, le film du grand Rintarô, s’il était ambitieux à l’époque, a pris un petit coup de vieux. Malgré des rides marquées, Harmagedon reste un classique et a bien sa place parmi les Re-Animes.

 

L’histoire ne s’encombre pas de trop de détails et fait dans le basique avec un récit on ne peut plus manichéen. Genma, une entité venue du fin fond de l’espace intersidéral a un seul et unique but, apporter la mort et la destruction. A l’instar d’un Galactus ou d’un Freezer, il va de planète en planète, de galaxie en galaxie et il y fout un bordel incroyable. Forcément, au fil des années-lumières, il s’est mit quelques personnes à dos, dont le super-robot Vega qui attendait patiemment son moment. Mais en arrivant sur Terre, le grand méchant cosmique va se heurter non seulement à Vega mais également à un groupe d’individus aux pouvoirs psychiques, mené par la princesse Luna de Transylvania. Bon, voilà, je vous l’avait dit, c’est pas bien compliqué.

 

La première partie s’articule essentiellement autour de l’éveil des pouvoirs de Jo Azuma, un lycéen japonais qui développe des dons de télékinésie. Le personnage rappelle alors fortement quelqu’un, un certain Tetsuo. Pour cause, le chara-designer n’est autre que Katsuhiro Ôtomo qui avec Harmagedon, préfigure à certain niveau de son œuvre-maîtresse, Akira. Déjà, physiquement Jo évoque Tetsuo, ensuite d’un point de vue du caractère, on retrouve le même côté un peu renfrogné et solitaire et la même propension au pétage de câble. Mais à la différence de Tetsuo, Jo a une vie plutôt classique et tranquille avec sa sœur, enfin ça, c’est avant que Genma débarque.

 

Imagen5_HARMAGEDON_keyanimePour être tout à fait honnête, cette première partie qui s’étend sur toute la première moitié du film est plutôt longue. Pourtant, l’ambiance musicale et l’atmosphère en général parviennent à séduire et on sent bien que Rintarô a voulu développer le personnage mais ça reste un peu froid et mécanique comme caractérisation. Jo s’avère être un peu trop rigide pour qu’on parvienne vraiment à s’identifier ou à ressentir de réelles émotions. Du coup, à se focaliser de la sorte sur son personnage principal, les autres en sont réduits aux rôles de seconds couteaux. A l’entame de la deuxième heure, on découvre Sonny, un gamin new-yorkais qui lui, maîtrise la téléportation ainsi que quatre ou cinq autres «guerriers» venus du monde entier mais malheureusement, ils sont trop peu exploités et on se demande vraiment pourquoi ils n’ont pas été introduits dès le début.

 

En terme de dessins et d’animation, on retrouve bien évidement le trait et les influences de Katsuhiro Ôtomo avec une esthétique so 80’s. On repense alors aux mangas de Masamune Shirow tels que Black Magic M-66, Appleseed ou Dominion Tank Police ou encore à Venus Wars de Yoshikazu Yasuhiko. Bref, on replonge à l’époque de nos premiers émois animés. Incontestablement daté et relativement simpliste, Harmagedon reste néanmoins un film à voir, ne serait-ce que pour découvrir la collaboration de deux très grands noms de l’animation et pouvoir aborder différemment leurs chefs d’œuvres respectifs à venir, que ce soit Akira pour l’un et Metropolis pour l’autre. A bon entendeur…

 

Harmagedon de Rintarô (1983) – Madhouse

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