• Home »
  • JAPAN »
  • Re-Anime : Vampire Hunter D – Bloodlust (de Yoshiaki Kawajiri)
Re-Anime : Vampire Hunter D – Bloodlust (de Yoshiaki Kawajiri)

Re-Anime : Vampire Hunter D – Bloodlust (de Yoshiaki Kawajiri)

Note de l'auteur

2379618-bloodlustposterConte fantastique et futuriste, western crépusculaire, histoire d’amour tragique… Vampire Hunter D est tout ça et bien plus encore. Sorti tout droit du génial studio Madhouse, en 2001, ce film, du non moins talentueux Yoshiaki Kawajiri, nous offre une fresque somptueusement baroque dans une atmosphère parfaitement hypnotique. A la croisée de nombreuses influences, l’anime parvient à se forger une identité forte, grâce notamment à une direction artistique bluffante. Bref, une claque dans la tronche !

 

Une fois encore, le studio Madhouse offre un terrain d’expression fertile pour laisser s’exprimer la créativité de chacun. Que ce soit avec les films de Satoshi Kon ou ceux de Mamoru Hosoda, que ce soit avec Gen d’Hiroshima ou Metropolis, le studio a toujours mis en avant les auteurs, leur laissant l’opportunité d’affirmer leurs styles. Ici, Kawajiri (Ninja Scroll, la série X ou encore The Animatrix) nous offre une relecture d’une figure emblématique mais trop souvent maltraitée, celle du vampire. Librement adapté d’un anime du même nom, datant de 1985, Vampire Hunter D nous plonge avec maestria dans un futur lointain, dans lequel les vampires ont eu leur heure de gloire. Pour se défendre des suceurs de sang, certains ont pris les armes et sont devenus des chasseurs de primes. D. fait partie de ceux-là, à une exception près : il est un «dunpeal», mi-humain et mi-vampire. Alors qu’il est sur les traces d’une jeune femme enlevée par Meier Link, un puissant vampire, il se retrouve concurrencé par une équipe de chasseurs de primes, qui est aussi sur le coup. S’engage alors une course-poursuite de malade, entrecoupée de scènes de fight dynamiques et gérées.

 

4784833En visionnant Vampire Hunter D, on retrouve toute une foule d’éléments empruntés de part et d’autres. Du romantisme littéraire de Dracula, à la vision torturée de Lestat dans les chroniques d’Anne Rice, en passant par un côté badass à la Blade, l’anime parvient à condenser, à synthétiser de multiples influences et diverses sensibilités autour du sujet. En résulte une œuvre flamboyante et lyrique dans laquelle Yoshiaki Kawajiri peut exprimer tout son talent. Le récit est fluide, rythmé et l’action nous happe sans jamais nous relâcher. Les cadrages subliment une mise en scène ambitieuse, elle-même au service d’une histoire d’amour tragique et sanglante, dans des décors hallucinants. Le personnage de D. est aussi mystérieux que charismatique. Monolithique, inexpressif, le regard toujours caché sous son grand chapeau, on ne sait quasiment rien de lui et c’est en définitive pour mieux porter l’attention sur l’ensemble du récit dans lequel tout le monde à son rôle à jouer. Les quelques scènes qu’il partage avec Leila, l’une des chasseuses de primes de l’équipe, nous permettent d’entrevoir un peu plus du personnage mais sans jamais lever le voile.

 

VampireHunterDD’un point de vue de technique et artistique, c’est vraiment de toute beauté, comme dirait l’autre. Moi, j’aurais envie de dire « Putain ! Wahoo ». Le studio Madhouse et le réalisateur font des merveilles. L’esthétique de Kawajiri est parfaitement reconnaissable avec un trait subtil et délicat, un dessin adulte. Cela se ressent évidemment sur le chara-design qui rappelle celui de Ninja Scroll. L’animation, malgré ses 15 ans, ne souffre pas de la comparaison avec de nombreuses œuvres récentes et nous balance quelques scènes épiques se déroulant dans des décors toujours plus incroyables, à l’instar du château lors du final furieusement romanesque. Bon, ok, vous m’avez grillé… Je suis un peu amoureux de ce film, ce n’est plus un secret pour vous. Mais il y a un tel souffle dans Vampire Hunter D, un tel lyrisme, une telle grandeur, qu’il serait dommage de ne pas se laisser emporter. Voilà, c’est tout…

 

Vampire Hunter D – Bloodlust de Yoshiaki Kawajiri (2001) – Studio Madhouse

Partager