
Re-Anime : Wonderful Days (de Kim Moon-Saeng)
Une fois n’est pas coutume, aujourd’hui on quitte le Pays du Soleil Levant, direction le Pays du Matin Calme aka la Corée du Sud. Autant la BD coréenne (le manhwa) se porte bien, de même pour leurs dramas qui cartonnent, autant l’animation de son côté reste plus timide. Du coup, quand on tombe sur un anime « made in Korea », il faut en profiter. Wonderful Days marche dans les pas de ses aînés avec sa SF post-apo-écolo et même s’il possède de nombreux défauts, parvient à s’en tirer la tête haute.
Bon, autant le dire d’entrée de jeu, la base scénaristique ultra-balisée n’est pas le point fort du film. Ici, rien que l’on ait déjà vu mille fois avec comme ingrédients de base : une Terre à l’agonie et une lutte des classes entre nantis qui vivent à l’abri, tandis que les pauvres sont pauvres, servent de bétails et meurent. Bienvenue en 2142… Ecoban, est une cité sous cloche dans laquelle les riches font des trucs de riches, sauf qu’on ne les voit jamais en fait, mais bon passons… Ecoban a trouvé le moyen de transformer la pollution en énergie pour s’autoalimenter, l’obligeant de fait à toujours plus polluer pour plus d’énergie et ainsi de suite. Exploités sur les plates-formes pétrolières avoisinantes, les habitants de Marr, ville construite sur des ruines, tentent de survivre. Au milieu de tout ça, Shua et Jay, des amis d’enfance se retrouvent après des années de séparation mais ils ne sont désormais plus dans le même camp. Coup de tonnerre… ! Bon, OK, vous l’aurez compris tout cela est assez convenu et sans réelle surprise. Oui, mais c’est sans compter sur la mise en scène inspirée de l’inconnu Kim Moon-Saeng.
Primé au Festival de Gérardmer, le film était à l’époque de sa sortie en 2004, le film d’animation le plus coûteux réalisé en Corée. Il faut dire que le réalisateur a vu les choses en grand et n’a pas eu peur de mélanger 2D, 3D et maquettes. Ces dernières, pas souvent utilisées dans l’animation, offrent une profondeur de champ incroyable. L’ensemble est plus homogène qu’il n’y paraît même si force est de constater que la 3D a pas mal vieilli. Cependant, ne vous méprenez pas, Wonderful Days cache bien son jeu et parvient à nous régaler lors de scènes d’action bien senties. La réalisation est fluide et magnifie certaines séquences, dont les décors, sont juste sublimes. Si d’un point de vue scénaristique, le film ne brille pas par son originalité, d’un point de vue artistique, il place la barre haute. Kim Moon-Saeng ne cache pas ses influences, de Star Wars à Hayao Miyazaki en passant par Métal Hurlant ou encore H.R. Giger pour l’esthétique de la ville d’Ecoban. Wonderful Days multiplie les clins d’œil et les intègre plutôt bien à son récit. Bref, sur la forme, le film est assez fascinant même à travers ses quelques défauts. Le trait est parfois simpliste en termes de chara-design et c’est d’ailleurs sur ce point-là que l’on voit que ce n’est pas un anime japonais. Pas encore à la hauteur des grands de la Japanimation, Wonderful Days s’en sort malgré tout, globalement, avec les honneurs. On ne s’ennuie pas, c’est beau, c’est rythmé et en plus c’est écolo, bref ça vaut le détour.
Wonderful Days de Kim Moon-Saeng (2004) – Studio Tinhouse
Peut-être qu’un jour on arrêtera de confondre originalité et qualité.
Etant architecte j’y suis confronté tous les jours…
J’espère que des films comme Mad Max 4 ou Gravity aiderons à faire évoluer les choses sur cet aspect là. Tant que la narration audio+visuelle est riche, osef le scénar ne peux rester qu’un contexte, mais ça reste mon point de vue (un peu radicalisé).
A aucun moment le scénar de Wonderul Days ne ma choqué par son manque d’originalité, il est essentiel, les thèmes universels et éternels qu’il aborde ne sont pas racontés visuellement de façon simpliste.
Le film est beau et sensible.
Je l’avais un peut oublié alors que je l’ai beaucoup aimé et vu à l’époque, ce sera l’occasion de le revoir.
Merci
la bise