Red Rising: Hunger Games rencontre Starfleet Academie

Red Rising: Hunger Games rencontre Starfleet Academie

Note de l'auteur

Imaginez un monde reposant sur des castes, divisées en couleurs. En bas, les Rouges. En haut de la pyramide, les Ors. Un jour, la révolte gronde. Un ouvrage qui lorgne du côté des Hunger Games en développant sa propre mythologie dans ce premier ouvrage d’une trilogie en cours d’écriture.

L’histoire : Darrow est un Rouge. Il a 16 ans. Depuis toujours, il creuse dans les entrailles de Mars, dans le but, pense-t-il, de terraformer la planète. Mais tout ce qu’il croit est un mensonge. Une fois sa femme (oui, oui, il est marié) Eo tuée, le voilà engagé dans une guerre contre le système. Sauf que pour le renverser, il faut pouvoir le détruire de l’intérieur. Et se faire passer pour un Or, et accéder à l’école de l’élite de Mars.

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Pierce Brown.

Mon avis : Si l’ouvrage débute de façon déjà vu, Pierce Brown parvient rapidement à s’éloigner des canons pour mettre en place un monde cruel et sans pitié. Ainsi, nous pouvons diviser le livre en trois parties : la vie des Rouges, la transformation de Darrow pour devenir un Or, l’école. Et c’est bien cette troisième partie qui est fascinante. S’appuyant sur la mythologie grecque, nous voici dans un monde où il est attendu des adolescents un comportement froid, cruel, calculateur… et meurtrier.

La première partie de l’ouvrage est vraiment longuette malheureusement, et utilise le bon vieux manpain : usage de la mort d’un des personnages féminin proche du héros qui permet ensuite de l’absoudre de tous ses péchés dans sa quête de vengeance. Ce raccourci scénaristique permet ainsi de donner un sens au courage de Darrow, et d’excuser les moyens qu’il va utiliser pour renverser le monde dans lequel il vit. C’est assez dommage de voir ainsi le spectre d’Eo voler à travers l’ouvrage. Ce n’était pas forcément nécessaire dans un monde décrit comme « Tuer ou être tué ». Darrow donne alors l’impression d’être le seul être doué d’humanité dans l’univers des Rouges, alors, même qu’il avait 16 ans, et était marié. C’était vraiment un peu trop étrange comme départ. Mais une fois passée cette introduction qui peut être pour certains, répulsive, le récit change un peu de sens.

En effet, la troisième partie donne une nouvelle coloration à l’ouvrage, rendant compte d’un monde où les dés sont pipés pour tous, et où toute la cruauté enfantine se développe de manière nauséabonde, et où l’usage du viol est quelque peu galvaudé. Des points négatifs qui n’empêchent pas pourtant de se lancer dans ce récit qui nous permet d’accompagner Darrow dans un ouvrage aux multiples personnages, chacun possédant une personnalité relativement fouillée. Mélange entre enfants, conscience, peur, lâcheté, jeunesse dorée lancée dans un monde de brutes, l’ouvrage met en scène Darrow mais permet aussi de se faire une idée de ce qui se passe dans la tête des autres jeunes de son âge. Il y a certes un côté Hunger Games avec des jeunes combattant et luttant pour ce qui pourrait s’apparenter à un jeu. Mais tout en gardant l’idée d’une mythologie plus forte qu’eux : Maison de Mars, Maison de Cérès, Maison d’Apollon… qui pourrait de manière amusante rappeler Les Chevaliers du zodiaque. Le côté space-opéra n’est pas oublié, mais on espère le voir de façon plus développé dans le tome 2.

Un petit dessin représentant les différentes castes : en bas, les Rouges; en haut, les Ors.

Un petit dessin représentant les différentes castes. En bas, les Rouges. En haut, les Ors.

Une bonne surprise en fin de compte, malgré un départ mitigé, et l’usage de ficelles scénaristiques quelque peu fatigantes.

Si vous aimez : La Prise de l’étendard de John Vornholt (Star Trek : Starfleet Academie), avec des morts.

Autour du livre : Les droits d’adaptation du livre ont été achetés par Universal Picture et Pierce Brown travaille sur le scénario.

Extrait : « Cassius au Bellona. Fils de Tiberius au Bellona, Praetor, Imperator de la Sixième Flotte Sociétale et peut-être le seul homme, sur Mars, à posséder autant d’influence que le Haut-Gouverneur Augustus. Les deux hommes se détestent. Les deux familles ont la fâcheuse habitude de s’entretuer. Le voici, mon nid de vipères juvéniles.
J’avais peur de les rencontrer, ces demi-dieux. J’avais peur d’être impressionné, de ne pas savoir que dire. Mais, à part Cassius, Antonia et quelques autres, ils n’ont rien d’exceptionnel. Nous sommes soixante-dix dans le centre d’examen. Quelques garçons ressemblent à Cassius, mais sans être aussi beaux. Beaucoup ne sont ni grands ni impérieux ; beaucoup, en fait, ne sont que des enfants tout de même, qui n’ont jamais dû produire un effort de leur vie. Des Nymphettes et des Bronzes, pour la plupart. »

Sortie: juin 2015, éditions Hachette Jeunesse, 18 euros.

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