
Refuge 3/9 : voyage dans la peur et le folklore russe
Une nouvelle maison d’édition bien intéressante vient de voir le jour : il s’agit d’Agullo, qui met en avant les romans étrangers européens. Dans le cadre de son lancement, plusieurs livres ont été publiés. Aujourd’hui, place à Refuge 3/9 de la Russe Anna Starobinets.
L’histoire : Marie se réveille à Paris, mais elle ne se souvient absolument pas de ce qui s’est passé la veille. Peu de temps après, une étrange et violente métamorphose la transforme. Un homme, en Italie, est victime du même sort. Tous les deux ne savent qu’une chose : il leur faut retourner en Russie. En parallèle, le petit Yacha fait de bien curieuses rencontres, des créatures, toutes issues du folklore russe.
Mon avis : La jeune auteure Anna Starobinets nous entraîne dans un monde insolite, tout en demi-teintes et en mystères qui ne seront percés qu’en deuxième partie de roman. En effet, le lien entre tous les personnages, tout comme leur identité réelle, n’est dévoilé qu’en cours d’histoire, pour certains pas avant la toute fin. Et l’intrigue ne se noue qu’au fur et à mesure, ponctuée par quelques digressions et dotée d’une dimension ubuesque assumée.
Alors, il faut sacrément s’accrocher. Cette ambiance floue, teintée de mysticisme et peuplée des créatures de tout un folklore, peut sans doute être appréciable pour certains. Pour d’autres, cela semblera un peu lourd et prétentieux, légèrement chargé – pour un passage – par des stéréotypes homophobes (facilement assimilables à un personnage particulièrement odieux). Ce genre de situation, sans contrepoint aucun, c’est un peu déstabilisant et désagréable à la lecture. Bref, ça râpe, ça accroche, ça met bien mal à l’aise, et ça traîne un peu.
L’imagerie, tout comme l’histoire en elle-même, n’est pourtant pas dénuée d’intérêt, même si un peu compliquée parfois pour ceux des lecteurs qui ne connaissent que Baba Yaga dans les mythes de Russie. Un enfant, un homme, une femme et une lente quête dont l’intérêt réside principalement quelque part entre les ellipses temporelles (entre Jav, notre monde et Nav, le monde immatériel) et les paraboles si poétiques et pleines de mystères. Dommage que les révélations viennent si tard, après avoir traîné le lecteur d’un bout à l’autre d’un voyage en train ou en bateau, dans un périple un peu épuisant. Les paysages sont fascinants, l’odeur entêtante, mais il peut arriver quelques maux de cœur.
Si vous aimez : les contes contemplatifs version horrifique. Ou si votre but est d’être bien secoué, avec un récit qui vous hante, sans que vous compreniez toujours pourquoi.
Autour du livre : Preuve que beaucoup de gens ont apprécié ce livre, il a été nommé en Russie pour le Prix du Bestseller national en 2006. Anna Starobinets est quant à elle qualifiée parfois de « reine russe de l’horreur ».
Extrait : « Je refermai le menu, refermai mon livre et quittai le café pour reprendre ma route.
Et puis il fumait aussi, mon mari.
Avant de sortir s’en griller une sur le palier, il me demandait toujours : « Ça ne te dérange pas, si je vais fumer ? », et il ne sortait qu’après avoir entendu : « Pas du tout » de ma bouche.
Autre chose : il prenait des douches de quinze minutes pile. Et avant d’entrer dans la cabine, il lançait systématiquement : « Je me douche un petit quart d’heure. »
Ça, je m’en souviens. Ainsi que de tout un tas d’autres fadaises.
Mais je ne me rappelle aucune de nos conversations. Je ne me rappelle pas comment nous nous sommes rencontrés. Je ne me rappelle pas comment nous nous sommes touchés. Je ne me rappelle pas l’amour. Je ne me rappelle même pas son nom. Qu’est-ce qui m’a poussée à vivre avec lui ? Il devait bien avoir quelque chose, non ? Je ne me rappelle pas. Rien. Il se tait, reste là, s’agite dans les carrés allumés de ma mémoire, en parfait intrus, cocasse et mécanique. Une espèce de robot de cuisine qui se serait animé. »
(traduction par Raphaëlle Pache)
Sortie : 12 mai 2016, éditions Agullo Fiction, 469 pages, 22,50 euros.
Beijei uma menina foi no hopi hari eu tenho 15 anos e ela tinha 14 anos foi quando eu estava sentado esperando o pessoal chegar(meus amigos chegarem do onibus do hopi hari) ai ela sentou do meu lado perguntei o nome dela ela falou ai ela perguntou o meu ai assim foi indo até chegar o grrando de beijão conheço ela até hoje uhuu!!! XD