100 moments de télé, épisode 11 (Rescue Me, Sons of Anarchy, NYPD Blue, Millennium, Lost)

100 moments de télé, épisode 11 (Rescue Me, Sons of Anarchy, NYPD Blue, Millennium, Lost)

Troisième semaine de notre voyage au coeur des séquences et épisodes télé qui ont marqué notre âme de téléspectateur. Au programme, ce lundi : Rescue Me saison 1 (indice spoiler : 3), Sons of Anarchy saison 2 (Indice spoiler : 8), NYPD Blue saison 3 (Indice spoiler : 8), MillenniuM saison 1 (Indice spoiler: 3) et Lost saison 2 (Indice spoiler : 3). Et n’hésitez pas nous dire quelles sont VOS séquences inoubliables dans les commentaires !

51. Concours de bites

par Nicolas Robert

La série : Rescue Me

L’année : 2004

Les épisodes : 1×08 – Inches

 

Siletti et Garrity parlent centimètres.

Rescue Me est-elle l’ultime série de mecs ? Avec cet épisode, on serait tenté de répondre « oui ». Aussi mal à l’aise pour mettre des mots sur leurs émotions que toujours prompts à foncer dans les expériences bas du front, voilà Tommy Gavin et ses collègues sont ici embarqués dans un concours de mesure de quéquettes. Un vrai de vrai, avec un tableau pour noter toutes les mensurations, et tous les subterfuges possibles et imaginables pour booster les chiffres.

Pendant plus de vingt minutes, l’épisode est d’une bouffonnerie féroce, avec plusieurs scènes délirantes et/ou particulièrement stupides… juste avant qu’un drame ne s’invite à la caserne et que l’épisode bascule complètement dans l’émotion. Toute l’équipe va alors complètement oublier les doubles décimètres pour se serrer les coudes. Exploitant avec intelligence une ligne narrative posée dans le pilote, l’épisode renvoie avec brio à ce que sont « les héros du 11 Septembre ». Des hommes brisés et qui cherchent désespérément à rassembler les morceaux de leur personnalité.

Au final, on obtient un grand huit émotionnel… et ça marche vraiment bien. Avec cet épisode, Rescue Me devient une série à part, et même si elle connaît son lot de passage à vides par la suite, elle mérite un peu plus qu’une reconnaissance polie.

52. Viol

par Dominique Montay

La série : Sons of Anarchy

L’année : 2009

L’épisode : 2×01 – Albification

Fut une époque, Sons of Anarchy était une série d’une puissance incroyable. C’était lors de sa saison 2, à ce jour la plus réussie (la seule ?). Cette année-là, le club de motards faisait face à un groupe de néo-nazis menés par Ethan Zobelle (Adam Arkin, remarquable). Lorsque ce dernier vient se présenter à eux, un soir pendant une fête, personne ne le prend réellement au sérieux. Il n’a rien d’un gangster avec son costume et son bon phrasé. De plus, les Sons ont l’habitude de traiter avec des fachos assez idiots.

Sauf que là, Zobelle veut erradiquer les Sons et décide d’attaquer là où ça leur fera mal : la mère nourricière, Gemma. Piégée sur la route, elle est emmenée dans un hangar désaffectée. Là-bas, ce qui se passera est juste insoutenable. Un a uns, ses agresseurs vont la violer à tour de rôle, tout ça pour montrer à quel point ils peuvent faire mal au club. La prestation de Katey Sagal est boulversante, et la scène donne envie de vomir tant elle est violente et dérangeante. Sagal sera à ce niveau de jeu toute l’année, mais ne remportera pas d’Emmys. Kurt Sutter, son mari, ne s’en est pas remis.

53. La terrible découverte d’Andy Sipowicz à la morgue

par Nicolas Robert

La série : NYPD Blue

L’année : 1996

L’épisode : 3 x 20 – A death in the family

Dennis Franz (Andy Sipowicz)

Certains considèrent que c’est un des prologues les plus glaçants de l’histoire de la télévision. Et c’est sans doute vrai. Appelés pour une nouvelle enquête de meurtre, Andy Sipowicz et Bobby Simone, les inspecteurs du 15th Precinct, passent par la morgue pour récupérer l’identité de la  victime. C’est un flic. C’est le fils d’Andy.

Dans les années 90, Dennis Franz était l’acteur incontournable du petit écran américain. Interprétant avec une grande vérité un flic violent, raciste, porté sur la bouteille mais qui lutte contre ses démons, il a récupéré un sacré paquet de récompenses pour ce rôle. L’Emmy Award 1996 du meilleur acteur, il l’a d’abord obtenu pour sa prestation dans cet épisode et les deux suivants. Et c’est amplement mérité: pendant plus de deux saisons, on voit effectivement cet homme reconstruire une vie, une famille… et tout vole en éclat d’un coup. Violemment.

Si le procédé aurait pu générer des scènes pleines de pathos sur le papier, dans les faits, l’écriture, la mise en scène et l’interprétation propulsent cette histoire au rang de vrai moment fort.

54. Frank Black trouve un homme enterré vivant, les yeux et la bouche cousus

par Sullivan le Postec

La série : Millennium

L’année : 1996

L’épisode : 1×01 – Pilot

Une découverte choc.

Peu de séries sont allées aussi loin dans l’horreur télévisuelle que le MillenniuM de Chris Carter, a fortiori sur un Network – même si Carter avait une éthique qui consistait à montrer généralement les conséquences des crimes de ses serial-killers, mais pas les crimes eux-mêmes, à l’image de Seven. L’épisode Pilote, un événement télévisuel dont la Fox avait fait, outre-Atlantique, la promotion jusque dans les salles de cinéma, reste un sommet d’effroi regardé par plus de 17 millions d’Américains (dont beaucoup, sans doute terrifiés, ne sont jamais revenu : les audiences ont vite décliné par la suite).

Frank Black vient tout juste d’arriver à Seattle. En dehors de l’exception que constitue la maison jaune qu’il a acheté pour sa famille, la ville est glauque et moite, presque constamment battue par la pluie. Un tueur en série rode. Un homme qui, tout en récitant en français des prophéties apocalyptiques de Nostradamus, s’en prend à des strip-teaseuses qu’il n’arrive pas à désirer et à des homosexuels qu’il désire malgré lui.

Une première piste avait déjà conduit à des cercueils enterrés dans la forêt, mais ceux-là étaient vides. Poussé par une nouvelle intuition, et ce don qui lui permettait d’entrer dans l’esprit des tueurs, Frank Black relance les recherches, en pleine nuit, suivi de mauvais gré par une vingtaine d’hommes de la police de Seattle. C’est après avoir traversé une rivière glacé que Frank parvient à découvrir un nouveau cercueil enterré, dissimulé sous des feuillages. Dans celui-ci, un jeune homme encore vivant, dont le tueur a cousu les paupières, les lèvres et les doigts, placé sous terre au coté de la tête coupée d’une autre victime, emballée dans un sac ! Le choc est total, et provoque chez Frank un moment rare de soutien physique et émotionnel quand il prend la victime dans ses bras tandis que son ami Bletcher inspecte le cercueil à la recherche d’indices. Un moment qui reste longtemps en mémoire.

55. Make your own kind of music

par Dominique Montay

La série : Lost

L’année : 2005

L’épisode : 2×01 – Man of Science, Man of Faith

Vous vous souvenez quand Lost était un évènement télévisuel majeur ? Pas une blague à sortir dans les dîners à chaque fois qu’on mentionne la fin de quelque chose « ah au moins, c’était pas aussi nul que la fin de Lost« . Cette série, à son meilleur, était capable de fournir plusieurs grands moments de télé par saison. On n’aurait peut-être pas pu peupler tout ce dossier avec des scènes issues de la création de Damon Lindelof et Carlton Cuse, mais presque.

Au début de la saison 2, nous nous retrouvons dans ce que nous imaginons être un appartement. Pendant un an, Lost nous a habitué à ses flashbacks, pour le meilleur et pour le pire. En nous retrouvant dans un endroit équipé (machine à laver, mixeur), les indications semblent claires: la saison 2 débute par un flashback. De qui ? On ne sait pas, étant donné que le visage du personnage n’apparaît jamais à l’image. L’homme mystérieux semble préparer sa routine matinale (qui inclut de taper quelque chose sur un clavier… tiens), jusqu’à ce qu’un geste mette la puce à l’oreille : il s’injecte un produit dans le bras.

L’indice ne vient pas seul: une explosion suit. Il ouvre un placard rempli d’armes, s’en saisit d’une et tient la garde face à un miroir. De l’autre côté, deux hommes qui se tiennent penchés au-dessus d’une trappe : John Locke et Jack Sheppard. Nous ne sommes pas dans un flashback, mais sur l’île. C’est dans ces moments-là qu’on aime Lindelof.

Partager