
Revue de Presse : Veronica Mars le film, super nouvelle, c’est une honte ?
Rob Thomas va pouvoir faire son film Veronica Mars. Si on se borne à cette nouvelle, on ne croise que des sourires sur les visages, ou les regards interloqués de ces gens qui se demande ce que c’est qu’un « Veronica Mars », peut-être une barre chocolatée au caramel et à la fraise (pour le côté Veronica). Mais comme dans les films avec des génie qui exaucent des vœux, il y a un coup fourré. Du moins c’est ce que certains avancent. Car si film Veronica Mars il y a, c’est parce que les fans ont donné plus de 3 millions de dollars. Et pas à Rob Thomas. A Warner Bros.
Petit rappel des faits : Veronica Mars est une série d’inspiration Film Noir, basée dans la ville de Neptune, qui ne compte pas de classe moyenne mais d’un côté les fortunés (nantis, puissants, salopards), et de l’autre les petites gens (fauchés, débrouillards, nobles). Au milieu de tout ça évolue Veronica Mars, lycéenne, brillante, jolie, pas populaire pour deux ronds. Son papa était shérif, mais s’est fait lourder après avoir accusé un homme puissant du meurtre de sa fille, et est devenu détective privé. Sa fille lui sert d’assistante, mais pas que.
Veronica Mars a duré 3 saisons, un petit miracle en soit, sur la CW. Elle vient de l’esprit fertile de Rob Thomas, et ne s’est jamais détournée de son principe de base: c’est un Film Noir, ça ne finit pas forcément bien. Dans ses meilleurs moments, la série est tout simplement brillante. Dans ses mauvais, elle est divertissante. C’est donc ce qu’on peut appeler une très bonne série. Une très bonne série qui n’a pas vraiment de fin, vu que la saison 3 se termine sur un cliffhanger (certes calme, mais qui ne donne pas de sentiment de résolution).

Créateur et interprète dévoués ou façade souriante et sympathique qui cache les manigance d’un conglomérat malfaisant ? Sincérité ou arnaque ? Ketchup ou Mayo ?
Rob Thomas n’a jamais oublié Veronica Mars, au point où il a tourné un teaser de quelques minutes sur ce qui pourrait être la suite de la série: Veronica rentre au FBI. Mais la CW ne donna pas suite. Depuis 2007 et l’arrêt de la série, Rob Thomas assure qu’il veut faire un film. Problème : Warner Bros, qui possède la licence, ne veut pas (oui, le but d’un grand studio est de faire de l’argent, pas d’en perdre, étrangement). De plus, Rob Thomas n’a pas dans sa besace un projet qui pourrait lui permettre de gagner en influence. En gros, il ne va pas réaliser un The Avengers et faire gagner 1 milliard et demi à la Warner, si vous voyez ce que je veux dire.
Puis vint l’idée du Kickstarter. Il y a une tactique de football américain qui s’appelle « Hail Mary ». En gros, vous êtes en retard au score, il reste peu de temps, beaucoup de terrain à parcourir… vous décidez d’envoyer vos receveurs le plus loin possible afin de tenter la passe de la dernière chance qui vous ramènera des points… ou vous fera perdre le match. Le Kickstarter de Thomas, c’est son Hail Mary. Sans ça, pas de film possible. Comme il le dit chez Alan Sepinwall, aucune autre forme de financement n’avait fonctionné. Personne (en dehors des fans, de Thomas et de son équipe, ne voulait d’un film Veronica Mars).
Mais en gros, il consiste en quoi ce kickstarter ? On donne de l’argent pour que Warner Bros le dépense ? C’est tout ? Pas tout à fait. Chaque don équivaut à un prix spécial. Pour 10$ (la base), vous avez le droit à une copie digitale du script, le jour de la sortie du film (prix pas terrible, on en convient). A partir de 35$, vous avez le script, un tee-shirt, et une version digitale du film le jour de la sortie. A partir de 50$, le DVD avec un making-of, plus le script, le tee-shirt… Les autres dons offrent des lots plus étonnants, du genre une vidéo personnalisée enregistrée par Kristen Bell, un poste de figurant, un rôle parlant dans le film…
Si on épluche bien, à part le fait que les prix sont un peu gonflés par rapport au marché, c’est réclamer au fans de payer les goodies d’avance. En procédant de la sorte, on inverse le protocole habituel (c’est à dire le film est fait, les goodies sont vendus, le studio se rembourse, puis fait des profits). Ici, l’argent des goodies vendus lors du kickstarter sera mis intégralement dans le budget d’un film. Pas dans les poches du studio. Évidemment, rien n’empêche qu’après coup (et c’est bien là le cœur de la polémique), Warner fasse de l’argent sur Veronica Mars, si le film est un succès, si les DVD se vendent bien, si des goodies supplémentaires sont écoulés. Et du coup fasse de l’argent sur le dos des donateurs qui ne récupèreront pas leur mise. Sauf que les fans les plus motivés, en gros le cœur de cible des studios, possèderont déjà ces éléments. Il se peut qu’après coup (et ça viendrait certainement mettre fin au système initié par cette tentative), le film fasse 15 entrées, ne vende aucun DVD et qu’aucun goodies ne se vende, laissant la Warner (qui a accepté d’endosser les coûts de distribution si le kickstarter était un succès) sans profit, voire obligé de mettre de sa poche.
Quoi qu’il arrive et qu’il advienne, cette initiative pose des questions, soulève une polémique assez forte, entre pro et contre. On ne peut pas juste la résumer à « cool, un film Veronica Mars va se faire » ou à un aussi simpliste « donner de l’argent à un gros studio, mais où va le monde ? ». Parce que, qu’on le veuille ou non, comme le démontre le site salon.com (1) dans un article très intéressant et dépassionné : on donne déjà aux grands studios. Et pas toujours pour de bonnes raisons, ou dans le but de voir quelque chose qui vous fait envie. Certaines personnes sont allées voir The Amazing Spiderman et s’en mordent les doigts (je lève la main). Mais quelque part, elles ont financées le second. D’autres sont allées voir Die Hard 5 et ont peut être motivé la mise en chantier d’un 6.
Il ne faut pas oublier le cas particulier qu’est Veronica Mars: sans le kickstarter, point de film. Et Rob Thomas pourra faire le film qu’il veut, sans un interventionnisme lourd de la Warner. On est loin d’un Michael Bay qui viendrait réclamer de l’argent pour Transformers 4. Les Studios américains sont dans un logique de limitation des risques (ça ne date pas d’aujourd’hui, sinon on entendrait moins le mot « sequel »). Ce modèle offre une possibilité étonnante: anticiper les gains, financer plus facilement. La plupart du temps, anticiper revient à regarder une boule de cristal.
Ici, c’est au spectateur de faire le tri: « ai-je envie de donner à n’importe qui, pour n’importe quoi ? » « ai-je envie de mettre de l’argent là dessus ? ». Des questions qu’on doit se poser tout le temps, en tant que consommateur responsable. Penser que la Warner Bros. vient de nous arnaquer avec le kickstarter de Veronica Mars, c’est oublier le nombre de fois où elle nous a arnaquée par le passé, sans qu’il y ait un kickstarter.
(1) : Merci à Carine pour le lien
Je ne comprend pas pourquoi pour un film, ce genre d’initiative ce fasse comme pour la musique. Les donateurs sont des producteurs, il devrais avoir une partie des recette, au prorata. la warner ne veux pas le produire, elle dois juste en gagné en tant que distributrice. qu’en pensez-vous? je suis persuadé que si ça fonctionné comme cela il y aurais plus de donateurs en général.
@Malik : Justement non, les donateurs ne sont pas des producteurs. Ce sont des donateurs. En l’occurrence, tout le monde sait au départ que l’argent donné ne reviendra pas. Le kickstarter n’est pas une logique mercantile pour les participants, mais une logique de donner un coup de pouce à ce qu’ils veulent voir être fait. De participer à l’aventure, en somme. Il existe en réaction à ces gens qui disent « je suis prêt à donner de l’argent pour que ça se fasse ».
La loi française ne permet pas l’existence du kickstarter, à ma connaissance, étant donné qu’en effet, toute participation financière à un film induit que vous êtes un producteur.
Je pense que la confusion vient aussi du terme producteur, qui n’est pas le même en france et aux US. Chez nous, c’est celui qui met ou trouve l’argent. Aux US, c’est celui qui dirige les équipes créatives. La fonction de prod en audiovisuel équivaut à celui du prod en musique. Au dessus du prod, il y a le studio, généralement celui qui met l’argent.
Un Kickstarter n’est pas là pour rétribuer les donateurs autrement que par le produit fini. C’est une donnée très claire au départ, et je comprend tout à fait que ça rebute certains. C’est plus que légitime. Sinon le principe de Kickstarter deviendrait un principe boursier, genre « sur qui je vais mettre mon argent pour le faire fructifier cette fois-ci? ». On reviendrait aux même réflexions que les grands studios, on chercherait les succès sûrs d’avance, on ne prendrait aucun risque… l’inverse de la logique du kickstarter.
@Laurent : je ne dis pas que c’est une arnaque, mais que considérer que si ça, c’est une arnaque, les studios en ont fait de pires. En quoi est-ce une arnaque vu que tout est écrit noir sur blanc ? Ca serait une arnaque si au final, les lots étaient donné « uniquement si le film fait des profits ». Je ne comprend pas en quoi, ici, ça n’est pas transparent. Rob Thomas a toujours dit que VM appartenait à Warner, qu’il devait faire le film avec eux. Ca n’est pas parce que tu t’en es apperçu après que les 2 millions ont été atteints que ça n’avait pas été dit.
Et la réédition de DVD n’a rien de transparent. Si ça l’était, les éditeurs mettraient dans leurs éditions : « attention, édition non définitive, il est possible qu’une nouvelle sorte avec de nouveaux bonus que nous n’avons pas souhaité intégré dans celle-ci ».
Les fans sont des fans. Critiquer le manque de rationnel de leur attitude tien à mon sens de la posture. Ça revient à juger de l’effet que provoque une passion sur quelqu’un. Personnellement, je ne me permet pas de juger quelqu’un qui balance 70€ dans un mug Star Trek, même si je sais qu’il a couté 22 centimes à la fabrication.
Perso, je compte sur l’intelligence des gens pour que le système ne glisse pas vers un détournement de son but. Je reste persuadé que si, demain, John Moore venait faire un kickstarter pour Die Hard 6, ou si Ontentiente faisait de même pour Camping 3, les gens feraient le tri. Maintenant, s’il faut partir du principe que les « gens sont cons », le débat s’arrêtera là pour moi, la misanthropie n’est pas ma tasse de thé.
Aïe caramba ! Ma petite pique sur les fans me concerne aussi car j’ai déjà certainement agit en ce sens.
Tu as très bien différencier la logique Kickstarter de dons et le côté « actionnariat » que cela n’est pas.
Je ne suis pas misanthrope mon cher Dominique et j’ai aussi confiance dans le discernement des gens pour mettre leur argent sur tel ou tel projet. Je maintiens toute fois qu’il n’est pas très clair de conjuger financement participatif et droits appartenant aux studios.
Quand aux dvds, à partir du moment ou le film est complet (heureusement) et que l’on le rachète à cause de bonus supplémentaires, on sait que l’on « se fait arnaquer ».
Donc je continuerai, comme tu le fais, à réagir si des projets me semblent troubles, quitte à pouvoir m’enflammer sur d’autres.
Article très intéressant mais qui me chiffonne sur un point. Dédouaner cette démarche d’arnaque sous prétexte que c’est pas la première me parait un étrange point de vue.
Je maintiens que, même si de nombreux articles en ont fait écho, il y a dans la mécanique de base une arnaque qui travesti un système (le financement participatif) et que ce fait est assez nouveau.
Rachetez 10 fois une édition dvd, bluray à cause d’un changement de packaging est transparent, on sait ce que l’on fait. Ici la confusion est beaucoup plus grande.
Mais si les fans étaient rationnels, ça se saurait ! 😀
je ne parlerai pas d’arnaque ,mais d’un seisme dont on mesure mal encore les conséquences à long terme.
Tout d’abord l’idée d’utiliser Kickstater une plate forme reconnue pour ses projets ayant recollectés des centaines de milliers de $ ; ou comment mettre la pression sur des Studios peu coopératifs de la part des réalisateurs. Pour ma part, je connais pas V.Mars, mais si un Kickstart est donné pour un S3 de Firefly ou de Twin Peak, je prend.
Ensuite Vox populis diront certains, oui mais financer un film via kickstarter ne gage pas de sa qualité, imaginer Lucas proposant SW VII sur kickstater et finir avec un episode Special Jar Jar Bing , ca ferait très mal.
Quand au bénéfices reversés sur un film , du fait de son exploitation, soyons bien réaliste, les spectateurs sont des pigeons , ils payent pour des films nazes depuis 10 ans, si ils acceptent de payer deux fois pour voir un film (1 pour le prod ,1 pour le voir en salle) tant mieux.
10 ans de marketing , de discours laissant croire que le cinéma est à l’écoute de ces spectateurs, maintenant toi aussi , le spectateur , tu peux payer pour produire les M…. que tu a envie de voir , si si tu peux le faire, et tu sais quoi ça va nous enrichir nous les studios, pour faire encore moins de films. Et tiens comme l’idée est bonne , on vas dire que si un film n’est pa
qui a trucidé Trohzen avant qu’il ait eu le temps de finir son comm ?
Je plaide non coupable ! 😀
Ah ben non, manquerait plus que ça !
@Trohzen avant qu’il soit coupé : non, donner de l’argent en amont d’un film n’est pas gage de qualité. Mais c’est tout le risque de la création originale. Si Rob Thomas se plante, ce sont les backers qui se sentiront piégés. Tout est une question d’évaluation des risques.
Si Lucas venait sur KS pour financer son SW VII, personne ne donnerait. Parce que personne ne fait plus confiance au Lucas d’aujourd’hui.
Partir du principe que ça sera forcément une merde… je n’ai pas de boule de cristal, du coup je ne sais pas si VM sera bon, si le SW VII sera une bouze avant même que l’écriture ne soit finie… chais pô. On verra bien
j’ai ripé chef.
s kickstarte , eh bien on le produira pas, trop risqué.
Bref , on y arrive a vitesse grand V, le pouvoir du consommateur, l’illusion que notre pognon peut faire changer les choses, il y a quand même 10000 personne qui ont mis + de 100 $ dans le projets V Mars. c’est assez fou , et je pense qu’ils l’ont fait avec le sourire.
On dit qu’une crise ,c’est quand on ne consomme plus, la je crois qu’on est largement plus loin que ça.
ne melange pas la crise à ça.
Si les « cons » qui ont mis plus de 100$ dans le projet l’ont fait en s’endettant sur 4 ans ou au détriment de la bouffe de leur gosse, ils sont en effet très très cons. Mais ils le seraient tout autant en achetant un poisson mural chantant. Le kickstarter ne les a pas rendu cons.
Après, s’ils avaient les moyens de dépenser plus de 100$, que ça leur à foutu le sourire pendant 4 jours, et que ça permet de payer un technicien pendant deux jours de tournage… et bien, je le trouve pas si con que ça au final.
Quand je parle de crise, je parles du fait que desormais notre societe accepte de payer délibérement pour tout et n’importe quoi du moment que ça procure un peu de plaisir ou répond à une frustration.
Désormais ? Ça ne date pas d’aujourd’hui. C’est le principe de base de la consommation.
Que tu le regrettes, soit, mais que tu dises que c’est une conséquence de la société actuelle…
Je vais pas revenir sur le fait que la présence d’une major sur du crowdfunding me gène, je l’ai dit dans le précédent article, et ça me dérange toujours depuis 😀
Par contre tu parle des achat de goodies en précommande. Pour avoir donner a quelque kickstarters, je peux dire que j’ai plus ou moins toujours précommandé le produit fini. Maintenant un truc m’embête très franchement. 35$ pour avoir une copie du film ? 400$ pour etre suivi sur Twitter ?! Waouh. Les rewards du kickstarters de Veronica Mars, c’est facepalm sur facepalm très honnêtement. J’ai backé un logiciel à 25$, j’ai ce logiciel fini, il se vend aujourd’hui à 35$… J’ai backé un jeu pour 15$ et j’aurai le jeu une fois sorti… etc…
Ce qui me dérange c’est l’avarice qui apparait chez les projets de plus en plus depuis un an. C’est a dire que très franchement, ca coute quoi de donner une copie digitale du film à tous à partir de 15$ ? A partir du moment ou le film est financé, que ce soit par billet de 15 ou de 35 (et il l’aurait été s’il y avait ce prix très honnêtement) et que tout le monde y gagne ce qu’il veut, pourquoi ne pas distribuer le produit fini au plus grand nombre ?… Tout simplement parce qu’ils comptent bien faire raquer les gesn à la sortie, ces mêmes gens qui on déjà donné.
C’est un phénomène de plus en plus présent sur le crowdfunding, autre des phénomènes qui m’inquiète. Même si ce n’est pas un service de précommande, je l’ai toujours (et tout un tas de monde aussi) utilisé comme tel, avec toujours des prix avantageux (25$ pour un logiciel qui en coute maintenant 350 etc…). La j’ai pas backé, non seulement parce que j’aime pas le fait qu’il y ai la Warner, que ce soit US only (ca bon…) mais surtout parce que je back rarement pour juste « donner », et j’aurai pas donné 35$ pour avoir une copie du film.
Mais encore une fois, regardez la liste des rewards, c’est plutôt ridicule dans l’ensemble (et oui, le 400$ pour etre suivi sur twitter est le plus ridicule de tous je crois. J’aime bien aussi le fait d’être payé pour etre figurant ou 10000$ pour dire une ligne… d’hab ce sont les figurants qui sont payés, pas l’inverse)…
Je vais m’autorépondre pour ajouter un truc. Tu parle du fait que l’on finance déjà les majors. Oui, par des billets de ciné et des DVD. C’est comme ça que ça marche, on va au ciné, on regrette ou pas…
La c’est complètement différent, et pas comparable, puisqu’on donne de l’argent en amont et ce sont ces mêmes personnes qui vont ensuite acheter un ticket de cinoch et des DVD vu que c’est 35$ mini pour avoir la copie digitale (la somme moyenne donnée sur Kickstarters est de 25$). Et ça, pour une major, c’est une première.
Et comme dit Laurent, tu achète tes DVD, les rééditions etc… tu sais ce que tu fais. Ici toute la page kickstarter est pleine d’amour et d’attentions envers les fans, elle est au nom de Rob Thomas, elle parle avec passion etc… Je connais des tas de gens qui ne savent, ou savaient, pas que la Warner était encore derrière. C’est un réel travestissement, un travestissement en bonbon pour le fan.
Regarde l’ITV de Thomas, il dit que pour assurer les lots, ça prend 30% du budget kickstarter. Donc demander moins pour les lots mènerait à ne pas obtenir l’argent suffisant pour faire le film.
Ensuite, tu compare l’incomparable, en mettant en opposition un jeu d’un auteur ne dépendant pas d’un studio à un film dont les droits appartiennent à un studio.
Que ça te semble stupide de filer 400$ pour être suivi sur twitter, c’est ton droit. Je dirais même : je suis d’accord avec toi.
Et pour être figurant ou avoir une ligne de dialogue, dois-je te rappeler que le but du kickstarter est de demander de l’argent, pas d’en donner ? L’argument de dire que d’habitude ce sont les figurants qui sont payés, pas l’inverse, dans le cas du kickstarter, ça se traduit comment ? Tu aurais fait quoi pour le prix à 10000 ? Une nuit avec Kirsten Bell ou Jason Dohring (ou Enrico Conlantoni, chacun sa came)?
Et pour ton auto-réponse: il est où le travestissement ? Depuis quand ? Ils ne savaient pas que la Warner était dans la boucle ? Parce qu’ils n’ont pas lu le texte d’introduction, qui est TRES CLAIR à ce sujet ?
Et arrêtez deux secondes avec les éditions DVD, depuis c’est inscrit noir sur blanc que les éditions DVD ne sont pas définitives ? Que tacitement, on le sache, ok. Mais en aucun cas ça n’est quelque chose d’affirmé dès le départ par les éditeurs.
Sur le kickstarter, tout est écrit noir sur blanc. Donnent qui veulent donner, en connaissant les risques.
Après, sur les ventes à l’étranger, on est face à l’américanisme américain. C’est un tout autre débat.
J’ai eu pas mal de cas de gens disant « j’ai donné, ce sera mieux sans la Warner », a qui je reponds « non mais c’est la Warner hein » et qui répondent « et merde, j’aurai du mieux lire ».
Ouais, parce que les gens lisent pas, et non c’est pas assez explicite. Preuve en est que des tas de gens n’apprennent qu’après coup que la Warner est dans le bouzin. Y’aurait même pas polémique si la Warner s’affichait directement. D’habitude c’est même les majors qui gèrent tout ce qui est communiqué etc. La c’est une première, c’est géré par Rob lui même (apparemment) et ça joue bien en la faveur. Je suis pas certain qu’autant de personne aurait donné s’il y avait l’exacte même page (même textes de Rob etc…) mais avec le logo Warner au lieu de la bouille de Rob Thomas. Tout ça est très très bien pensé.
Ensuite tu me parle des mécaniques studio concernant les prix. On est d’accord, mais comme de base j’aime pas le fait qu’il y ai un studio sur kickstarters, ca ne fait que servir mon propos. C’est qu’en plus, ils n’osent pas donner le film au plus grand nombre, comptant bien sur le fait que l’on puisse les acheter après. Donner une copie digitale du film présente sur un serveur, ça coute pas un copec. Et tout les projets font comme ça. Mais la comme y’a une Major, y’a des droits, y’a des benef… donc il ne marchent pas comme ça, forcement.
Lorsque que tu dis ce n’est pas une arnaque car les termes sont écrits, je ne suis pas d’accord. Si tu signes un contrat (avec donc les clauses noir sur blanc), tu peux quand même te faire avoir: termes pas claires, langage technique trop complexe, clauses pas vraiment visibles, crédulité ou tout simplement ignorance du signataire des droits… Que les conditions du Kickstarter soient écrits est une chose mais encore faut-il qu’ils ne soient pas flous. Et apparemment, comme le dit CuberToy, si certaines personnes se sont méprises, c’est que les termes sont floues.
Ensuite, quand on fais du mécénat (parce que c’est du mécénat en quelque sorte), il faut avoir de VRAIES privilèges en retour: être suivi sur Twitter, on peut le faire sans (c’est plus dur mais on peut le faire); avoir le DVD, idem; un t-shirt, idem… On peut avoir la plupart des goodies une fois le film sorti. Ce ne sont donc pas des privilèges.
Je ne dis pas qu’il faut donner simplement pour avoir un truc en retour, on donne d’abord parce qu’on croit au projet. Mais quand on annonce « si tu donnes pour tel projet, tu auras ça en plus » et qu’au final, ça te coûte plus cher que d’attendre avant de l’obtenir, quand on y réfléchit, c’est une arnaque. Évidemment, si les fans veulent payer plus pour pas grand chose, soit, c’est eux qui gèrent leur argent. Mais objectivement ce n’est pas très malin.
Je ne pense pas que Rob Thomas l’ai fait dans l’intention de flouer mais c’est ce que c’est en train de devenir. Et ça, ça n’augure rien de bon…
@musica, @cubertoy
Merci de participer au débat. Je vais poster un dernier coup, pas sur que j’y revienne aujourd’hui. Surtout parce qu’il faut que j’écrive un autre article et traduise une ITV exclusive (auto-promo quand tu nous tiens) de Javier Grillo-Marxuach à venir très prochainement sur notre site.
Donc, Cubertoy, l’argument « les gens ne lisent pas »… ça n’est pas trop un argument. C’est partir du principe que les gens ne font pas attention, c’est valoriser l’opinion des responsables télés qui avancent que les télespectateurs sont des moutons incapable de raisonnement. Personnellement, je ne vois pas en quoi les « termes » du kickstarter sont flous. J’ai lu les textes, je me suis renseigné. Comme tout consommateur qui se respecte.
Le mécénat n’engage à aucun privilège. C’est du mécénat. A toi d’en retirer satisfaction. Si ce n’est pas le cas, c’est que tu t’es planté.
C’est une démarche de Rob Thomas, pas de la Warner, qui n’a jamais cru au projet. Donc c’est la binette de Rob Thomas (ou plus exactement, du personnage Veronica Mars), qui est en une. « Tout ça est très bien pensé ». N’étant pas complotiste de nature, j’ai envie de dire que je ne suis pas d’accord.
Si, Cubertoy, tu n’aimes pas donner à un studio, ça ne « sert pas » ton propos, ça justifie ta démarche, qui est tout à fait respectable, bien entendu.
Et par contre, ton dernier argument sur la copie digitale ouvre un autre débat qui n’a rien à voir avec le kickstarter. Aujourd’hui, tu prétend que ça ne coûte rien (ce qui est faux, même si ça coûte très peu, on est d’accord). Dans ce cas, pourquoi a-t-elle une valeur marchande ? Pourquoi est-ce qu’on se prend la tête avec le téléchargement illégal ?
Je voudrai juste rappeler que l’article se concentre ouvertement sur le cas Veronica Mars. Je le redis : le film n’aurait pas eu lieu sans kickstarter, et ne verrai pas le jour sans la Warner. Si demain, George Lucas vient nous péter les noix pour monter Indy 5, je serai le premier à gueuler. Pas sur VM.
Pour moi, l’opération VM n’ouvre aucune boîte de Pandore. Le kickstarter reste du cas par cas, et Hollywood, s’il veut systématiser le process, s’en mordra les doigts. Libre à chacun de donner à qui il veut, et à qui il ne veut pas. Et lisez, bordel ! (surtout les articles du Daily Mars, auto-promo 2)
Sur ce, je vais bosser !
« Hollywood, s’il veut systématiser le process, s’en mordra les doigts »
Et je prie vraiment pour que tu ai raison sur ce point. J’ai juste peur, mais j’aimerai que tu ai raison bien sur.
On parle d’arnaque, alors que tout semble pourtant clair et repose, d’un côté comme de l’autre sur de l’affect, autant de la part de Thomas et du cast que des fans.
Il y a bien évidemment une arrière-pensée ainsi qu’un soutien logistique et comptable par la Warner, Veronica Mars leur appartient, ceci tenant lieu de projet pilote.
Mais même si le modèle se répète (et il se répètera), Mars restera probablement une exception de par son ampleur, de la même manière que Jericho et ses cacahouètes.
Peu de projets peuvent prétendre réunir une équipe créative déterminée et des emplois du temps malléables, des fans fidèles et passionnés, ainsi qu’un point logistique fondamental: des décors et accessoires peu onéreux à reconstruire.
Un film Deadwood ou Pushing Daisies serait par exemple bien plus compliqué à monter que Veronica Mars.
L’exemple de Lucas est intéressant. 40 ans ou 20 ans plus tôt, Star Wars et Indy mis à part, c’est justement l’une des personnes qui aurait tenté le premier l’aventure pour certains de ses projets.
Non seulement parce qu’il était à l’avant-garde pour American Graffiti & THX ainsi que le pari risqué de Star Wars à qui il doit toute sa fortune, mais également parce que ses propres projets personnels Radioland & Red Tails ont été en développement durant plus de 2 décennies avant de se faire.
Crowdfunding pour Indy ou Star Wars, pas moyen. Mais, de nos jours, participer à Red Tails ou un autre projet de niche difficile à monter et qui demande une étincelle, je ne vois pas où est le problème.
Faut-il craindre une mainmise des studios sur le crowdfunding? On ne parle ici que d’expérimentation, de la même manière qu’EuropaCorp avait tenté l’aventure WeAreProducteurs pour A l’Aveugle.
On doit être autour de quoi, 10% des films et docus indépendants qui font appel au système désormais, rien d’étonnant à ce que les plus gros poissons décident de s’en mêler.
Dans un climat où les ventes dvd/bluray/vod ne cessent de baisser, le modèle a l’avantage non seulement de s’assurer du soutien d’une frange passionnée et qui ne demande qu’à participer, mais également de bénéficier d’une promotion naturelle et consistante.
On ne parle pas encore de long-métrages intégralement produits par le système, nous sommes toujours dans le modèle des téléfilms qui sortent en direct-to-video et donnant un semblant d’apaisement tout en laissant la flamme allumée aussi longtemps que possible: la sortie ciné de Veronica Mars sera limitée.
« Un poisson mural chantant. »
En voilà une bonne idée de récompense pour le Kickstarter de Wonderfalls!
Peu m’importe le film veronica mars où ce que les fans de la série font de leur argent mais je ne peux pas laisser Dominique Montay dénigrer the amazing spider-man qui après les séries Z de Sam Raimi a enfin donné ses lettres de noblesses à l’homme araignée au cinéma en gommant les romances stupides, re-dynamisant l’action et en introduisant l’humour caractéristique de la série.
Sans oublier la performance de Andrew Garfield qui, enfin, nous livre un Peter Parker remarquable.
C’est très très bien. Mais de la même manière qu’on vous laisse m’attaquer sur une demi-phrase de cet article, dans un contexte un peu hors sujet, vous devez me laisser la liberté de dire ce que JE pense d’un film que je n’ai pas aimé.
Si vous voulez des sites web qui ne donnent pas leur avis et se contentent d’être factuels, il y en a plein. Ici, le contenu est éditorialisé.
Bonne journée.
Loin de moi l’idée de vous priver de votre liberté, je tenais simplement à contester un point de détail de cet article en exerçant, comme vous le soulignez, ma propre liberté.
Bonne journée à vous aussi.