On a lu… Sandman (vol.7) de Neil Gaiman

Note de l'auteur

Le dernier volume de la première série de Sandman, réalisée par Neil Gaiman, vient d’être publié chez Urban comics. L’occasion de revenir sur les aventures incroyables de Rêve et des Éternels.

C’est en 1989 que Sandman voit le jour sous forme mensuelle, avant que les éditions Vertigo ne décident de regrouper les récits. Sa publication en France est chaotique : les premiers tomes passent d’abord aux éditions Le Téméraire avant l’arrêt des publications de la maison d’édition, puis chez Delcourt et Panini, avant de pouvoir être diffusé dans son intégralité dans cette collection d’Urban Comics. Un long parcours du combattant pour déguster avec gourmandise ce petit bijou de narration.

Neil Gaiman, dessin par Milo Manara.

Si l’on devait résumer l’histoire, pour Neil Gaiman, ce serait : « Le Seigneur des Rêves apprend qu’il faut soit changer soit mourir, et il prend sa décision ». Bienvenue dans un monde où certains concepts vivent et existent. Ce sont les Éternels. Il y a d’abord Rêve que l’on suit depuis le début des récits. Rêve a été enfermé pendant 70 ans et redécouvre le monde. Il y a aussi ses sœurs, Mort, Délire (qui avait été le Plaisir, il y a longtemps) et Désespoir. Ses frères, Destruction et Destin, et son frère-sœur, Désir. À travers leurs rencontres et le retour dans notre monde de Rêve, de nombreuses aventures vont se produire, de nombreux personnages entrent dans la danse, de Lucifer à Orphée, d’une amazone à une mère. Des aventures de plus de 2000 pages à travers temps et espaces. Histoires éternelles d’amour, de jalousie, de trahison suivant un motif shakespearien de bon ton.

Neil Gaiman, qu’il s’agisse de son livre American Gods, ou plus récemment de L’Océan au bout du Chemin, montre à quel point des concepts peuvent être vivants, comment nous sommes les jouets, non seulement du Destin, mais aussi d’une certaine force supérieure. Si nous avons parfois le choix, c’est avant tout celui de nous débattre, ou non. Mais même les Éternels ont leur propre croix à porter. Et Rêve, véritable sosie de son auteur, croule sous le poids des choix du passé.

Yoshitaka Amano

Ce septième volume est composé de plusieurs histoires. D’abord, la fin du récit principal. Ensuite, les one-shots Endless Nights, qui sont en même temps un hors-série, en même temps considérés comme faisant partie de la trame originelle de l’intrigue. Chacun des sept récits raconte une aventure vécue par un Éternel, dessiné par un artiste différent à chaque fois. Ainsi, si la couverture est toujours réalisée par Dave McKean, de nombreux dessinateurs sont rassemblés dans cet album. Parmi eux, Milo Manara s’attèle à une aventure du Désir (étrange, non ?), et illumine le personnage aux yeux de chat. Est aussi publié le retour d’une histoire, celle de la Renarde et du moine, qui avait pu être lue dans le volume 5 chez Urban Comics toujours. Mais cette fois, aux manettes de l’illustration, le grand Yoshitaka Amano, notamment connu en France pour son travail sur Vampire Hunter D. Une autre manière de magnifier le récit de Neil Gaiman, en découvrant un nouveau visage à Rêve, à travers notamment un quadriptyque sublime. N’oublions pas non plus dans l’ouvrage, les multiples interviews de Gaiman qui émaillent l’ouvrage et permettent d’en savoir toujours plus sur le sens et les origines de l’histoire, les posters promotionnels et autres illustrations.

Mais, contrairement aux fans de la première heure, pas la peine d’attendre 25 ans pour le retour du Marchand de sable. En effet, Neil Gaiman avait repris les aventures de Morphée dans Sandman Overture, publiées cette année aux États-Unis, une préquel en six numéros. Urban publiera donc ces histoires à la fin de l’année. Est aussi prévue la publication des Dustcover, soit le travail artistique de McKean sur la série, étrange art contemporain, bien loin des couvertures classiques.
Et si un film devait voir le jour avec Joseph Gordon-Levitt, avant son départ et sa mise en hiatus, une série est en cours, concernant Lucifer, personnage issu de la nébuleuse Sandman. Un monde où Lucifer a abandonné les enfers pour devenir patron d’un nightclub, le Lux (13 épisodes diffusés sur la Fox depuis le 25 janvier). Il s’agit aussi d’un spin-off de Sandman, écrit par Mike Carey de 2000 à 2006.

Sandman volume 7 (Vertigo Essentiels, Urban comics, Vertigo) comprend les épisodes US de Sandman #70 à #75, Endless Nights et Sandman : The Dream Hunters par Yoshitaka Amano

Écrit par Neil Gaiman

Prix : 35 euros