Série Series 2014 : la télé suédoise et ses secrets bien gardés

Série Series 2014 : la télé suédoise et ses secrets bien gardés

« Made in Sweden : comment font-ils ? », c’est le titre d’une des rencontres organisées jeudi dernier à Fontainebleau. Son but: expliquer comment les Nordiques sont devenus incontournables dans la production télé européenne. Résultats des courses ? On a appris des petites choses… mais on n’a pas forcément eu toutes les clefs pour comprendre.

La distribution de 30 Degrees in February.

La distribution de 30 Degrees in February.

C’était quoi cette rencontre ?

« Made in Sweden : comment font-ils ? » a été organisée pour donner la parole à des producteurs suédois pour qu’ils présentent leur modèle de création de série. Un rendez-vous bien pensé à l’heure où le succès de Real Humans, Bron/Broen et autres 30 Degrees in February sont très largement salués.

C’était avec qui, ce rendez-vous ?

La productrice Agnetha Bergensträhle (30 Degrees in February), le producteur Hakan Hammaren et le scénariste Joachim Bergensträhle. Mais aussi la scénariste danoise Danja Gry Jensen et le scénariste-réalisateur français Hervé Hadmar.

Ce que l’on a retenu de ces échanges

1. La Suède apprend (très) vite. Si la première émission de télé régulière a été lancée en 1957, il a fallu attendre 1969 pour voir apparaître une deuxième chaîne de télé. Et 1991 pour assister au lancement d’une chaîne commerciale. Un gros débat sur la présence de publicité sur le petit écran a agité le pays dans les années 80. Le paysage audiovisuel suédois est surtout composé de dramas. On compte peu de comédies et encore moins de soaps.

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Real Humans, symbole du succès suédois.

2. Le modèle de production est assez proche de celui de la France. Des programmes financés pour partie par le diffuseur (un tiers, ici), une collaboration étroite entre producteur, auteur et la chaîne ; la gestion de l’écriture confiée à un nombre réduit (voire très réduit) de scénaristes, la sélection d’un réalisateur qui fait office de directeur conceptuel, pas de showrunner… Si les observateurs français espéraient découvrir une recette inédite, ils ont dû tomber de haut. Ce n’est apparemment pas dans l’organisation de la production de séries que les Suédois se distinguent des autres.

3. On a chanté les louanges de la culture du compromis. Eh oui : il semblerait que ce soit à ce niveau que les scénaristes suédois se singularisent. À en croire les intervenants, c’est ici – et au niveau de la confiance que se vouent chacun des maillons de la chaîne pour remplir leurs rôles respectifs – que la différence est notable. « Tout le monde aurait envie que ça se passe comme ça, note Hervé Hadmar. En France, ce n’est pas encore toujours le cas. C’est peut-être effectivement une question de confiance ».

4. Les Suédois savent aussi très bien brouiller les cartes. Car lorsque l’intervenante danoise leur a fait remarquer que c’est très bien de souligner l’importance de l’écoute et du compromis, « vous n’avez pas dit qui, au final, décide ». Et là, c’est vrai, la réponse était un peu plus floue. Les participants ont rappelé l’évidente importance du producteur (business is business) mais n’ont pas clairement donné d’élément. Ils sont malins, les cousins du Nord…

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