Séries en Instantané par Aude Rigaudier-Farès

Nous avions donné le coup d’envoi de notre dossier La Série par l’Image avec la relecture photographique d’une série, Twin Peak de Mark Frost et David Lynch, par un jeune photographe suisse, Sébastien Gerber. Nous débutons l’année 2016 avec une nouvelle invitation. Aude Rigaudier-Farès, photographe amateur et autodidacte passionnée « soumet la technique aux instantanés de ses envies » comme elle aime l’avouer. Toulousaine d’adoption, elle a déjà pu exposer ses clichés à l’Université Jean-Jaurès, dans divers cafés, restaurants, qui ont pu accueillir Latentes en 2010 ou Impressions Passagères : une promenade photo-graphique dans les rues de Toulouse, réalisée en duo avec son compagnon dessinateur Elias Farès. Aude Rigaudier-Farès fut lauréate du concours Femmes en Méditerranée, organisé en 2011 par le Fonds pour les Femmes en Méditerranée et du concours photo organisé par Toulouse Polars du Sud en automne 2014.

Une proposition identique peut donner lieu à des interprétations différentes et dans le cadre de la photographie, en fonction des sensibilités artistiques, des approches techniques, les résultats finissent par s’opposer pour mieux se compléter. À la mise en scène très soignée dans la relecture de Sébastien Gerber, Aude Rigaudier-Farès a choisi de capter l’instant. À la (re)composition d’un objet culturel du photographe suisse, la Toulousaine voit dans le monde qui l’entoure l’expression de ces mêmes objets. Il y a un art que l’on étudie (The Lodge) et la reconnaissance de cet art dans notre quotidien, qui jaillirait de façon éphémère et qu’il faut savoir attraper au vol. C’est cette position, aux aguets, qu’a choisi d’adopter Aude Rigaudier-Farès. Une aptitude que l’on retrouve dans son travail, dans de très beaux et sincères portraits, dans l’expression de la nature, le jeu des lumières, le jeu des saisons, le jeu des ombres et des reflets. Parcourir sa page Flickr ou son compte Instagram, c’est voir jaillir des formes récurrentes, des variations, dans la composition des cadres ou des éléments. Dans un aspect compilation, forcément un peu désordonné, se dessinent des motifs comme autant de petites séries, des anthologies ouvertes.

Aude Rigaudier-Farès a sélectionné huit clichés dans lesquels nous pouvons voir des formes bien connues, des évocations, des métaphores. La série n’est pas (ou plus) une obsession, elle se superpose à notre regard pour s’inviter dans le paysage, modifier notre perception de la réalité à travers le prisme de la fiction. C’est cette traversée de l’écran que célèbre Aude Rigaudier-Farès et elle le fait avec un œil précis, qu’elle souligne de quelques mots savamment dosés.

La Galerie

Dexter

Dans Dexter, il y a du soleil, des buildings, des palmiers, des ports et des bateaux, et des bars en bord de plage où fricotent les enquêteurs et experts médicaux du MMPD sur fond de rythmes endiablés de salsa. Miami : une petite ville charmante où il fait bon vivre… si l’on respecte le code…

Breaking Bad

Photo de Une : ©Aude Rigaudier-Farès