
Séries Mania, saison 4 : Gros plan sur Dos au Mur (France)
C’était une des grosses curiosités du festival. Mercredi, Mascaret Production et Project Images présentaient la toute première série produite pour Chérie 25, nouvelle chaîne de la TNT gratuite. Un polar qui ne manque pas de bonnes idées mais qui doit également composer avec plusieurs limites.
La série, côté histoire
Inès Barma, capitaine de police au bord du burn-out, se voit confier une expérience pilote de direction d’un commissariat entièrement dédié à la garde à vue. Agoraphobe, vivant 24h sur 24 au commissariat, elle est confrontée à l’arrivée de Gregory Delprat, un jeune lieutenant ambitieux, placé par leur hiérarchie pour prendre sa place au premier faux pas…
La série, côté coulisses
Imaginée par Cécile Gérardin, Charlotte Pailleux et Hassan Mebarki, la série débarquera prochainement sur Chérie 25. Dans le rôle de Barma, on retrouve Anne Caillon (vue dans Les Montana et Engrenages, saison 1), et François-David Cardonnel (ex-candidat de Koh Lanta) dans celui de Delprat.
Les cinq choses que l’on a retenues de la projection
1. La série ne manque pas d’idées. Dos au mur se focalise sur l’univers de la garde à vue et la succession d’interrogatoires. Homicide et New York Section Criminelle ayant magnifié l’exercice de la confrontation autour de ces scènes, on sait qu’il y a de la matière pour raconter plein d’histoires. A côté de ça, faire d’une femme sur un fil l’héroïne de la série est assez bien assumé, notamment avec la mise en scène de la dualité qui habite Inès Barma. Dramatiquement, ça ouvre un joli nombre de perspectives. On est en revanche un peu plus circonspect sur l’exploitation de la tendance agoraphobe du personnage.
2. Le premier épisode compte un certain nombre de maladresses. Si la combinaison « Ouverture façon Grey’s Anatomy » + « Ouverture faço,n L’Arme Fatale » = « Ouverture façon Dos au Mur » est assez surprenante, le pilote de la série est surtout confronté à plusieurs reprises à un problème de timing. La première séquence d’interrogatoire conduite par Barma en est un bon exemple. Les choses vont vite. Un peu trop vite : il aurait fallu donner un peu plus de temps à l’échange pour que le téléspectateur puisse s’identifier au suspect. Que l’on comprenne mieux pourquoi il craque. Un problème qui se pose plusieurs fois au moment d’exposer l’univers de la série.
3. Le récit s’appuie sur une vraie structure modulaire. Pour la présentation de Dos au mur au festival, les équipes de Project Images et de Mascaret Films ont choisi de montrer l’épisode 1 et l’épisode 11. Par le biais d’un petit montage récapitulatif présenté avant ce second segment, on a vu que la série joue à fond la carte « intrigues bouclés + récit feuilletonnant ». En dix épisodes, les forces en présence ont déjà sensiblement évolué. Mine de rien, dans un paysage français où on est souvent soit dans le feuilletonnant (les créations Canal +) soit dans le format stand alone, ça donne envie de savoir ce que ça donne sur 20 épisodes (c’est le nombre qui a été commandé dans le cadre de la saison 1).
4. La série a des moyens limités… et ça se voit. Même si elle a été fait avec une bonne volonté manifeste, on devine que Dos au mur à un budget plutôt serré. A l’écran et surtout dans les décors, c’est clairement visible. Autant dire que la série a intérêt à être béton côté histoires. Ce n’est effectivement pas sa production design qui va la sauver.
5. Une direction artistique qui tâtonne. A plusieurs reprises, on voit apparaître des effets de mise en scène quelque peu gratuits. Ou tout au moins qui ne donne pas l’impression de s’inscrire dans une identité visuelle clairement définie. Un constat qui ne sert pas vraiment l’ensemble.