
Séries Mania Saison 4 : Gros plan sur Please Like Me (épisodes 1à 3)
En parallèle d’Ananda, Séries Mania diffusait une autre dramédie très réussie, l’australienne Please Like Me, véritable phénomène chez nos voisins du bout du monde. Série en 6×28′, on a clairement été séduits par son ton et sa fraîcheur.
La série, côté histoire
Josh est un jeune garçon de 20 ans qui ne fait pas grand-chose de sa vie. Sa petite amie, lassée d’être dans une relation pleine de complicité mais sans amour, rompt avec lui en lui disant « et j’ai l’impression que tu es gay ». Dans la foulée, la mère de Josh fait une tentative de suicide au Doliprane et se retrouve à l’hôpital.
La série, côté coulisses
La série est créée par Josh Thomas, 22 ans, comédien de stand-up (entre autres) depuis qu’il a 17 ans. Séries Mania catégorisait la série comme étant un Girls au masculin (1). Please Like Me, si elle est une comédie, fonctionne sur le principe de la quasi-autofiction. En dehors du nom du personnage, Thomas met sa vie dans la série et l’expose aux yeux du monde. Il faut savoir qu’avant la série, Thomas n’avait pas fait son coming-out. Celui de sa vie personnelle et de la fiction ont quasiment eu lieu en même temps.
Passées ces considérations, la série montre deux générations: celle des enfants (personnages d’une vingtaine d’années tous assez jolis à regarder), et des parents (ceux de Josh). Les 6 épisodes de la saison 1 sont écrits par le trio Thomas-Liz Doran-Thomas Ward (ce dernier jouant aussi le rôle de son père dans la série), et réalisés par Matthew Saville.
Les cinq choses que l’on a retenues de la projection
1. Mais que c’est drôle ! On n’a pas eu beaucoup l’occasion de rire dans ce festival, mais on peut dire qu’avec cette série, on se rattrape brillamment. C’est fin, c’est léger, une vraie chronique douce-amère qui n’a aucune prétention dans son propos, qui est menée par une naïveté touchante et jamais idiote. Chaque personnage a droit à son moment, et ce même si la série est centrée sur Josh. On regrettera peut-être l’aspect très caricatural du personnage de la petite amie du meilleur ami de Josh, Niamh.
2. C’est très bien joué. Qu’il s’agisse des personnages des jeunes adultes, ou de ceux des « anciens », on sent une belle synergie entre les personnages et leurs interprètes, ce qui est pourtant difficile à obtenir dès le début d’une série.
3. C’est très touchant. On peut louer la discrétion de l’écriture, sa volonté de faire dans le minimalisme, et de ne jamais appuyer les situations dramatiques. Quand Josh vient de passer la moitié de la journée avec sa mère, qu’il doit intégrer le fait d’être obligé de vivre avec elle, qu’elle est entrée en dépression et a fait une tentative de suicide, Josh s’assoit à l’extérieur de la maison et se laisse aller à pleurer juste 5 secondes avant de « remettre son masque » de bonne humeur et de détachement. En une séquence minuscule, la série donne de l’ampleur à son personnage central, sans en rajouter.
4. Josh Thomas est assez incroyable. Quand on le voit, on pense à Woody Allen (2). Sans comparer les deux auteurs, très differents dans leur approche de l’humour, et sans annoncer haut et fort que Thomas est un nouveau Allen, il existe une filiation au niveau des thématiques. Comme Allen, Thomas interprète un personnage qui lui ressemble dans la vie, qui est aussi maladroit que lui, gauche, lunaire. Comme lui, il met en scène ses déboires amoureux et ne se donne pas le beau rôle.
5. On veut voir la suite. Pour se faire une idée plus large, pour savoir si tout cela tient le niveau. Quelques petites scènes fonctionnent moins bien (le générique de début de l’épisode 3 que Josh chante, alors qu’il est censé être au milieu d’une scène fait bizarre), d’autres sont clairement trop naïves, comme avec la tante de Josh, dévote, qui juste après avoir découvert que Josh était gay (dans une scène hilarante), emmène la famille et les amis de Josh à l’Église. Tout le monde subit un discours homophobe venant du curé. La tante est révulsée, se lève et crie qu’elle ne peut pas croire en un Dieu qui lui demanderait de ne plus aimer Josh à cause de sa nature. La scène est belle, certes, émouvante aussi, et on aimerait que le bon sens qui frappe cette dame soit contagieux, mais elle tient plus du fantasme naïf qu’autre chose. (3)
Mais une chose est sûre, on a aimé Please Like Me.
(1) : N’ayant pas vu une minute de la série d’HBO, je me garderais bien de jouer au jeu des comparaisons.
(2) : Réflexion qui me fait penser à ce qu’aurait fait Woody Allen s’il avait commencé sa carrière de nos jours. Je mettrais ma main à couper qu’il aurait fait de la télé…
(3) : Après tout, si la scène m’a semblé un peu factice, elle rappelle aussi une référence plutôt positive. Dans Louie, on assiste aussi assez souvent à des scènes exutoires, mettant en scène le héros agir comme il aurait aimé dans la vie, avoir la confrontation intelligente qu’il aurait souhaitée. Pas impossible qu’on rejuge la scène à l’aune de la saison complète.
Alors là j’ai vraiment détesté !! C’est un copié collé de « Dead like me » (au moins pour les deux tiers du titre).
(nan je rigole j’ai pas vu encore mais c’est tentant)
PS ! comment ça tu as pas vu un seul épisode de « girls », tu avoues ça comme ça l’air de rien. A mon avis t’as passé trop de temps à regarder « Banshee » (pour le même temps passé devant « Banshee » tu aurais pu regarder les deux premières saisons de « girls » – je veux pas dire mais ça sent le fail)