
Les séries trop courtes : Terminator – The Sarah Connor Chronicles, drama familial
Les Chroniques de Sarah Connor, une série trop courte ? L’affirmation en surprendra peut-être certains, pour qui ses 31 épisodes sont déjà de trop. Chérie par une poignée de fidèles comme l’une des meilleures séries de SF des années 2000, dédaignée par d’autres, totalement oubliée par la majorité, l’adaptation télé de la franchise aura succombé trop précocement des suites des malentendus qui pesaient sur elle depuis son origine.
Le premier de ces malentendus est le titre, qui voudrait faire de Sarah Connor le personnage principal. En vérité, Sarah avait probablement été poussée dans ses derniers retranchements par l’évolution osée, et rendue parfaitement crédible par Linda Hamilton, vue dans Terminator 2. Déclinaison plus soft, la Sarah Connor de télévision ne sera jamais à 100% convaincante, malgré le talent de Lena Headey.
Par ailleurs, dans la mesure où John était en train de passer à l’âge adulte (il fête ses seize ans dans le dernier épisode de la première saison), le focus allait nécessairement se recentrer sur lui. Le John Connor de la série est, lui, le meilleur jamais vu sur un écran. Par rapport à celui de T2, fun et cool, mais caricatural, il est plus crédible. En comparaison de celui de T3, porté à bout de bras par Nick Stahl, il est bien plus profond. La qualité de l’écriture de Josh Friedman a rencontré l’interprétation d’un Thomas Dekker qu’on n’attendait pas forcément là (1), et qui se révèle parfait.
Le deuxième malentendu, c’est son très bancal Pilote. Pas vraiment un Pilote, en fait, mais plutôt un prologue, une courroie de transmission nécessaire, mais poussive, qui nous fait passer des films à la série. En effet, il faut comprendre ce que signifie d’adapter Terminator à la télévision – c’est notre troisième malentendu.
Cinéma et télévision sont des formes d’art cousines, mais différentes. Les Terminator sont d’abord et avant tout des films d’action, dans lesquels la science-fiction est un background, et la famille un élément d’ancrage émotionnel. Or l’action, c’est le genre auquel la télévision se prête le moins : ses contraintes de budget, et encore plus de temps de tournage très réduit, font que la série d’action n’existe grosso modo pas, si on excepte quelques créations cheap des années 80 recyclant d’épisode en épisode les trois mêmes cascades en voiture. Impossible donc de réaliser une transposition littérale, il faut réellement adapter le matériel d’origine à son nouveau média. Parfois, cela revient d’ailleurs à revenir aux sources de l’inspiration de James Cameron.
Le T-800 incarné par Schwarzenegger fonctionnait parfaitement dans le cadre d’un long-métrage. Mais s’il le moule avait été reproduit et multiplié pour la télévision, il serait vite apparu que donner à une unité d’infiltration les traits d’un géant par la taille comme par le tour de biceps, c’est totalement improbable.
De fait, au départ Cameron voyait plus Lance Henriksen dans le rôle de son robot, et dans Terminator 2 il a introduit un nouveau modèle auquel il a donné les traits d’un Robert Patrick volontairement lisse.
TSCC reprend les ingrédients de la saga ciné, mais en modifie l’ordre de priorité.
La série est d’abord un formidable drama familial, à propos de la famille la plus dysfonctionnelle qui soit : les Connor savent que l’apocalypse est proche, que l’ado John est le futur leader de la poignée de ceux qui résisteront à Skynet et peuvent sauver l’humanité. Sarah est une mère paranoïaque et abîmée. John est un ado qui porte littéralement le poids du monde sur ses épaules.
La série ajoute deux nouveaux personnages. Le protecteur de John est une terminatrice qui a l’air d’avoir seize ans, et qui ne cesse de jouer de ses attributs féminins pour s’attirer les faveurs de son ‘‘frère’’ – un comportement qui pourrait avoir été programmé par nul autre que John lui-même, dans le futur ! Enfin, une figure paternelle rejoint bien vite la famille : Derek Reese, le frère de Kyle, et donc l’oncle de John.
Le showrunner est radical dans son approche, ce qui mènera à de nombreux conflits entre et les responsables de la chaîne et du studio (Friedman reconnaît qu’il a été littéralement odieux dans son refus de faire des concessions artistiques). La psychologie des personnages est très soignée et le rythme des intrigues calqué sur les séries du câble. TSCC est dans le prolongement thématique de Battlestar Galactica, à la différence près qu’elle faisait preuve d’une vraie maîtrise scénaristique, à l’opposé des coups improvisés. Pas étonnant que la série ait eu du mal à survivre sur un Network, surtout si son public s’attendait à la base à un programme dans la lignée des blockbusters à pop-corn.
The Sarah Connor Chronicles est ensuite une vraie œuvre de science-fiction. Sur ce point, Josh Friedman va jusqu’au bout de la logique imposée par le projet. Les deux premiers Terminator avaient déjà expédié trois robots et un homme du futur, et la série allait devoir continuer à le faire régulièrement. Ces voyages temporels ne sont donc plus exceptionnels. Ils sont le signe d’une transformation fondamentale du conflit entre les hommes et les machines. Celui-ci est devenu une guerre temporelle totale, dont les différents fronts sont en fait différentes époques.
Il y a plusieurs façons de traiter du voyage dans le temps. Celle de Lost, qui réduit la science-fiction au minimum en introduisant un Univers omnipotent capable de corriger sa course quoi qu’il arrive : ‘‘whatever happened, happened’’. Celle de Doctor Who, proche de la fantasy et du merveilleux, où le peu de règles existantes seront contredites dès qu’elles s’avèreront gêner le scénariste d’un épisode donné. Et puis il y a celle de TSCC, hyperréaliste, donc hyper-complexe, mais aussi hyper-excitante.
Si au début de la série, Sarah et John Connor espèrent encore empêcher la création de Skynet, comme dans Terminator 2, l’idée que les recherches sont trop avancées, et que la micro-informatique s’est trop généralisée, pour que cela soit encore possible s’impose vite. Alors les enjeux basculent et les scénaristes déploient leur stratégie narrative. Si les John Connor et Skynet du futur continuent d’envoyer des résistants et des robots dans le passé, ce n’est plus pour empêcher ou préserver le jour du Jugement Dernier, mais plutôt pour gérer l’après : leur objectif est de changer le futur pour s’y créer des avantages qui leur permettront de gagner la guerre.
A la base de Terminator, il y a un paradoxe temporel : il y a forcément eu un futur originel dans lequel Kyle Reese n’était pas le père de John Connor, avant que ne s’enclenche la boucle temporelle que nous avons découverte dans le premier film. La série joue cette carte à plein. Le futur ne cesse de changer, et certains personnages le découvriront d’ailleurs à leurs dépens — en clair deux personnages qui ne sont pas partis du futur en même temps ont peu de chance de venir du même futur. (Au pire, relisez cette phrase trois fois. Normalement ça rentre. Sinon, regardez l’épisode 2×09, le bien nommé « Complications ».)

Shirley Manson, chanteuse de Garbage, prête ses traits à une terminatrice redoutable aux objectifs mystérieux
L’action est donc reléguée au troisième plan. Mais elle est gérée de façon maligne. L’exemple caractéristique reste celui du final de la première saison, dans lequel le terminator Cromatie décime toute une brigade surarmée. La scène, musicale, est filmée du fond d’une piscine Californienne, où se déversent des corps et dont l’eau vire peu à peu du bleu au rouge.
Cette façon de mettre en scène l’action court parfois le risque de virer au gimmick. Mais elle a le mérite d’être originale et de ne pas faire cheap, ce que la série aurait irrémédiablement été avec des batailles de robots se limitant à montrer des acteurs performant des murs en carton.
Plus généralement, la série tente au maximum de prendre des chemins narratifs originaux. Si elle comporte au départ un élément procédural, puisque le FBI traque Sarah Connor, le rôle de l’agent Ellison est très vite reconfiguré pour s’intégrer à la mythologie que développait patiemment Friedman.
Elle tente aussi autant que possible d’éviter de multiplier les terminator-de-la-semaine, ce qui la contraint à être un hyper-feuilleton, ou bien à sacrément se creuser la tête, sans garantie de succès, pour trouver des idées d’épisodes indépendants (ce qui engendre un vrai passage à vide en milieu de saison 2).
Trop courte alors ? Oui, parce qu’après deux saisons, dont une première réduite à neuf épisodes par la grève des scénaristes de 2008, la série s’est arrêtée au moment où Josh Friedman révélait où il voulait en venir avec ses intrigues labyrinthiques, et où il venait de retourner de fond en comble l’univers de Terminator. La troisième saison se serait au moins pour partie déroulée dans le futur, mais un futur profondément modifié et dans lequel certains personnages étaient ‘‘ressuscités’’.
Ce qui était pour moi une vraie frustration était devenu vraiment rageant quand, quelques semaines après l’arrêt de la série, sortait sur les grands écrans Terminator : Salvation, dont le seul mérite aura été de démontrer ce qu’était une vraie trahison de l’univers de Terminator, alors que la série, malgré le travail d’adaptation nécessaire, en avait toujours été hyper-respectueuse.
Terminator : The Sarah Connor Chronicles / Les Chroniques de Sarah Connor
Adapté pour la télévision et showrunné par Josh Friedman.
31 épisodes diffusés sur Fox entre janvier 2008 et mai 2009.
Avec : Lena Headey (Sarah Connor), Thomas Dekker (John Connor), Summer Glau (Cameron), Richard T. Jones (James Ellison), Brian Austin Green (Derek Reese), Garret Dillahunt (Cromartie / John Henry), Shirley Manson (Catherine Weaver).
(1) Juste avant, Thomas Dekker avait joué Zach, l’ami de la cheerleader Claire dans les premiers épisodes de Heroes. Le personnage, manifestement gay dans ses premières apparitions, devenait subitement hétéro ensuite. La rumeur veut que ce soit l’agent de Dekker qui est intervenu, estimant que le fait de jouer un homo aurait pu faire capoter les négociations en cours pour confier à Dekker le rôle de John Connor.
Totalement d’accord, cette série à des défauts mais si elle avait pu avoir une saison 3 je suis persuadé qu’elle serait devenue un incontournable de la sf à la télé. Les stand alone de la saison 2 n’ont clairement pas aidé mais la fin de saison est tout simplement vertigineuse dans ce qu’elle implique pour la suite.
Je ne connais pas le budget de la série mais j’imagine qu’il devait etre un peu trop lourd pour qu’elle soit reprise sur une chaîne du câble.
C’est vraiment le type de série, comme bsg, à qui l’on pardone tous les défauts pour les quelques instants de pur bonheur qu’elle sait nous procurer dans ses meilleurs moments.
Très bon article, même j’ai bien aimé T4 (avec ses énormes carence scénaristique), le pire est T3 hein !
Sinon coquille : « Le T-1000 incarné par Schwarzenegger fonctionnait parfaitement dans le cadre d’un long-métrage »
1000-200=800
Merci! C’est corrigé.
Cher Sullivan,
Voilà une critique tres bien écrite et avec laquelle je concours à 100%
Il y a en effet dans ce TSCC une veritable exploration de la dualité temporelle de l’univers de Terminator (un présent qui influe un futur) et une réelle contribution a cet univers.
Effectivement le passage à la télévision réduit l’action, mais aurait largement pu conduire (et c’était un peu le chemin que la série prenait) à une exploration de cet univers futuriste post-apocalytique qui est finalement assez peu visité par les opus de Cameron (et oublions les 3, 4…)
Enfin je ferais simplement une petite mention pour Shirley Manson (la chanteuse de Garbage tout de meme) qui campe ici un personnage réellement inquiétant tel qu’on a peu l’occasion d’en voir à la télé, ainsi que l’interprétation tout en ambiguité de Summer Glau dans son rôle de machine amoureuse tout droit issue d’un animé de Mamoru Oshii
Franchement, il n’y a rien à jeter dans cette série même si le pilote parait un peu cheap par rapport aux films.
Ce que j’ai adoré dans cette série, c’est l’atmosphère qui s’en dégage et qui selon moi, surpasse T2 même si Linda Hamilton s’est réellement surpassée.
L’ambiance de la série est réellement un plus par rapport aux séries habituelles, et c’est sûrement cela qui a fait baisser l’audimat…
Toujours pas de news pour une suite ou un « John Connor Chronicles » ??
Oui c’est vraiment dommage qu’une tel série ait été annulé 🙁 j’espère vraiment qu’on pourra avoir une saison 3 un jours. Il y a bien le ffilm sur Véronica Mars qui va voir le jour, alors pourquoi pas une saison 3 de TSCC
Bonjour,
perso j’ai beaucoup aimé la série. Elle changeait par rapport aux autres séries plus traditionnelles de SF.
Un hypothèse qui ne tient qu’à moi dans un de mes moments de paranoïa,.. .., nous sommes proches de l’avènement d’une IA du côté américain, et un telle série est trop anxiogène pour le public d’où l’arrêt de la série!
Mais je préfère m’arrêter, il est tard et je vais me coucher.
se qui fais le plus flipper de la série ses les terme qu ils utilise comme de quel alliage et fais le Terminator et de ou sa viens tu fais des recherche et tu te rend compte que tout existe exemple le tantale qui et extrait de la tantalite que on retrouve en Afrique au Congo et les processeur d’aujourd’hui qui son a 12 nanomètre et dans la série son a 10 nanomètre juste a regarder se lien :https://www.youtube.com/watch?v=mclbVTIYG8E et de penser un peu plus loin dans 20 ans rajoute une I.A et le tour et jouer on rend vie a terminator en réel selon moi on dit que terminator et de la science fiction mes on dit aussi aujourd’hui que la vrai science se raproche de plus en plus de la science fiction don j’en et conclu que oui un jour les robot vont exister ses de savoir si il pourrait se détraquer au point ou on perdrais le Control total comme dans terminator
c est bien dommage que cette 3 eme saison n a pas pu aboutir. Encore une fois une serie de plus fut bacler a cause de la greve. Malgre toutes les ambitions de cette serie tres bien reussi au niveau scenario n aurait jamais du etre diffuse car on reste sur notre faim a la fin de la 2 eme saison.
Donc les gros bras d americain assume et terminer ce que vous avez commencer…
je n’est pas vu la série, & propos ne porte pas dessus, mais sur la vision du voyage temporel:
il y a un quatrième version dont tu n’a pas parlai, le voyage qui est déjà inscrit dans la trame temporel:
tu peut toujours revenir dans le temps, mais rien ne pourra changer car ce voyage FAIT DEJA PARTIS DU TEMPS,
c’est la logique choisi par le scénariste du film originel,
John demande a Kyles de revenir dans le temps car cela a toujours était, et sera toujours,
Kyles a toujours et seras toujours le père de Johns,
le terminator ne tuera et n’a jamais tuer Sara.. ect ect ect
c’est précepte du film, le temps est immuable….
tscc est peut être une bonne série, mais elle n’est pas la suite logique du film terminator, (pas plus que toute les suites j’jusqu’à maintenant… )
en attendant, comme il est dit dans cette excellente critique du film, c’était une très bonne série de SF, et elle aurait mérité une saison 3, mais comme c’est souvent le cas selon mon opinion, les bonnes séries ne durent pas autant que les mauvaises, et je les regardes toutes…a quelques exceptions prêt comme Game of thrones (ou l’on a le plaisir de retrouver Lena Healey), et the walking dead qui sont les meilleures séries jamais tournées, et qui font pratiquement un sans faute même après plus de 5 saisons.
Cette série est probablement la plus frustrante que je n’ai jamais vu. Il est tout simplement rageant de voir d’aussi brillantes idées cotoyer une telle médiocrité de tournage et de scénario !
Le personnage de Cameron est probablement la touche la plus rafraichissante apporté par la saga Terminator depuis le T2 de James Cameron. Un Terminator ambigu, dont l’on ignore le rôle véritable, et qui joue un très étrange jeu de séduction avec John, dont on ignore si celui ci est sincère ou simulé et stratégique. Ce jeu de séduction est d’autant plus intéressant que John Connor sais parfaitement que Cameron est un robot, mais finit par se laisser prendre au piège en vertu de toute logique. Le coup de théâtre aurait été d’apprendre que Cameron manipulait bien John par programmation !
Lena Headey est comme toujours magistrale, ce n’est pas Linda Hamilton, mais elle s’en sort avec les honneurs, car reprendre le rôle de Sarah Connor est probablement ce qu’il y a de plus difficile a faire tant Linda a imposé son emprunte au personnage de manière quasi génétique.
Et l’acteur de John Connor rappelle une version plus mature d’Edward Furlong, et donne du corps a la saga.
Seulement voilà, les autres acteurs sont tous mauvais sans exception. Nous avons le droit a un Terminator ennemi « Chromartie » aussi talentueux que les pires acteurs de série B. Ne parlons pas de James Helison qui devient rapidement ridicule. Shirley Manson nous donne une scène d’anthologie par sa reprise de Samson & delia « if I had my way » qui transforme l’opening de la S2 en l’un des passages les plus épiques que je n’ai jamais vu dans une saison de SF… Seulement elle aurait du se contenter de rester dans son domaine de prédilection, le chant, car en tant qu’actrice elle n’est pas terrible.
Et le personnage de Derek ne m’a pas bcp plu, car desservi par un acteur trop caricatural.
Tout ceci aurait bien pu passer si le scénario n’était pas aussi alambiqué. Suivant une ligne plus ou moins logique en saison 1, la saison 2 devient le festival du grand n’importe quoi malgré quelques épisodes intéressant, comme les 3 ep qui clôture l’intrigue Riley / Jesse.
En résumé c’est ça. Le premier ep de la S2 est le meilleur de la série, les ep centraux sur la mort de Riley. C’est quasiment tout ce qu’il y a à garder de la S2, tout le reste n’est qu’un grand n’importe quoi scénaristique.
Cette série aurait du apporter davantage d’acteurs charismatiques (Notamment chez les bad-guy, car le seul qui a été à la hauteur des enjeux s’était Sarkysian, et on ne le voit qu’un épisode…), et aurait du apporter un scénario bien plus linéaire, et arrêté de jouer de la sorte avec la trame temporel. Le simple fait qu’il y ai des machines temporel dans le présent est une hérésie, et j’aurais souhaité que celle ci ne permettent seulement qu’un retour dans le passé et non une propulsion dans le futur, vu qu’on démontre que le futur change a chaque action !
Et pour finir, les effets spéciaux sont ultra kitch, et le réalisateur est très mauvais, tombant dans toutes les facilités. Un terminator sans tête qui est piloté a distance par sa tête (séparé de son corps), non ! Et lorsque celui ci saisi dans sa main sa tête et que les yeux de celle ci s’allume soudainement, non, c’est de la mauvaise série B, du nanar. Le réalisateur tombe en permanence dans ce piège.
Résumons : Bon acteurs principaux (Mention +++++ pour Summer Glau qui est vraiment parfaite, et qui dépasse l’aspect « poupée » pour incarner un personnage féminin qui transpire le terminator jusque dans ses expressions et sa gestuelle, excellentes idées, mais servi par le scénario le plus bancale qu’il soit et un réalisateur qui devrait trouver l’apogée de sa carrière dans le domaine des nanars et des séries B.
Aucune série de m’a autant frustré pour combiner a ce point le génie et la médiocrité en un seul produit.
https://dailymars.net/series-trop-courtes-terminator-the-sarah-connor-chronicles-drama-familial/
L’article initial de Sullivan le Postec m’a beaucoup intéressé ainsi qu’un certain nombre des commentaires déjà posté. Je ne partage pas tous les sentiments exprimés du point de vue de la série en tant que produit audiovisuel. Il me semble en effet que la ligne des films au cinéma est parfaitement respectée, voire même expliquée. Je trouve également que tous les personnages sont super bien interprétés et qu’ils font efficacement le lien avec l’univers cinématographique et celui-ci reste présent en arrière plan.Dans le fond les films deviennent des super épisodes qui ponctuent la série. Si les aspects négatifs ne m’intéressent pas c’est surtout parce qu’il y a dans cette intrigue quelque chose d’autre que le scénario n’aborde pas frontalement et qui le rend pour moi à la fois passionnant et fascinant. Je suis informaticien et il me semble que cette histoire est bâtie un peu comme un algorithme d’automate cellulaire. L’automate cellulaire est la figure emblématique de l’ordinateur : à partir de lois de transition toutes les positions d’un espace évoluent entrainant à chaque étape une reconfiguration endogène complète de l’espace. A chaque étape, les valeurs de chaque cellule constituante de l’espace sont modifiées et l’ensemble c’est à dire l’espace lui-même s’en trouve transformé. Il perd alors les propriétés de son état antérieur mais il se trouve doté de nouvelles propriétés. Ces nouvelles propriétés sont des propriétés émergentes du système, elles sont présentes à l’instant t. En elles-mêmes elles ne sont pas programmées. Elles apparaissent en conséquence de la modification de chaque particule à l’intérieur de l’ensemble.
Vue comme ça l’histoire est absolument géniale.
Sous l’angle d’un automate cellulaire je distingue deux entrées pour la lecture de ce monde : la première, la plus simple, fonctionne avec deux lois de transition qui organisent toutes les actions des protagonistes :
1) des robots terminateurs programmés pour anéantir la résistance humaine et en particulier tuer John Connors.
2) des robots terminateurs pour au contraire protéger les humains.
En conséquence ce sont les robots qui conduisent l’action et quelque soit leur fonction ils sont très ambigus. Les humains s’accrochent à l’histoire alors même qu’elle leur échappe pour essayer de la ré-humaniser. Mais que signifie « humaniser » ? Au moins les robots ont le mérite immédiat de faciliter la réponse : il suffit de se débarrasser des machines!
La seconde entrée découle de la première : finalement ce n’est pas un combat de l’homme contre les robots de demain c’est aujourd’hui un combat de l’homme contre lui-même. C’est d’ailleurs bien ce qui se passe concrètement dans la série lorsque à notre époque les héros essayent d’éviter l’avènement de skynet et avec lui l’éclatement du jugement dernier. Celui qui est à réhumaniser c’est l’homme lui-même et ce afin d’éviter le jugement dernier. Le jugement dernier est une image biblique (apocalypse 20, 11-15) qui renvoie les hommes à l’évaluation de leurs actes et de ce qu’ils ont fait pour la Vie. Une machine est une émanation de l’humanité et il y a une relation narcissique incroyable entretenue entre nous et la machine avec aussi en retour une culpabilité inouïe… et comme pour toute relation intense il y a de la peur, et pour toute relation d’amour, sur le revers de la même médaille, peut se déclencher de la haine.
Ce ne sont que des pistes pour comprendre. Mais il y a tant de chose à explorer du point de vue du sens, par exemple autre mise en abime, le fait qu’une intelligence artificielle est d’abord un écrit. En effet un programme s’écrit dans un langage, comme une histoire. Sachant qu’un algorithme c’est juste une façon de faire quelque chose, dans la notion d’algorithme il y a la notion d’analyse d’une situation et aussi une histoire, l’histoire de la façon dont on s’y prend pour faire quelque chose et de comment ce que l’on fait s’inscrit et se déroule dans le temps.
Ainsi j’ai le sentiment que l’histoire « Terminator » échappe aux aspects mercantiles ordinaires des films et des séries pour finalement fonctionner comme une véritable œuvre d’art. Il me semble que c’est assez rare.
La série n’aurait pas du s’arrêter à la saison 3. Lena Headey est une excellente Sarah Connor, c’est une femme belle mais pas trop qui a du caractère, elle ne mâche pas ces mots et à se côté paranoïaque comme la Sarah Connor de « Terminator 1 & 2 ».
Thomas dekker incarne très bien Jhon Connor, il joue le rôle d’un jeune homme de 15-16 ans qui doit vivre avec l’information que si il meurt des milliards de gens vont mourrir. On a un Jhon qui se remet en question, qui finit par en avoir marre de cette vie mais se rend compte rapidement qu’il n’a pas le choix et doit l’accepter, il est malin, intelligent et courageux. Ce Jhon Connor est pour moi le meilleure de tous les « Terminator ».
Summer Glau est juste incroyable dans son rôle de Terminatrice qui évolue au fil des épisodes et tombe amoureux de Jhon (pour moi c’est un amour sincère mais elle ne tente pas vraiment quelque chose puisque Jhon lui rappelle en permanence qu’elle n’est qu’une machine à ces yeux). On ne va pas se le cacher, c’est une très belle femme et justement, pour moi, cela la rend plus machine que jamais. On a eu le Terminator qui est imposant, qui ressemble a une montagne de muscle mais attachant bref la version Schwarzenegger et là nous avons la machine avec un corps parfait mais en même temps intimident bref la version robotique d’une femme d’après Skynet. Summer Glau joue parfaitement son rôle, elle n’a presque pas d’expression de visage (tant qu’elle a conscience qu’elle est une machine), a une démarche très robotique, ne cligne presque jamais des yeux et elle a une attitude envers les gens qui les met très souvent mal à l’aise. On voit clairement que Cameron est jalouse de voir Jhon avec d’autre fille qu’elle se qui la rend encore plus flippante pour les filles qui fréquentent Jhon.
Les autres personnages sont, pour moi, tous aussi bon, sauf Riley qui me saoulait avant même de savoir son secret. Cette série était très bien car elle nous montrait la vie qu’avait les Connor et que les cyborg n’étaient pas leur seul problème.
Bref cette série nous montre un autre point de vue de la vie des Connor par rapport aux films « Terminator 1, 2, 3 & Genisys » (on va éviter de parler de « Salvation » hein…) avec de très bons acteurs/actrices et de très bonnes histoires (même si certaine sont un peut bizarre). Dommage qu’on est pas le droit à une saison 3… .