
SHERLOCK 3×02 – The Sign of Three (Critique de l’épisode)
‘‘Sherlock, any chance of an end date for this speech?’’ – John Watson
Six mois après ses retrouvailles avec John Watson, Sherlock Holmes doit affronter son plus gros challenge : donner un discours en tant que témoin au mariage de son ami avec Mary Morstan.
La sitcom qui durait trop longtemps
Les sitcoms télévisées ne durent pas trente minutes par hasard. Prenez la meilleure des sitcoms et étirez ses histoires à propos de rien (pour reprendre la formule associée à Seinfeld) sur une heure et demie, et le résultat a toutes les chances d’être pénible. Alors n’imaginez même pas faire subir le même traitement à une sitcom moyenne dont un gag sur deux vous fait lever les yeux au ciel.
Étirer un concept d’épisode de sitcom – l’asocial Sherlock doit discourir dans l’événement social le plus normé de tous, un mariage – sur 90 minutes, c’est exactement ce que fait « The Sign of Three », le deuxième épisode de la saison 3 de Sherlock. Le résultat ? Un désastre à la hauteur de cette idée absurde et exécutée très moyennement (mes muscles oculomoteurs ont fonctionné régulièrement). L’épisode est à peine sauvé par deux comédiens (bien aidés par la nouvelle venue Amanda Abbington) qui doivent porter tout le show sur leurs épaules, en l’absence de scénario. La mise en scène, pleine de boursouflures creuses et de remplissage, dans une tentative vaine de masquer les boursouflures creuses et le remplissage du script, achève d’enfoncer le tout et de prouver que les responsables de BBC doivent mettre autant de soin à s’assurer que Paul McGuigan sera disponible pour la prochaine saison que Cumberbatch et Freeman.
J’avais classé la quasi-complète absence d’investigation dans le premier épisode de la saison au rang d’expérimentation. Certes, elle n’était pas franchement réussie mais mieux vaut une série qui se remet en cause que le contraire. Mais avec un deuxième épisode qui non seulement répète, mais même amplifie le phénomène, il me faut me corriger. Il ne s’agissait en rien d’une expérimentation, mais d’une différence d’interprétation de ce qu’est la série elle-même.
L’investigation qui se faisait trop attendre
« It is not a detective show. It is a show about a detective / Ce n’est pas une série d’enquêtes. C’est une série à propos d’un enquêteur » a dit Steven Moffat au Guardian. Soit, mais disons alors que cette ‘‘série à propos d’un enquêteur’’ n’est pas intéressante, qu’elle se révèle incroyablement complaisante et auto-satisfaite, et qu’elle ne peut en aucun cas se prétendre une adaptation de l’œuvre de Conan Doyle, mais un détournement, au mieux, une trahison, plus vraisemblablement.
Sans compter que cette ‘‘série à propos d’un enquêteur’’ que serait la saison 3 de Sherlock n’a rien à voir avec les deux premières saisons.
La relation entre Sherlock et Watson était très intéressante parce qu’elle reposait sur une structure solide et force, un sentiment d’urgence et de danger. Placée au centre, ne reste qu’une impression de délayage et d’absence de direction. Tant dans le premier épisode que dans celui-ci, la résolution des ‘‘enquêtes’’ ramène celles-ci au rang de prétexte servant à éclairer le rapport entre les deux hommes – et la manière clichetonneuse dont c’est fait, avec la grâce d’un pachyderme dans un studio, fait soudain de Sherlock un feel-good show au pathos pâteux et piteux. C’est comme si je ne regardais plus la série originale mais son adaptation par TF1.
Moffat et Gatiss (qui co-signent ce scénario avec Steve Thompson, comme pour le protéger de se prendre seul le retour de bâton) se sont visiblement mis à croire à la hype autour de la série plutôt que de s’en occuper sérieusement.
Si Steven Moffat a accouché d’un chef d’œuvre pour conclure, ce dimanche, la saison 3 de Sherlock, celle-ci laissera au mieux une impression mitigée. Alors si ce n’est pas le cas…
Creux, vain, rarement drôle, souvent ridicule, incroyablement dénué d’intelligence, « The Sign of Three » est un étrange dérapage. Même pas un simple épisode raté mais pire : un contresens total, franchement méprisant envers ses spectateurs. La prestation des acteurs, d’autant plus remarquable qu’elle ne repose sur aucun matériel intéressant, et les dernières vingt minutes, pendant lesquelles la série retrouve un semblant de sa structure, évitent le zéro pointé.
Comme quoi, j’ai adoré « ce désastre », sans doute mon préféré avec le 2×01. Sans doute parce que j’ai aimé qu’on change de perspective sur Sherlock me permettant d’avoir de l’empathie.
Et vu que je ne suis pas un fan des séries policière, la mise au second plan de l’intrigue ne m’a pas gêné.
je suis totalement d’accord!
Cet épisode 2 est largement plus réussi que le consternant premier épisode qui, lui, ne possédait aucun scénario (l’attentat terroriste mongolo, au secours quoi!)…
Là c’est du pur fun, une comédie étonnante ou Sherlock a clairement le mauvais rôle.
Pour moi aussi le fun a annulé les faiblesses du récit et de la réalisation ! En plus c’est adapté de « Le signe des quatre » et de « Une affaire d’identité » qui ne sont pas franchement de très bonnes histoires/enquêtes.
Je viens de le voir, j’ai beaucoup aimé aussi !
En fait, cet épisode me laisse circonspecte : j’ai adoré beaucoup de moments et je n’ai pas supporté plusieurs moments (dont l’insupportable enterrement vie de garçon). Mais je suis faible, mon attachement aux personnages est toujours intact et ce sont les personnages qui me rendent accro à la série. Et j’ai kiffé grave le premier épisode qui comportait tout ce que j’attendais.
Le 3e épisode s’annonce comme un thriller sombre. Wait and see
Je me retrouve totalement dans cet article… Je n’avais pas été convaincue par le 1er épisode mais je mettais beaucoup de mon malaise sur une mise en scène ringarde et presque pire que celle de the fifth estate…
Ce second épisode m’a fait penser qu’on avait lance un spin-off de la série sans en avertir les spectateurs…
J’espère que le 3eme épisode limitera la casseet que l’équipe se reprendra pour les prochaines saisons déjà annoncées…
Euh… non c’était un épisode très cool et pas creux. Pas un épisode important dans la narration. Mais bien fait quand même.
Ca faisait très épisode compilation de comédie. Les voir dans d’autres affaires ça creusait leur duo d’enquêteurs je trouve (Toi qui n’aimes pas les ellipses par manque de connexion émotionnelle…)
Puis y a des effets de mise en scène à la « qui est-ce » ou Sherlock réfléchit par élimination qui sont efficace.
Moi personnellement, je me suis pas du tout ennuyer…
J’ai trouvé ça beau comment Sherlock, avec sa personnalité, fasse en sorte que le mariage de son meilleur ami soit parfait. Y a des moments super drole et touchant comme celui avec ses serviettes de table et youtube…
Je respecte le fait que tu n’aies pas aimé mais de là a dire que c’est creux… NON.
Complètement dénué d’intelligence… NON encore. Peut etre des facilités (comme par hasard les deux enquêtes sont liées mais c’est efficace), des trouvailles marrantes comme le fait que Sherlock ne soit pas en présence des femmes dans le tribunal mais dans une conversation multiple via internet.
Puis ça a actualisé le thème du héro qui brille dans l’action (quand Sherlock doit vite résoudre l’affaire du garde à la fin ou quand Sherlock doit trouver pourquoi le tableau était un faux dans la saison 1)
Donc NON et NON, il n’est pas creux cet épisode. C’est pas juste de dire ça. Time of the doctor est creux. Mais pas cet épisode.
« It is not a detective show. It is a show about a detective »
C’est ce que disent tous les showrunners quand ils n’arrivent plus à tenir leur concept d’origine, non? Une reformulation de « L’important ce sont les personnages et leurs relations »
Que ça arrive après seulement 7 épisodes ça doit être une première par contre.
Objectivement j’ai trouvé ça drôle mais ce n’est pas ce que j’attends d’un Sherlock. Et la résolution de l’enquête qu’ils ont tenté de raccrocher en fin d’épisode était plutôt décevante.
Absolument pas d’accord avec cette critique. Vous passez complètement à côté de l’installation du personnage de Marie, qui en filigrane consolide, renouvelle les rapports du duo, et nous laisse un Sherlock sensibilisé et plus vulnérable. Une construction évidement voulu pour la conclusion de cette saison. Bien plus d’accord avec l’ analyse de Baba sur spin-off.fr https://www.spin-off.fr/episode02-61021-05012014-saison3-Sherlock.html?ref=slideepisodes
Très belle analyse en effet, merci de l’avoir partagée.
Les 3 mid-épisodes de Sherlock n’ont jamais été les meilleurs (The Blind Banker était le plus faiblard de la S1 et idem avec The Hounds of Baskerville pour la S2).
Mais malgré tout cet épisode propose quelque chose, change la dynamique et la perspective, bouscule un peu (manifestement un peu trop pour certains) et au final c’est assez réussi. Il manquait juste un peu de rythme. Mais il y a tout de même quelques passages mémorables et Sherlock ivre, quel grand moment 🙂
J’ai plutôt l’impression que cela fait évoluer le show au lieu de le laisser stagner !
Je suis plutôt du coté des défenseurs de l’épisode. J’avoue avoir été déconcertée tout au long de l’épisode, et en le revoyant, ce qui m’a énervé sont plus quelques tics de réalisation lourdingues (rhaaa la transition horripilante sur la scène avec la garde royale et Sherlock/Watson qui marchent d’un bon pas vers le palais et ces transitions de caméra complètement vomitives) ou des petites bourdes de scénario qui frisent l’incohérence (quoi ? Ils reçoivent une cliente vers 23h ? Comment (et pourquoi, à part pour faire le gag, et du coup c’est lourd) Sherlock récupère un des bonnets en poils des gardes ?)
Pour le reste je suis plutôt en phase avec les autres commentaires, sur l’évocation des différents liens entre les personnages, montrer leur évolution. Surtout celle de Sherlock, qui prend au final très à cœur son rôle de Best man, jusqu’à coacher quelques invités… et qui tique sur « Best… friend » où il réalise seulement qu’il compte pour quelqu’un.
Mycroft semble aussi plus « présent » cette saison qu’il ne l’était. On en apprend un peu plus sur l’homme derrière le haut fonctionnaire d’Etat, et la relation qu’il a avec son frère. Comment il intervient dans la tête de Sherlock, comment Irène revient aussi… tout cela est très intéressant. On a jamais été autant dans l’esprit de Sherlock.
Un épisode qui ne ressemble en rien à tout le reste et pourquoi pas ! Je préfère ça à une enquête pas trop passionnante du style « The blind banker ».
Juste la réalisation un peu lourde, là j’ai vu la différence, contrairement au 1er de la saison.
Tout à fait d’accord. En fait je suis venue à la 14 par hasard, tant les autres programmes étaient nuls. Mais je pense que Mr …, etc, Mr … font ce qu’ils peuvent.
Il faut être tolérant avec « Sherlock » : sans ce personnage, on serait… je ne trouve pas les mots.
Bizarre cette feuille sale.
Et le développement dessous.
Je pensais que c’était un hasard toute à l’heure mais non.
Archives martiennes… ?!!
Je privilégie toujours Sherlock donc le jeudi c’est France 4 direct, si je puis m’exprimer ainsi.
Benedict Cumberbatch est excellentissime dans le rôle de Sherlock.
Mr Freeman, tout autant.
Sinon, un humble avis.
Je n’ai pas apprécié que le Dr se marie, pardonne surtout à sa femme tous les meurtres qu’elle a commis.
Je n’ai pas vraiment compris les propos de Sherlock : « J’ai pactisé avec le diable. »
Bref, je compte sur Mr Moffat pour pimenter la série.
Mais si les acteurs changent, je ne regarderai plus cette série.
Cordialement.