On a vu… la tristesse de Spock dans The Big Bang Theory (9×07)

On a vu… la tristesse de Spock dans The Big Bang Theory (9×07)

Il était une fois un jeune homme. Surdoué. Un peu, beaucoup dans sa bulle. Pas souvent très apprécié. Puis, il rencontra Spock. Et sa vie prit un nouveau tournant. Spoilers Big Bang Theory.

bbt3Le fait est qu’en allumant mon ordinateur pour regarder cet épisode 7 de la neuvième saison, The Spock Resonance, je ne m’attendais pas à ça. Big Bang theory tournait parfois un peu en rond, on voulait voir avancer Amy et Sheldon. On n’avait finalement des miettes, mais qui suffisaient à nous tenir, à nous garder accros.

Sheldon n’est pas vraiment un protagonniste qui nous réservait beaucoup de surprises. Comportement d’Asperger, snobisme, un côté sûr de lui exaspérant et touchant. Puis vint cet épisode qui donna à ce personnage une profondeur à laquelle on n’espérait plus, tout en ajoutant une note de tristesse. Celle de montrer son visage d’ancien enfant harcelé. Le harcèlement, à l’école comme à la maison, est une notion dont on parle beaucoup en ce moment. Si tout le monde se doutait bien de l’enfance de Sheldon, ce dernier l’ayant déjà souvent racontée, lui opposer Spock comme mécanisme de résilience (déjà vu dans Animorphs, ou les enfants soldats) permet de se rendre compte de la profondeur du traumatisme. Spock est très important dans la vie de notre scientifique. Son héros. Oui, il lui emprunte sa rationalité. Mais c’était avant tout pour survivre dans un environnement violent (suffisamment pour lui laisser un bras cassé). Et aujourd’hui, pour survivre à une peine de cœur.

bbt5S’ouvrant sans arrière-pensée face à la caméra, face au fils de Leonard Nimoy, il parle de manière clinique de ses relations avec ses pairs, comme de sa rupture. De la difficulté d’être un petit génie, sauvé par une série télé. Il représente l’espace d’un instant, un ensemble d’enfants qui sont dans le même cas que lui. Qu’on le nomme Spock ou Harry Potter, les enfants rejetés à l’école trouvent souvent réconfort et espoir dans les séries télé et dans les livres. Cela ne signifie pas qu’ils terminent, comme Sheldon, un brin inadaptés sociaux, mais que ce dernier a vécu la même chose qu’eux. Que c’est un exercice partagé. Que les séries/livres/films/BD/comics, les univers de l’imaginaire, peuvent donner des clés pour s’adapter, survivre dans un monde dans lequel on a du mal à s’intégrer. En un épisode, Sheldon parle du pouvoir de l’imaginaire.

Mais Spock ne le sauve pas de tout. Si cet exercice lui a permis de passer à l’âge adulte, de survivre au collège/lycée, ça l’a aussi coupé de ses émotions. Oui mais, ce qui lui avait permis de faire face à des brutes à l’école ne peut pas le protéger de lui-même. De son amour pour Amy. Et si c’est pour le rendre malheureux, c’est aussi la première fois qu’on le voit faire quelque chose pour lui. En suivant son cœur. Alors qu’il parle de façon décomplexée des violences, de l’incompréhension qu’il a subi enfant, c’est une parole qu’il libère sans la rendre grave. Et en celà, bravo.

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