Spring Tide, un solide mystère social (Séries Mania)

Spring Tide, un solide mystère social (Séries Mania)

Note de l'auteur

Du 15 au 24 avril se déroule la septième saison de Séries Mania à Paris, et comme chaque année, le Daily Mars vous offre une couverture du festival. Au programme, critiques, bilans de conférences et autres surprises…

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Une étudiante de l’école de police s’intéresse à une vieille enquête non élucidée. Elle contacte l’inspecteur autrefois en charge du dossier mais celui-ci semble avoir disparu. En parallèle, des agressions de SDF se multiplient… Cilla et Rolf Börjlind adaptent pour le petit écran leur succès littéraire, « Marée d’équinoxe ». Un thriller noir et social comme les Nordiques en ont le secret.

Ce concept choc, une héroïne jamais vu, la révolution d’un format… Toutes ces choses, vous ne les trouverez pas dans Spring Tide. Les époques ont leurs modes, celle des polars nordiques dans nos petits écrans perdure et c’est tellement bien !

SPRING-TIDE-2Une entrée en matière qui marque

Dans son classicisme du genre, la suédoise Spring Tide pose ses bases avec une efficacité qui prend aux tripes. Elle ouvre sur une scène glauque à vous hanter (la série est déconseillée aux moins de 12 ans). Une femme se noie à un mètre du bord de la plage. On est au plus près d’elle. Avec elle. Ses cheveux dansant dans l’eau deviendront immédiatement le motif de femme algue du générique. On le sait déjà, chaque épisode commencera par nous rappeler ce frisson immédiat.

L’enquête

24 ans plus tard, une étudiante de l’école de police, Olivia Rönning (Julia Ragnarsson, très sobre dans ses deux premiers épisodes), se penche sur cette affaire non classée. C’est un cas d’étude scolaire avec une singularité : le peu d’informations obtenues par la police à l’époque au point que la victime n’a jamais été identifiée. Ce détail de l’enquête avoue un pan de la réflexion subtile, que la série applique à tous ses personnages : le dévoilement des identités.

Le parti pris social

L’autre histoire de la série concerne une vague d’agressions de personnes sans domicile à Stockholm. Des femmes, des hommes en marge de la société dont nous suivons le quotidien, de petits boulots en logements de fortune. C’est de là que se dégage tout le cœur, la chaleur, l’émotion brute que cache la froideur sérielle suédoise. Ça parait cliché les petites gens aux grands cœurs, mais les enquêtes policières doivent réussir, au-delà de leur mécanique bien huilée, à éveiller nos émotions.

Dans cette narration parallèle, on peut remarquer, à l’image de la brillante LadyTeruki qui me l’a signalée, l’opposition du rapport des deux enquêtes avec les forces de police. La jeune étudiante travaillant sur une affaire datée voit toutes les portes s’ouvrir et les mains se tendre pour au moins serrer la sienne, quand les SDF, qui sont en danger immédiat, ne reçoivent que le minimum d’attentions.

Bilan

Pas révolutionnaire, Spring Tide est une série solide et attachante. On aimerait vraiment voir comment tout cela va se poursuivre.

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