Stella Glow : On connait la chanson (Nintendo 3DS)

Stella Glow : On connait la chanson (Nintendo 3DS)

Note de l'auteur

Dernier né de la fabrique à JRPG tactique de NIS America, Stella Grow vous emmène sur des rythmes J-Pop dans une longue aventure où tout commence et fini en chanson.

Le producteur de tube

Nis (Nippon ichi software), société spécialisée dans le JRPG tactique (comprenez jeu de rôle japonais axé sur les déplacements et positionnements de vos équipes lors des combats), enchaîne les titres depuis 1995, notamment avec Disgaea (1, 2, 3, 4…) leur franchise la plus populaire à ce jour. Autant dire que le label est de qualité, que ce soit en termes de réalisation ou de variété des titres proposés. Personnellement, ma culture en JRPG est loin d’être exhaustive, mais on peut reconnaître dans ce type de jeu une propension à reprendre le style manga Shônen, le tout saupoudré de mignonneries sauce kawaii, et bien sûr d’archétypes féminins portant moins de 5cm² de tissu sur elles. Alors, quand on ajoute à ce mix une bonne dose de J-Pop (Pop japonaise) créé par Yasunori Mitsuda (Xenogears, Chrono Trigger), on peut s’attendre à en prendre plein les yeux et les oreilles.

C’est une romance, c’est une belle histoire

Popo3_thumbTout débute généralement dans un village à la campagne, symbole d’une vie idyllique faite de nature, d’activité saine (la chasse) et de personnes heureuses vivant ensemble en harmonie. Seulement, dans les 10 minutes qui suivent, c’est le chaos, le village est cristallisé, la population plongée dans un sommeil éternel, sauf notre héro Alto et sa demi-sœur Lisette. La faute à une sorcière, Hilda, venue pousser la chansonnette. La suite, vous vous en doutez, sera de mettre un terme aux agissements de Hilda et de sa garde personnelle, en rejoignant la capitale, l’armée et de nombreux compagnons d’aventure. Alto découvre alors en lui un pouvoir spécial, celui d’accorder les chants des sorcières pour développer leur magie soit en attaque sinon en effet de Zone (Bonus d’équipe). Et ça tombe bien, car Lisette se découvre être une gentille sorcière de l’eau capable de guérir tous les maux. Bon, ok, on se doute très vite que l’essentiel de votre activité va être de regrouper une section de sorcières d’assaut : les Earth Wind and Fire, et de partir en concert à travers le monde.

It’s fresh, (not) so fresh…

1457545172-2485-capture-d-ecranL’univers et les chara-design sont sympathiques, bien que reprenant tous les archétypes du genre Nippon frippon, et on est bien dans un PEGI 12 en termes de narration. Cependant, si vous êtes plus âgés, vous noterez de grosses allusions sexuelles notamment dans les séquences animées où Alto en grand chef d’orchestre plongera sa grosse baguette enchantée (une épée à défaut d’une flûte) dans le cœur d’une sorcière pour la faire vibrer à haute voix et libérer ainsi son pouvoir dans un râle orgasmique. Je passerai aussi sur les ministages où vous devrez réaccorder les sorcières dans une sorte de bordel où une mère maquerelle vous propose de choisir une sorcière parmi d’autres (toutes consentantes) contre 3000 pièces d’or. Bien sûr, c’est très romancé et bien crypté mais suffisamment lisible pour de jeunes joueurs, même si le jeu est entièrement en anglais.

Et c’est tellement plus marrant d’exploser tous les méchants… en chantant

stellaglowbattle_thumbLe gameplay se joue comme un partition pour débutant, et vous ne ferez aucune fausse note, même si chaque combat dispose d’objectifs bonus vous donnant puissance et gloire (arme et joyaux à sertir) pour relever le challenge. C’est un peu dommage car franchement tout le côté tactique tombe très vite pour céder la place au bourrinage, tant vos personnages présentent rapidement des compétences surpassant vos adversaires. Tous sauf le Tank, Archibald, incapable de jouer un rôle dans les combats tant sa vitesse de déplacement est ridicule dans des cartes relativement grandes, et il faudra attendre presque les 2/3 du jeu afin de pouvoir l’utiliser. Les archétypes de bases sont présents (guerrier, tank, support, voleur, combat à distance) voire en surnombre avec quelques différences cosmétiques pour les différencier. Aucune innovation dans le gameplay qui demeure basique et sans surprise, on enchaîne les actions par personnage en attendant de développer une nouvelle compétence pour voir son animation. Le bestiaire est assez limité et son renouvellement se limite à un changement de couleur du monstre. On passe un temps fou à se déplacer dans des cartes avant d’atteindre un ennemi qui ne bougera pas d’un pouce ou seulement à votre approche.

Le système de jeu alterne temps libre et temps de combat. Le temps libre vous permet de tisser des liens avec vos compagnons pour développer leurs compétences, travailler, aller au bordel, ou crafter des items. Personnellement, j’ai très vite développé un comportement antisocial (je perds mon sang-froid !), en zappant tous les dialogues sans fin pour aller à la case bonus. Travailler ne sert quasiment à rien car les combats vous rapportent suffisamment d’argent pour acheter directement les upgrades d’armes et armures. Le craft est tout bonnement réduit à sa plus simple expression sauf dans la dernière partie du jeu où il devient étonnement étoffé. Mais là encore, on peut se demander son utilité quand vos personnages récupèrent en bonus d’objectifs des items comparables.

Mor_Song-5Et la musique alors, me direz vous, sachant que le jeu repose quand même sur plus de 20 titres mis en avant par son gameplay. Si vous aimez Hatsune Miku, vous serez déçus. Certes deux ou trois titres sont agréables à l’oreille, mais surtout entêtant du fait de leur répétition lors de l’utilisation des chants en combat. Faire vibrer vos Idols (stars Jpop) devient vite votre unique préoccupation et assure une victoire rapide, nette et sans réel intérêt au final.

 

La tristitude, c’est quand tu joues et que tu t’ennuies pendant des heures…

Stella Glow n’est pas un grand RPG tactique et reprend tous les codes du genre sans réelle innovation. Le reproche principal que je ferais au jeu dans son ensemble, outre sa simplicité, c’est sa longévité. En effet, vous passerez les 2/3 du jeu à former votre équipe (soit une trentaine d’heure minimum dialogue non compris) et, alors que l’intrigue générale se découvre et que vous sentez poindre la fin, vous repartirez dans une série de quêtes sans fin avant d’en finir avec le titre. Une mélodie infinie vous plongeant dans un état d’épuisement et de tristesse et qui ouvre sur un NG+ (on recommence mais en plus dur) qui franchement ne fait pas envie. Stella Glow ne rentrera pas dans le Top 50 de RPG tactique, sa partition n’est qu’une reprise d’anciens titres à succès joués sans tambour ni trompette, essayant désespérément de faire sortir les violons pour faire passer une émotion couverte par les pipeaux.

Développeur Nis America

Stella Glow

Nintendo 3DS 

Partager