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Summer Flashback, (ep.1/10) : The Dark Knight – Le Chevalier Noir, de Christopher Nolan (été 2008)

Summer Flashback, (ep.1/10) : The Dark Knight – Le Chevalier Noir, de Christopher Nolan (été 2008)

Cette semaine sur le Daily Mars, début d’une courte série quotidienne (du lundi au vendredi, sur deux semaines) sur les meilleurs ou les pires souvenirs cinéma estivaux de certains rédacteurs du site. L’exercice est périlleux : il s’agira chaque jour pour l’auteur de se remémorer une projection d’un film vu en plein été, bon ou mauvais, mais qui l’a profondément marqué pour des raisons artistiques, intimes… ou les deux ! Un pur trip introspectif, puisant dans l’enfance ou pas, peu importe, la madeleine n’a pas d’âge ! On entame la série avec The Dark Knight, de Christopher Nolan, un choc mémorable pour votre serviteur, qui s’en explique pourquoi ci-dessous (et va vous raconter un petit poil de sa vie au passage, donc). Oubliez donc plage, coquillages, crustacés… plongez plutôt dans nos souvenirs ciné d’été !

En matière de films de super héros, 2008 fut une année charnière. A presque quatre mois d’intervalle sortirent Iron Man (le 30 avril en France) puis The Dark Night (le 13 août). Deux “game changers” qui, pour le premier, annonça le big bang du Marvel Cinematic Universe et, pour le second, la consécration d’un traitement “sombre” et métaphoriquement conscient du mythe super héroïque. Une “phase 2” du genre, qui entrait à la fois dans une ère industrielle (avec Iron Man) et perdait son innocence symbolique (avec The Dark Knight). Si Iron Man se révéla une excellente surprise fun et décomplexée, l’ambitieux pavé de Christopher Nolan se prêtait à l’évidence à bien plus d’analyse, de décryptage de ses intentions politiques et de débat violent entre ses adulateurs et ses détracteurs. Sa distribution marquait aussi le début de l’avènement des résaux sociaux, avec une campagne virale sans précédent orchestrée par Warner.

On avait été le voir durant le week end du 15 août, dans la salle Imax du Gaumont Disney Village, avec mes camarades Arnaud et Jérôme. Un trio tout frais puisque j’avais repris contact depuis peu avec Arnaud, pour la première fois depuis la fin de notre service militaire, onze ans plus tôt et je venais tout juste de le présenter à Jérôme. C’était il y a cinq ans à peine et j’ai l’impression que c’était déjà une autre vie. Ciel bleu, chaleur douce, Paris indolente, après-midi de fun entre trois célibataires trentenaires bien tassés… Et la claque du film sur l’écran de 26m/18m. L’immensité somptueuse des scènes tournées en Imax (The Dark Knight fut mon dépucelage dans ce format), la beauté des plans séquence urbains, le choc du jeu psychotique et intimidant de Heath Ledger, la noirceur anxiogène du récit…

En sortant de la salle, sonnés mais surexcités, nous avions eu l’impression de voir le plus grand film de super héros de tous les temps (hé ouais, de tous les temps !) et un grand film tout court. Le soir approchait, le soleil brillait toujours, bienveillant : il faisait bon, nous avions tant de choses à nous dire et à partager sur cette expérience visuelle prenante, on n’allait pas se quitter comme ça. De retour à Paris, nous nous étions installés en terrasse et nous avons parlé, bafré, bu, ri, débattu… Je ne sais plus si l’idée de Scuds, le podcast vidéo que nous avons présenté par la suite en trio sur feu la plateforme Nowatch, a germé précisément ce soir là dans nos têtes mais j’ai un souvenir très clair d’une prise de conscience collective du plaisir juvénile et de la complicité qui animèrent notre ripaille foisonnante. C’est au terme de cette belle journée qu’assurément, nous savions qu’on allait remettre prochainement ça devant une caméra, pour une audience d’initiés sur une toute petite niche du web où nous ferions ce que bon nous semble, y compris fumer et picoler comme ce soir. Deux mois plus tard, Scuds était né.

The Dark Knight est associé à jamais pour moi à ce 15 août lumineux et cette cristallisation amicale fécondant une belle idée qui nous amusa passionnément durant trois ans avant que la flamme ne flanche. Trois années suffisantes pour fédérer une géniale communauté de fans sur le web, s’associer à d’autres artisans du podcast francophone (Cédric Bonnet, Patrick Beja…), susciter d’autres aventures dans la podcastosphere. Trois années suffisantes hélas aussi pour rêver trop haut pour Nowatch et grignoter nos affinités mutuelles. Aujourd’hui, un nouveau 15 août approche, pas de Batman en vue et la page est tournée, sur Nowatch et tant d’autres choses. Les routes se sont séparées, le rêve s’est consumé mais d’autres beaux projets ont pris le relais et préparent le futur. The Dark Knight lui, n’a rien perdu à mes yeux de sa puissance et reste le pic inégalé de la trilogie, tout comme du genre super héroïque. Avant qu’Avengers ne vienne le détrôner en 2012, il pulvérisa les records de recettes mondiales pour un « film de super héros »  et fit prendre conscience à une certaine intelligentsia que cet univers pouvait aussi être pris au sérieux. L’Oscar posthume remporté par feu Heath Ledger pour sa traumatisante prestation est à ce jour la seule statuette artistique au palmarès du genre. Mon blu-ray du film  – mon tout premier achat blu-ray d’ailleurs – sent quant  à lui toujours l’été, les promesses, l’Imax du Gaumont Disney Village, l’amitié et beaucoup de très bons souvenirs grâce à Scuds et Nowatch. Une année charnière et, oui, une autre vie, assurément…

 

DEMAIN :  Le Choc des titans, de Desmond Davis (été 1981)

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