
Surenchère sans âme (critique The Amazing Spider-Man : le destin d’un héros)
The Amazing Spider-Man : le destin d’un héros assure le spectacle, mais au prix d’une surenchère scénaristique jamais maîtrisée et, comme pour le précédent volet, d’une impression finale de profonde vacuité.
Douloureuse expérience pour votre serviteur que la vision de cet Amazing Spider-Man, le destin d’un héros. Le premier volet, ostensiblement orienté vers le public de la génération “Ultimate”, ne respirait déjà pas la franche réussite malgré quelques bonnes idées visuelles. Je pense notamment au choix d’un plus grand réalisme dans la texture du costume de Spider-Man et son aérodynamisme. Marc Webb avait accouché d’un popcorn movie à des années lumières de la grâce candide du 1er Spider-Man de Sam Raimi. Une relecture jeuniste et mécanique où jamais ne perçait de véritable souffle héroïque. Un film pas forcément mauvais : juste ordinaire, dans sa mise en scène comme dans le traitement dramatique des personnages (la mort de l’Oncle Ben vous brisait le coeur singulièrement plus chez Raimi).
Ce deuxième volet, toujours co-signé par ces abominations de la plume que forme le tandem Kurtzman/Orci, aggrave hélas le cas de cette nouvelle franchise. Certes, côté spectacle, on ne pourra décemment pas crier à l’arnaque : des nombreuses voltiges de Spidey aux destructions massives provoquées par Electro en plein Times Square, jusqu’au dernier acte opposant le tisseur de toile à son ex-ami Harry Osborn désormais Bouffon vert, le budget est à l’écran. Mais sur le fond de l’intrigue et l’émotion dégagée par les personnages, c’est toujours l’impasse. Garfield et Emma Stone ont beau former un vrai couple à la ville, l’intensité des sentiments de Peter pour Gwen, la force de leur relation n’arrivent jamais à la cheville de la tendresse qui émanait jadis des scènes entre Maguire et Dunst. Leurs chamailleries, comme leurs échanges plus graves, paraissent systématiquement téléphonés, calibrés pour un public de teens. Visiblement plus à l’aise que dans le précédent volet, Andrew Garfield en fait des tonnes sous le masque dans le registre du petit malin. Une approche logique puisque Spider-Man s’est toujours caractérisé dans le comic book par sa propension au sarcasme, mais là encore, l’impression de grossièreté du trait domine.
Le plus gros point noir concerne le traitement des vilains, franchement au ras des pâquerettes. On ne se lamentera jamais assez du sort esthétique réservé à Electro, dont l’alter ego Max Dillon est joué en mode uber neuneu (et là encore à la truelle) par Jamie Foxx. Lequel se ridiculise autant que Paul Giamatti en Rhino grimaçant, dont l’apparition réelle en costume n’intervient qu’à cinq minutes de la fin du film. Le Bouffon Vert/Harry Osborn est aussi un vilain finalement périphérique, malgré son rôle crucial dans l’acte final et son implication, en tant que fils de Norman Osborn, dans le complot qui a conduit à la mort des parents de Peter Parker. En fait, sur le papier, le scénario ne manque pas d’ambition mais se prend totalement les pieds dans la toile de ses nombreuses pistes : Peter Parker doit-il oui ou non quitter Gwen pour la protéger ? Quel secret avait découvert Richard Parker chez Oscorp ? Comment Peter et Harry passent-ils du stade d’anciens amis à ennemis jurés ? Quelle suprême machination se trame dans les entrailles d’Oscorp ? L’enchaînement de ces axes parait tellement bordélique, précipité, désincarné qu’on reste en permanence à distance de l’intrigue. Abruti par une assourdissante bande son électro (no pun intended), le spectateur se contente d’assister passivement, sans réelle tension, au saccage spectaculaire de Times Square par Electro et à un festival de bagnoles rattrapées in extremis par Spider-Man.
En fait, toutes les thématiques qui fonctionnaient à merveille chez Raimi (les responsabilités impliquées par l’identité de Spider-Man, la douleur de la perte d’un être cher, le besoin des foules d’admirer un héros, la fascination des enfants pour Spidey…), semblent ici passées à la moulinette d’un computer ciblant à la fois une clientèle féminine-teens et le plus large public possible. Je ne ressens aucun amour à l’écran pour l’icône créée voici déjà plus de 50 ans par Ditko et Stan Lee. Tiens, même le cameo de Stan Lee dans ce film est sans doute le plus raté de tous ceux du vieux maître. On ressort de ce brouhaha lessivé et vaguement triste : malgré leurs défauts, les films de Raimi, au moins les deux premiers, avaient brillamment su faire du tisseur de toile un être de chair et de sang, entouré de véritables personnages attachants et matures. Le tout entre trois ou quatre scènes d’action systématiquement anthologiques. TASM : le destin d’un héros a beau reprendre la plupart des ingrédients de base, il n’arrive qu’à produire une impression de totale vulgarisation (dans le mauvais sens du terme) de cet univers, sacrifié sur l’autel du “toujours plus”.
Expérience douloureuse donc, parce que l’auteur de ces lignes aime bien son producteur exécutif Avi Arad, mais entre cette nouvelle approche bling bling de mon héros chouchou et moi, il y a comme une barrière générationnelle infranchissable. Les vannes de Parker ne me font pas rire, ses roucoulades mielleuses avec Gwen laissent intact mon cristallin, ses déchirements internes me laissent totalement indifférent, sa tante May n’a d’autre intérêt que de jouer les utilités… Faible que je suis, j’irai forcément jeter un œil au troisième volet pour la promesse d’une confrontation avec la bande des “Sinister Six”, supputée à l’issue du film. Mais à ce stade, à moins d’une divine surprise, l’affaire est entendue : mon cœur, mon cerveau et mes tripes resteront à l’entrée de la salle.
The Amazing Spider-Man : le destin d’un héros, de Marc Webb. Sortie nationale le 30 avril.
C’est ce que je craignais.
Déjà dans le 1er Amazing Spider-Man, malgré de bonnes idées, j’avais trouvé que la grosse faiblesse était l’introduction et la caractérisation du méchant et de ses motivations. Si cette fois c’est encore pire et avec 3 méchants au lieu d’un… Bof, quoi.
Je suis allé voir TASP2 plein de craintes en ayant lu toutes les critiques négatives sur le sujet, souvent très dures, tenant la comparaison avec la trilogie de Raimi qui n’a jamais été aussi populaire que maintenant. J’ai beaucoup d’admiration pour le travail de ce dernier (bien que sa vision du personnage de Parker très intéressante ne m’a pourtant jamais touché) et comme tout le monde j’ai été déçu par le premier volet de la nouvelle saga de Webb.
Mais ici, je me sens obligé d’écrire ce commentaire pour donner mon point de vue, décidément très éloigné de tout ce que j’ai pu lire. Bien entendu que ce film est commercial et fait dans une certaine précipitation qui ne peut qu’être négative pour son développement. Cependant, j’ai pris mon pied pendant 2h15 comme très rarement, habituellement sevré par tous les films de la série Avengers qui ne me font plus aucun effet. Ici j’ai eu le sentiment d’assister à un pur divertissement qui s’assume enfin (peut être le principal défaut du premier volet qui n’osait pas la transition vers un reboot). Très généreux avec ses spectateurs, Webb semble enfin prendre du plaisir derrière la caméra, à filmer des scènes d’actions superbement construites (l’attaque de Time Square par Electro est un exemple de mise en scène) jusque dans son climax final qui ne surprendra personne, sauf par sa façon très frontale de l’aborder. Si on peut reprocher une psychologie simpliste pour ses personnages, ils restent cependant tous fidèles à eux mêmes, attachants et collent au ton plus léger mais jamais niais d’un film qui ose nous surprendre par sa sublime photographie et son utilisation innovante de la musique extradiégétique. Webb se permet même des référence directe a Kubrick dans sa manière de filmer la torture d’Electro.
Bref, sans reprendre tout ce qui m’a séduit dans ce film, je reste convaincu qu’il prendra de la valeur d’ici quelques années, tout en admettant les défauts qui le compose mais qui ne sont pas grand chose face au très bon divertissement qui, selon moi, nous est proposé ici.
Salut à toi noble Plissken.
Je suis allé voir le flim hier soir et je dois l’avouer : j’ai passé un très bon moment !
Oui…je suis d’accord avec toi sur pas mal de choses mais bon…c’est moins pire que ce à quoi je m’attendais !
Je ne suis plus un teen car de la même génération que toi (eeetttt oui) et certaines blagues ne me font pas vraiment rire même si, je dois l’avouer, j’ai souri à 2/3 trucs bien trouvés.
Mais bon, n’ayant pas trop aimé le premier celui-ci est je trouve assez frais.
La première scène de Spidey virevoltant entre les immeubles de New York avec caméra embarquée au niveau du torse…waow, joli !!
Je suis assez d’accord concernant Jamie Foxx qui n’est vraiment pas terrible. Mais il n’y est pas pour grand chose, c’est le perso qui est mal écrit.
Par contre, Emma Stone…grrrr, moi aimer toi longtemps !…
Sinon, est-il possible de se procurer quelque part (sur le Net ou autre) le document que tu as fait et qui est passé sur Canal il y a de cela quelques mois ??
Bon, c’est pas tout, mais moi faut que j’aille tisser un coup :
https://youtu.be/dK9BsXh73Lc
Bye.
Pareil que Maxime.
Moi ce qui me plaisait dans le 1, ce qu’avait toujours raté Raimi c’est les relations personnelles. Je ne suis pas du tout d’accord que Dunst et Maguire le transposent mieux, du tout du tout. Marc webb son truc ce sont les relations des personnages, un peu moins le reste. Ca ressort de tous ses films.
C’est aussi le meilleur film d’action de super héros que j’ai vu depuis très longtemps. A part la première scène que j’ai trouvé particulièrement illisible, tout le reste est fluide, se suit avec plaisir et facilité.
Je vois en quoi Electro a moins de chair qu’un Octopussy, pardon mais le 2 est une catastrophe de ce point de vue-là. Quant au 3 ? Sérieux. Cette manie de comparer les méchants de Raimi et de Webb sans réaliser qu’il n’y a aucune différence entre les deux, c’est assez surprenant. Le seul que Raimi a réussi c’est Osborne premier, même pas Harry mais Papa Osborne.
Je trouve le traitement de Dehaan vraiment bon au début, je suis un peu moins convaincue par la rapide déchéance vers la folie de ce dernier mais pour Electro, j’ai trouvé ça très intéressant.
Et malgré l’illisibilité de la première scène d’action, j’ai été emportée immédiatement dans le voyage.
Et comme maxime, la brutalité de la scène où il perd Gwen est tellement forte qu’on a dû mal à réagir. Je ne sais pas s’il n’aurait pas mieux valu la rendre moins brutale sachant qu’on savait ce qu’il allait arriver. Une sorte de disconnect à cause de ça, peut-être trop froid pour le coup, comme s’ils ne voulaient pas la perdre.
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