Table Ronde : Tous Critiques de Séries ? (en direct de Séries Mania)

Table Ronde : Tous Critiques de Séries ? (en direct de Séries Mania)

visuel-SM6-300x200C’est un rendez-vous, l’ouverture du festival Séries Mania se fait avec la célèbre table ronde Allociné. Au menu de cette édition, une simple question : Tous Critiques ? A la barre, nous retrouvons notre collaborateur Thomas Destouches. Il est entouré de critiques professionnelles, amateurs, papier, web, écrit ou vidéo. Un panel intéressant qui permet de voir l’étendue d’un travail qui reste jeune malgré des années d’activités.

François Truffaut disait : « Tout le monde a deux métiers, le sien et critique de cinéma ». Cette table ronde, en l’adaptant à la série, a essayé de valider ou d’invalider cette célèbre citation. Déjà, en définissant le travail critique, en le comparant à ses homologues littéraires et cinématographiques, en distinguant la critique de l’avis. Que la critique possède des valeurs pédagogiques, de têtes chercheuses, de défrichage. Pendant une heure et demie, la table ronde a ainsi tenté d’offrir un panorama général de l’exercice critique, en survolant ces multiples aspects, sans pouvoir toutefois les approfondir totalement.

C’est peut-être la limite un peu frustrante mais qui correspond bien à l’état de la critique série en France et à son manque de référents et d’histoire. Il ne s’agit pas d’oublier les grands noms passés (Alain Carrazé, Martin Winckler, Christophe Petit, Louis Skorecki…) mais ils sont apparus à une époque où les séries ne possédaient pas la puissance médiatique actuelle. S’ils ont forgé une portion de la sériephilie (dont l’auteur de ces lignes), il a manqué un réel retentissement qui aurait contaminé la presse généraliste. Ils sont restés trop anonymes malgré un talent indiscutable. Aujourd’hui, nous tentons de combler le vide d’un rendez-vous manqué et c’est l’une des raisons pour laquelle la critique série souffre d’approximations, d’une stabilité défaillante quand on observe que le clivage hiérarchique séries/cinéma est encore bien trop présent dans les grandes rédactions.

« L’avènement de la critique est venue avec la popularité des séries » (Cédric Melon, Télé Câble Sat’Hebdo). Ainsi que l’émergence d’internet qui a offert aux non-professionnels un espace de discussion. Si l’on observe une évolution dans la part accordée aux séries dans des journaux ou magazines, le net est un laboratoire libéré des contraintes éditoriales où l’on peut s’essayer à diverses expérimentations. Parce que la critique série est un travail évolutif, c’est « prendre un risque, faire un pari » (Renan Cros, CinemaTeaser), c’est admettre de se tromper, de revenir en arrière, un exercice vivant parce que l’on est confronté à des oeuvres inachevées (objet d’un précédent édito).

Avec la création de l’Association des Critiques de Séries, on aperçoit une tentative de structurer, promouvoir, fédérer le travail de critique série. Un beau projet auquel j’ai accepté d’adhérer puisqu’il semble important, à l’heure où les séries sont moins un phénomènes qu’un art reconnu, de se regrouper autour d’un geste commun et simple. Cette table ronde n’a peut-être pas répondu à toutes les questions que son titre imposait mais elle a offert une visibilité à des problèmes réels autour du travail de la critique et sensibiliser autour d’un exercice périlleux.

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