Terry Crews à Monte-Carlo : « Terry Jeffords est la maman du commissariat »

Terry Crews à Monte-Carlo : « Terry Jeffords est la maman du commissariat »

Terry Crews était présent à ce 55e festival de Monte-Carlo pour venir nous parler de Brooklyn Nine-NineL’acteur de 46 ans, ancien joueur de football américain, et qui a fait partie des Expendables, interprète ici Terry Jeffords, un adjoint du commissaire Raymond Holt (Andre Braugher), entouré de personnages plus fous les uns que les autres.

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Crédit : Isabelle Ratane

Crédit : Isabelle Ratane

DAILY MARS : Terry Jeffords, votre personnage dans Brooklyn Nine-Nine est père, non seulement chez lui, mais aussi au travail. Quelle famille est la plus difficile à gérer ?

TERRY CREWS : Pour lui, je pense qu’il s’agit de son foyer. Quand je regarde le personnage, il jauge constamment ce qui se passe dans sa vie à l’aune des répercussions que cela aura sur sa famille. Au début de la série, il venait juste d’avoir des jumelles et ne pouvait retourner au travail car il avait peur que quelque chose lui arrive. C’est ce qui se passe dans la vie de tous les policiers. Ils mettent leur vie en danger tous les jours. Et Terry Jeffords veut être présent au travail.

Je dois avouer que c’est quelque chose auquel je fais face moi-même. Toutes les décisions que je prends, tout ce que je fais est fonction de la manière dont cela va affecter ma famille. Il y a certains rôles que je refuse parce que je sais qu’il y aura un impact négatif sur cette dernière. Je n’ai pas de soucis par contre à leur causer de l’embarras. Du tout. Je ne veux pas leur faire honte par contre. Mais bon, c’est un vrai problème. Beaucoup d’hommes mettent leur travail au-dessus de tout, de différentes façons. Moi, je demande à ma femme conseil avant de prendre une décision. Quand un boulot est terminé, il est terminé. Ma famille sera toujours là. Je veux toujours être respectueux de celle-ci et Terry Jeffords de même. Il veut nettoyer le monde pour que ces filles puissent y vivre en sécurité.

À quel point Terry Jefford, c’est vous ?

T.C. : C’est intégralement moi. C’est tellement moi qu’ils ont donné mon prénom au personnage. C’est la vérité. Terry Jeffords est le personnage que j’ai joué qui me ressemble le plus. Il y a des choses que j’ai dites ou faites qu’ils ont gardé et ajouté à la série.

Donc vous aimez autant le yaourt ?

T.C. : Exactement, je vous assure. J’ai aussi quatre filles et, en fait, quand vous avez autant de filles à la maison, vous avez une dynamique différente. Il y a plus de sensibilité. (En tant qu’homme) nous ne savons pas de quelle manière parler. Mais elles me corrigent toujours. Ma femme me dit parfois : « mais tu n’as pas à dire ça » et je lui réponds : « dire quoi ? ».

Vous êtes entouré de cinq femmes à la maison, c’est le girl power ?

Terry Jeffords et Capitaine Raymond Holt

Terry Jeffords et Capitaine Raymond Holt

T.C. : Oui, mais vous savez quoi ? Cela m’a rendu entier. Parce qu’aucune femme n’est féminine en intégralité et aucun homme n’est entièrement masculin. Nous sommes un peu des deux. Beaucoup de gens ne veulent pas l’admettre, mais nous ne sommes pas 100 % homme. Il existe une dynamique. Pour être entier, il faut toucher les deux côtés. Parfois, ma femme doit être dure, et elle est plus forte que moi. Quand je suis malade, je chouine et elle est là : « remets t’en !« . En même temps, je suis quelqu’un de sensible et je pleure devant les films. Mais ça m’a demandé du temps avant d’y arriver. Il faut s’ouvrir à cela.

Je crois que c’est l’une des meilleures choses au sujet de Terry Jeffords. Terry Jeffords est la Maman du commissariat. Andre Braugher (Capitaine Raymond Holt) est le Papa. C’est la réelle dynamique de la série. Par exemple, quand Melissa Fumera joue cette femme géniale, l’agent Amy Santiago, qui est un excellent officier de police et que Holt la déconsidère, je vais le voir et je lui dis : « Vous êtes trop dur avec elle ». C’est ce que ferait une mère. Et il finit par être de mon avis. Personne d’autre dans le commissariat n’a la même force d’influence que moi sur le capitaine Holt. Et j’adore ça.

 À quel point la diversité est un élément crucial de la série ?

T.C. : J’aime le fait que nous n’en parlons pas. Ça existe, c’est tout. On ne le mentionne pas, c’est comme dans la vraie vie. C’est ce qui rend crédible la série. Personne ne croit que New York est une ville habitée par des Blancs. Quelle ville n’est habitée que par des Blancs ? Ça n’existe pas. Et quand vous voyez quelque chose de crédible, vous le reconnaissez. Il a fallu un certains temps aux médias, aux films pour rattraper la vraie vie.

Je ne pense pas que le monde devrait être tout blanc ou tout noir. Vous devez montrer la diversité à la télé. Et quand vous regardez Brooklyn Nine-Nine, vous êtes témoins de ce rattrapage. J’aime le fait que ça ait enfin lieu, c’est une progression naturelle. C’est la façon d’être des médias, ça met du temps. Mais si vous regardez une série qui n’est pas représentative de la vraie vie, vous allez zapper. Tandis que quand vous regardez Brooklyn Nine-Nine, vous vous dites : « ça ressemble à mon lycée ». C’est multiculturel, il n’y a aucun retour en arrière possible, et c’est génial.

Vous avez déclaré être plus Terry Jeffords que Terry Jeffords lui-même. Le rôle est donc plus facile à jouer ?

brooklynninenineT.C. : Parfois non. J’aime jouer des personnes qui n’ont rien à voir avec moi. Parce qu’alors, on peut se lâcher. J’ai joué un type qui poignardait des personnes dans un ascenseur. Et tous les personnages sont une partie de moi, jusqu’à un certain point. Je n’ai jamais tué quelqu’un mais j’y ai déjà pensé. Mais quand vous jouez quelqu’un aussi proche de vous, vous vous demandez si vous le faites bien. Et c’est là qu’il faut faire confiance aux scénaristes. Nous avons confiance dans l’équipe scénaristique sur tous les aspects de la série. Ils savent mieux que nous (les acteurs). En général, une autre personne te connaîtra toujours mieux que toi-même. C’est la raison pour laquelle on tombe amoureux, pourquoi nous entrons en contact avec autrui. Parce qu’on ne se connaît pas soi-même.

Propos recueillis par Marine Pérot lors d’une table ronde au 55ème Festival de Télévision de Monte-Carlo, en présence d’autres journalistes. 

Transcript et traduction : Déborah Gay

Your character in Brooklyn Nine Nine is a dad at home and at work, which family challenges Terry the most?

For him, I would think it would be his family time at home. When I look at the character and I look at what it is, he is constantly, constantly facing everything in his life on how it affects its family. When we started the show, the fact that he’s just had his twins and was unable to go to work because of the fact the he was so scared that something would happen to him… That’s a real thing cops have to deal with. They put their life on the line everyday. And Terry wants to be there for the job. And I have to say, it is the same for me in my own life. Every decision I make, everything I do is about how my family would be affected. They are part that I won’t take becasue I know it would affect my family someway negatively. But I don’t have any problem embarassing my family. At all. I don’t want to give them anything that they would be ashamed of. That’s a real deal. A lot of people, and especially men, tend to put their work before their family in a lot of ways. I always ask my wife how does she feels about a thing before I do it. When the job is done, it’s gone. But your family will always be there. I always want to be respectful about my family and I think Terry Jeffords is about the same way. He feels that he is cleaning up the world so his daughters can live in it.

How much of yourself did you bring to your character?
It’s all me. It’s so much me that they named the guy after me. That’s really what it is. Terry Jeffords is the character that I play that have been closer to me than any character. Therer were things that I brought up, things that they’ve watched that they actually added to the show.

So you love yogurt as much as Terry?
Exactly, really it’s what it is. But I have four daughters so the thing is, when you have that many girls in the house it’s a different dynamic. It’s a very sensitive… (As a guy) we don’t know how to talk. But they are always correcting me. My wife is like  « you don’t have to say that » and I « I don’t know what you are talking about ».

So you are surrounded by 5 women in your house… It’s women power.

Yes but you know what ? For me, it has made me a whole person. Because, no woman is all feminine and no man is all masculine. We are all both. A lot of people don’t want to admit that but you are not 100% men. There is a dynamic there. You have to be whole, in touch with both side. Sometimes, my wife, she has to be tough, and she is tougher than me. I get sick, I am like crying « I am sick » and she is like « Get over it ». At the same time, there is time as I am very sensitive and I am crying at movies. But it took me a while to go to that place. You have to open up.

I think that it is one of the best things of Terry Jeffords. Because Terry Jeffords is the Mom of the Precinct. Andre Braugher is the Dad. That is just the dynamic, that the way it is. In every episode, every time. By example, Melissa Fumera play this great dynamic women, who’s a great police officer and Captain Holt sees her as a weakness and I have to go in and fight for her. « You know what, nobody works harder than her ». That’s what a mom would do : « You get to hard on the kid ». And finally, he saw it my way. The way I could convince Captain Holt is a way that the detective never could. And I love this dynamic.

In your opinion, how is diversity a crucial element of the show?

I love the fact that we don’t talk about it. The greatest thing ever is that it’s just there. It is what it is, you don’t joke about it, you don’t mention it. It’s just real life. But that makes it real. No one believes New York is all white. What city is all white, it’s not gonna happen. And when you see real life, it’s recognizable. It took a long time to media, to movies, to catch up with real life. I don’t believe the world should be all black. I don’t believe the world should be all white. But you have to show the diversity. And now when you’re watching Brooklyn Nine Nine, what you are witnessing is real life catching up with TV. I love what’s happening, it’s a natural progression, it’s the way the media is it’s gonna take time but if you’re watching a show that doesn’t show what real life is, you’re not gonna watch it. You’re watching Brooklyn Nine Nine and you’re like : « This look like my high school ». It’s very multicultural and you can never go back and it’s a good thing.

You’ve said that you were more Terry Jeffords than Terry Jeffords himself. Does that make him easier to play ?

Sometimes it doesn’t. I like to play characters that have nothing to do with me. Because then you could on and on. I have played a bad guy who stab people in elevator. Every character is me in some extent. I have never kill anybody but I thought about it. But when you are this close to a guy you wonder : « yeah it is me, am I doing it right ? ». And there is when you have to trust the writer. We trust the writing team with every iota of the show. They know better. Someone else tells you about you better than yourself. This the reason why you get married, why you get i relationships, because you don’t know yourself.

 

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