On a vu… les Textapes d’Alice (Studio 4.0)

On a vu… les Textapes d’Alice (Studio 4.0)

Note de l'auteur

Laurent Barthes, le roi du personal branling à lunettes.

Nouvelle webcréation proposée depuis la semaine dernière sur la plate-forme de France Télévisions, la série d’Angela Soupe séduit grâce à son sens de la réplique et son ambition narrative. Une jolie petite surprise.

C’est toujours agréable quand un projet que vous accueillez avec une pointe de circonspection parvient à vous séduire. Alors que les dernières créations proposées sur Studio 4.0 ne m’avaient que moyennement intéressé, je dois reconnaître que Les Textapes d’Alice a marqué nettement plus de points dans mon esprit.

On doit Les Textapes… à Angela Soupe. Scénariste-réalisatrice actuellement inscrite à la Fémis qui, dans une autre vie, était journaliste du côté de Lyon. Sa websérie est le prolongement d’un Tumblr tenu par l’auteure depuis plusieurs saisons. Sur cette interface, billet après billet, elle retranscrit les discussions sentimentalo-sexuelles (bon, d’accord : surtout sexuelles) d’une poignée de personnages très, très connectés aux réseaux sociaux.

Alors que les webséries peuvent être excessivement frustrantes par la durée réduite de leurs épisodes et leur faible caractère feuilletonnant, Les Textapes d’Alice contourne l’obstacle de façon probante.

À cela, trois raisons :

Les douze premiers épisodes peuvent se voir indépendamment mais gagnent en intérêt si on les enchaîne (oui : c’est une phrase longue pour dire que c’est feuilletonnant).

L’ensemble des personnages qui gravitent autour de l’héroïne (au propre comme au figuré : la série est tournée en caméra subjective) sont esquissés avec intelligence. Plus on avance, plus on découvre par exemple qu’Alice se perd dans de multiples atermoiements. Pareil pour ses amies Clara et Lola, qui gagnent en profondeur avec le temps. Autre point positif: les comédiens sont bons.

Les dialogues sont bien écrits. Avec un bon sens du rythme et un joli nombre de répliques qui font mouche. Ils servent complètement un propos exploré de façon maîtrisée.

Encore perfectible, Les Textapes d’Alice pêche un peu sur quelques points : les deux premiers épisodes ne sont pas les plus réussis et (paradoxe), l’interprétation du personnage d’Alice souffre de quelques trous d’air (certaines répliques sont lancées de façon assez plate). Mais franchement, ces douze premiers opus méritent le détour.

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