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The Casual Vacancy, qui s’assiera à la place du mort (En direct de Séries Mania)

The Casual Vacancy, qui s’assiera à la place du mort (En direct de Séries Mania)

THE-CASUAL-VACANCY-2À Pagford, charmant petit village anglais en apparence, c’est la guerre entre les riches et les pauvres, les adolescents et leurs parents, les femmes et leurs maris, les instituteurs et leurs élèves… Adaptée du roman « Une place à prendre » du même auteur qu’Harry Potter, cette chronique d’une bourgade qui se déchire pour l’élection du conseil communal nous offre une description grinçante de l’humanité. (source : Séries Mania)

« C’est vrai qu’ils sont plaisants, tous ces petits villages, Tous ces bourgs, ces hameaux, ces lieux-dits, ces cités, avec leurs châteaux forts, leurs églises, leurs plages, ils n’ont qu’un seul point faible, et c’est d’être habités »

The Casual Vacancy, mini-série en 3 épisodes produite par la BBC et HBO, adaptée donc par Sarah Phelps d’après le roman éponyme de J.K. Rowling, illustre plaisamment cette Ballade des gens qui sont nés quelque part de Georges Brassens.

Pagford et son atmosphère lumineuse ne nous ramène pas au village anglais beau mais pesant de Broadchurch mais bien plutôt à ces jolies images de la douce campagne de Miss Marple où chacun a quelque chose à cacher.

Après une exposition légèrement longue dans le premier volet de ce triptyque, la situation est claire. La paroisse, et donc spécifiquement le comité paroissial, doit décider de l’utilisation future d’un bâtiment autrefois légué à la ville pour aider les plus démunis. Deux clans s’opposent sur la question et proposent des utilisations très différentes du lieu. La présentation sommaire des deux solutions enjoint rapidement le spectateur à admettre un postulat : l’une est le bien, l’autre le mal. La représentation est simple, pour ne pas dire simpliste.

THE-CASUAL-VACANCY-1Et il en est de même pour les personnages. S’ils sont tous magnifiquement interprétés, dans les registres comiques et tragiques par des acteurs de talent (Michael Gambon, Rory Kinnear, Keeley Hawes, Julia McKenzie…), le nom de chacun pourrait juste être remplacé par le caractère qui lui est directement, et quasi uniquement, associé. Personnification d’une caractéristique, qu’elle soit défaut ou qualité, nous découvrons dans la série : Jalousie, Ambition, Compassion, Méchanceté, Droiture, Lâcheté, Bonté, Luxure, Besoin… L’impression de simplification extrême des membres de cette petite communauté à de quoi laisser perplexes les sériephiles aguerries.

Cependant, tel le battement d’ailes du papillon, la disparition de l’un d’entre eux va, imperceptiblement, déstabiliser l’équilibre fragile qui régnait à Pagford. Prenant le parti d’une mise en (belle) lumière de la chute d’un caillou dans la mare, la narration de The Casual Vacancy observe les ronds dans l’eau et propose de se questionner sur la notion de responsabilité. Le procédé est intéressant et la série très divertissante. La forme courte de la série est parfaite pour dérouler son intrigue et nous amener à la conclusion recherchée. Pourtant, en avançant avec aisance dans le récit, on finit avec le sentiment de s’être un peu fait spolier. Spolier de la complexité de la nature humaine par une vision où on explore les conséquences des actions des héros sans jamais vraiment en rechercher les causes.

Après trois heures qui ont vraiment le mérite de nous faire tour à tour rire et pleurer, on en ressort ravis et on applaudit Sarah Phelps et Jonny Campbell (à la réalisation). Mais plus nos pas nous éloignent de Pagford, plus notre esprit revient sur l’idée qu’en essayant de présenter la cruauté de notre monde, le manichéisme est une facilité de l’esprit.

 

The Casual Vacancy, Minisérie en 3 épisodes (BBC One, OCS)

Ecrit par : Sarah Phelps d’après J.K Rowling

Réalisé par : Jonny Campbell

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