The Governator : mais où va donc Arnold ?

The Governator : mais où va donc Arnold ?

Lundi 4 avril, tonnerre sur la Croisette : Arnold Schwarzenegger en personne déboule au MIP TV de Cannes pour présenter la série animée The Governator, co-produite par Stan Lee et dont le trailer promet du lamentable. Le show est assuré, mais l’avenir ? Moins sûr…

Pour le fan transi de cinéma d’action, Conan le barbare, Terminator 1&2, Commando, Predator, Total Recall, Last action hero et même True Lies ont représenté des moments déterminants des années 80 et 90. A défaut de chefs-d’œuvre (quoi que Conan et Predator…), ces classiques ont marqué à jamais notre cinéphilie, incrusté dans nos rétines des images-clé aussi puissantes, icôniques et inoubliables que des splash pages de comics. Arnold, sans doute l’un des plus mauvais acteurs de toute l’histoire d’Hollywood, a su cependant générer et habiter de sa stature prométhéenne ces projets hors normes. Pour tout cela, on ne peut qu’être infiniment reconnaissant à l’ex-Mr Univers et fermer poliment les yeux sur le reste de sa filmographie (vous savez les machins nullissimes nommés Twins, Junior, Un flic à la maternelle ou La Fin des temps, voilà, voilà…)

Le voir donc de retour à Cannes en ce lundi 4 avril au 48e MIP TV de Cannes, pour donner une conférence de presse devant une assemblée de journalistes conquis et annoncer son retour au show-biz, ça fait forcément plaisir. Voir le même Arnold décoré, quelques heures plus tôt, des insignes de chevalier de la légion d’honneur par notre ministre de la culture Frédéric Mitterrand, cela fait forcément plaisir itou.

Et comme l’a dit Arnold lui-même durant sa conférence, entre Cannes et lui, c’est une longue histoire d’amour puisque c’est lors du festival, en 1977, qu’Ahnuld était venu exhiber sa gonflette à l’occasion du documentaire Pumping Iron. Le point de départ, selon lui, de sa reconnaissance internationale et de sa véritable reconversion dans l’industrie du cinéma après une glorieuse carrière dans le culturisme.

Mais franchement : The Governator, Arnold, tu n’as pas honte ? Coup marketing/comm’ fumant concocté avec ce vieux grigou de Stan Lee, cette série (piteusement) animée de 52 épisodes me paraît juste la pire des façons pour l’acteur de revenir dans le business. Créativement s’entend. Comment prendre au sérieux le « retour » de l’ex-Terminator à une carrière artistique avec une pareille pantalonnade ?

Co-produite par A Squared Entertainment, Archie Comics et POW ! (Purveyors of Wonder, la société de Stan Lee), The Governator suit les aventures… d’Arnold lui-même. A la fin de son mandat de gouverneur de Californie, il revient à la vie civile et entame une carrière de justicier combattant le crime, aidé par un petit génie de l’informatique de 13 ans (nommé Zeke Muckerberg, sans rire) et par toute une batterie de gadgets et « super costumes » planqués dans une « Arnold cave » située sous sa maison de Brentwood. Voilà. Ca ne se prend pas au sérieux il parait, mais même au quinzième degré, ça pique. Voyez le trailer et pleurez comme moi sur la guignolisation en cours de notre colosse chouchou des eighties.

 

Pas eu le temps encore de me renseigner sur les diffuseurs de The Governator, qu’il s’agisse des USA ou de la France (Arnold n’a précisé aucune chaine durant sa conf’), mais peu importe. Au passage, je me demande vraiment à quel public s’adresse The Governator (trop con pour les adultes, et Arnold trop vieux pour les kids), mais passons. La question qui nous taraude la couenne ici-bas, la voici : Arnold peut-il sérieusement espérer retrouver des rôles d’envergure à l’écran ? Relique du passé, trop âgé (63 ans) pour jouer du muscle sans nous faire pouffer (et pourtant il y croit, le bougre !), l’aspirant à la seconde chance peut tout aussi difficilement prétendre à des rôles plus fins vu l’étroitesse de son registre. Franchement, au regard de purges comme La fin des temps, A l’aube du 6e jour ou Collateral damage, vous avez eu l’impression que ses qualités d’interprètes avaient progressé au fil des ans ? Les dernières news semblent cependant plutôt rassurantes puisqu’Arnold plancherait sur une quinzaine de propositions, dont son retour dans un 5e Terminator, un True Lies 2 ainsi que la suite de The Expandables et le film de guerre With wings as eagles. Mais le public voudra-t-il encore de lui ?

On espère en tout cas pour lui que la pioche sera plus concluante que ses deux mandats couvrant 7 ans comme gouverneur de Californie : sous le règne d’Arnold le magnifique, l’Etat a vu sa dette multipliée par trois, à presque 78 milliards de dollars ! Governator ne pouvait pas briguer un 3e mandat mais il était donc peut-être temps de revenir aux plateaux de tournage… Libéré de son poste depuis janvier dernier, Arnold joue très gros avec cette nouvelle phase de sa vie publique. Mais avec The Governator, il a fait le choix du « take the money and run » et de la poudre aux yeux. Le pari du clin d’œil poussif et du second degré bon marché. Et même si son association avec Stan Lee n’a finalement rien de surprenant (Schwarzy avait même été pressenti pour incarner le Dr Octopus dans le Spider-Man avorté de James Cameron), on aurait pu espérer un come back moins goofy. Vous en pensez quoi, vous, du retour de Schwarzy ?

EDIT :

L’excellent site Deadline Hollywood a précisé depuis hier les territoires ayant déjà acheté The Governator ou étant en passe de l’être. Dans les territoires germanophones, où Schwarzy reste toujours très populaire, The Governator a été acquis par les chaînes RTL2 (Allemagne), ORF (Autriche) et SFR (Suisse germanophone). Sur le reste de l’Europe, The Governator intéresserait TF1 pour la France, la BBC pour la Grande Bretagne, Antena 3 en Espagne et Endemol pour les droits de distribution mondiaux. D’après Deadline Hollywood, la stratégie des producteurs de The Governator serait de sécuriser en premier lieu des ventes à l’international avant de trouver un acheteur aux Etats-Unis.

End of transmission…

A voir : la conférence de presse d’Arnold Schwarzenegger au MIP TV, le lundi 4 avril 2011 :

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