The Hour, retour solide (Critique de l’épisode 2.01)

Note de l'auteur

Freddie Lyon, ici sans barbe. Il se rase donc pour l’épisode 2 (SPOILER)

On attendait son retour depuis longtemps. The Hour est revenue la semaine passée sur le noble BBC. Toujours avec le même casting principal et le trio Garai-Whishaw-West. Toujours avec Abi Morgan à l’écriture. C’est toujours aussi beau. Toujours aussi bon. (Critique qui contient quelques SPOILERS)

Le directeur de l’information de la BBC a changé. Randall Brown est dorénavant aux commandes. Moins figure paternelle que l’ancien. Bourré de tocs, mais doté d’un sérieux sens de l’observation. Il s’est rendu compte que The Hour était devenu une émission d’information qui ronronne. Face à The Hour, il y a aujourd’hui un concurrent sur ITV. Tout nouveau, tout beau, et qui remporte un franc succès. Bel Rowley vit dans le déni. Elle a du mal à s’avouer que Hector Madden a un sérieux problème (en fait plusieurs : le succès lui est monté à la tête, il est totalement inconsistant dans son travail,il passe son temps en boîte et est devenu alcoolique… rien que ça!), et que Freddie Lyon lui manque.

Randall Brown est décidé à mettre de l’ordre dans la maison : il avertit Madden et reinvite Freddie à la table, en faisant de lui le co-animateur du programme, à la grande surprise de… tout le monde. Freddie, bien sapé, toujours aussi arrogant, et barbu. Bel est dévastée par son retour, dévastée par son arrivée en tant que co-présentateur. Surtout parce qu’elle n’était au courant de rien.

Bel Rowley et un nouveau postulant ? Peut-être bien… Peut-être pas…

La manœuvre n’a pas comme but, pourtant, de la destabiliser. Brown veut la réveiller, la secouer. Il veut aussi reconstruire une dynamique. Pour lui, Freddie Lyon, plus qu’Hector Madden était le sel de The Hour. Randall Brown aime l’ordre, organiser. On le voit dans ses gestes de tous les jours: organiser un bureau mal ranger, aligner les punaises sur un tableau… Il fait la même chose avec The Hour, en instaurant le chaos. Et ainsi de se mettre dans la position qu’il préfère: la réorganisation.

La découverte de Brown est la partie la plus intéressante de l’épisode. L’interprétation de Peter Capaldi est un avantage majeur. Le fait qu’il intervienne sur la richesse de la série (la vie de l’émission) est un plus indéniable. Pour le reste… on attendra de voir, mais Abi Morgan a de nouveau cédée aux sirènes de la super-intrigue fil rouge. Plus d’espionnage (merci), mais des histoires de violences sur les femmes. La dynamique semble ici être la même qu’en saison 1, mais inversée… on explique:

« Il y a des punaises mal alignées juste derrière vous » Randall Brown

Saison 1: Freddie Lyon se voit plus beau que prévu lorsqu’il pitche l’idée de The Hour aux pontes de la BBC. Ces derniers lui préfèrent un Hector Madden flamboyant et séducteur. Freddie se retrouve embringué dans une histoire d’espionnage alors que son boulot ne le satisfait pas autant qu’il l’aimerait.

Saison 2: les rôles sont inversés entre Lyon et Madden. Madden se voit trop beau, et tombe de haut lorsqu’il voit Lyon revenir le menacer. A-priori, si on en croît le teaser de l’épisode 2, c’est cette fois-ci Hector qui va se retrouver embarqué dans l’histoire fil rouge.

Une répétition qui n’augure pas spécialement du positif. A voir si Morgan se tire mieux d’une histoire de meurtres que d’une aventure d’espionnage alambiquée.

Ce premier épisode annonce certaines promesses. Celle de voir Bel Rowley dans une dynamique différente avec Freddie, qui est revenu marié de son tour du monde, et qui ne se pose plus réellement en fidèle amoureux transi. Celle de voir Freddie, à nouveau, ballader son talent et son arrogance (jamais bien loin l’une de l’autre), comme lors de cette scène remarquable de la conférence de presse du ministre. Celle de voir Hector atteindre le pathétique après avoir touché les étoiles. Celle de découvrir Randall Brown aligner les punaises. Une à unes…

THE HOUR, Saison 2, Episode 1

Ecrit par Abi Morgan

Réalisé par Sandra Goldbacher

Avec : Romola Garai (Bel Rowley), Ben Whishaw (Freddie Lyon), Dominic West (Hector Madden), Peter Capaldi (Randall Brown)