
The Last Campfire : l’étincelle dans les yeux
Si No Man’s Sky bénéficie toujours d’un soutien sans faille de la part de Hello Games, démontrant à quel point c’est un studio bourré de passionnés prêts à ne pas jeter l’éponge, trois personnes du studio se sont retroussés les manches pour proposer The Last Campfire, un puzzle game qui prend la forme d’un conte pour enfants.

Le joueur est propulsé sous la capuche d’Ember, un petit être ne dévoilant que de frêles petits bras et deux yeux lumineux. Ember va être chargé de retrouver les âmes perdues de ses congénères dans un monde de fantasy pour les ramener auprès d’un feu de camp où siège un esprit guide. Le joueur est donc un passeur en quelque sorte, qui libère l’âme des habitants pour adoucir leurs peurs et leurs chagrins. Pour ce faire, le joueur devra principalement compter sa jugeote, la possibilité de transporter moult objets et, assez vite, un instrument magique capable de déplacer certains éléments pour résoudre des puzzles ou accéder à des zones auparavant hors d’atteinte.
Une approche qui n’a véritablement rien de neuf, mais qui séduit par sa délicatesse et son univers chatoyant. The Last Campfire se raconte, se vit, tout ceci à travers une voix-off qui prend la parole de chacun des protagonistes pour narrer cette histoire. Chacune des trois zones principales sont l’occasion de rencontrer certains peuples, des créatures douées de paroles comme ce cochon géant qui ne demande qu’à se remplir la panse, ou une tortue cuisinière qui cherche désespérément ses ingrédients. Les zones sont reliées par des sections où se multiplient les puzzles afin d’accéder à des endroits plus ouverts. Une fois sur place, on se retrouve dans des zones bien plus ouvertes où il faudra dénicher les habitants pour les ramener à ce fameux feu de camp.

Ce sera donc au joueur de trouver ces personnages figés dans le temps afin d’interagir avec eux et de se propulser dans leur psyché, représenté par un puzzle. Plutôt malines, pas très difficiles, ces énigmes représentent le plus gros morceau de The Last Campfire, alors même que le titre n’oblige même pas le joueur à trouver tout le monde pour poursuivre l’aventure. Mais comme le jeu ne dure finalement pas plus de quatre à cinq heures, il serait dommage de passer à côté de puzzles plutôt bien fagotés.
Des puzzles qui sont l’occasion de constater des gros soucis d’optimisations techniques, en tout cas sur Switch. Si le jeu n’est pas un monstre de guerre, il affiche une très jolie direction artistique, mais difficile de comprendre pourquoi la transition dans ces niveaux de réflexion saccade autant, surtout quand ça ruine souvent l’immersion dans ce monde féerique. The Last Campfire rattrape ces errements techniques par son monde attachant et mignon tout plein, et possède une patte réellement intéressante, même si au milieu de tous ces titres indépendants, il ne révolutionne rien. Et c’est peut-être ça son plus grand défaut : certes, il n’affiche pas une ambition autre que celle de raconter une histoire sur la perte, sur l’espoir, en y mettant même suffisamment de forme pour que les enfants puissent y trouver leur compte. Mais on aurait aimé un peu plus d’ingéniosité dans les puzzles, un contenu un peu plus conséquent ou quelque chose qui nous surprenne.

The Last Campfire finit son épopée aussi simplement qu’il a commencé, sur une note mélancolique, douce, sans jamais faire de vagues. Le temps de cette petite aventure, le jeu enchaîne les puzzles et ne déçoit pas réellement, mais ne possède pas l’étincelle qui enflamme les grands jeux du genre. The Last Campfire est simplement un joli jeu, attachant et mignon, qui fera passer un bon moment le temps que ça dure, malgré des saccades techniques vraiment pénibles.
The Last Campfire
Développeur : Hello Games
Prix : 15 euros
Plate-formes : PC / SWITCH / PS4 / XBOX ONE / MAC OS / LINUX