Pilote automatique : The Man in the High Castle

Pilote automatique : The Man in the High Castle

Note de l'auteur

MV5BMTUxODUxOTY5NV5BMl5BanBnXkFtZTgwMzIyMjk5MzE@._V1_SX214_AL_L’histoire : Nous sommes en 1962. Les Japonais et les Allemands ont gagné la Seconde Guerre mondiale. Les États-Unis d’Amérique sont désormais divisés en deux : à l’Est la partie nazie, à l’Ouest les nippons. Hitler est malade. La résistance essaye de s’organiser. Juliana vit à San Francisco et découvre une bande vidéo : celle représentant la victoire de Roosevelt, du monde libre. Est-ce une vraie bande ? S’agit-il d’une arnaque ? D’un montage ? Une seule chose de sûre : elle a été mystérieusement réalisée par le Maître du Haut-Château.

Autour de la série : Le matériel de base est un roman éponyme, écrit par Philip K. Dick en 1962, lauréat du prix Hugo l’année d’après. Suite à la diffusion du pilote le 15 janvier, Amazon a depuis commandé la suite de la série.

Mon avis : Une magnifique adaptation du roman uchronique de Philip K. Dick. Il était pourtant difficile de mettre en œuvre une série tirée de ce livre, tellement il est mythique. C’est une œuvre à tiroir, dans un univers qui se demande ce qui se serait passé si la réalité telle que nous la connaissons s’était produite. Ce premier épisode réussit le pari du passage au petit écran en se plaçant directement dans l’adaptation et non pas la reproduction pas à pas de son pendant de papier. Ainsi, l’œuvre du Maître du Haut-Château est un film et non pas un livre. Juliana et Franck sont encore ensemble et d’autres détails permettent à Ridley Scott et aux autres producteurs d’y ajouter leur patte.

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Amazon Studios

L’atmosphère et la photo tout d’abord sont d’un très bon rendu, entre Agent Carter et Peaky Blinder. L’atmosphère est sombre, tendue, Franck se cache entre couardise et peur, dans son sous-sol, la résistance préfère les ruelles de New York qui suintent dans la nuit, alors que passe le métro et que la svastika nazie est continuellement rappelée. L’ambiance est humide, transpirante, rappelant la terreur exercée par les Allemands sur la côté Est. Elle est plus tranquille, plus zen sur la partie japonaise, mais l’omniprésence de l’armée rappelle subtilement l’absence de toute liberté. Un vrai travail a été effectué sur les décors et les costumes, d’inspiration européenne ou asiatique, et nous plonge directement dans une ambiance crédible et métissée. L’horreur est rappelée à petites touches, pas besoin d’en faire trop. Au milieu d’une campagne flottent des cendres, celles des « malades » incinérés dans l’hôpital voisin. Les américains de San Francisco vont faire leurs courses chez l’apothicaire et pratiquent l’Aïkido. L’horreur ? C’est qu’il s’agit d’un monde plausible. Pas de grands héros pour le moment, d’instants de bravoure. La guerre a été perdue, voilà tout. Mais il faut préparer l’après-Hitler, ou tenter de sauver sa peau… Ou choisir de se battre pour la liberté.

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Amazon Studios.

Les acteurs ensuite sont très bons, notamment Rupert Evans, dans le rôle de Franck, artiste « dégénéré ». Sa femme, Julianna, interprétée par Alexa Davalos est pour le moment bien à sa place en jeune femme perdue et plongée malgré elle dans cette histoire. Casting impeccable de part et d’autre, chez les Japonais comme chez les Allemands. Une petite pépite, une adaptation qui est réussie dans ce premier épisode. Et ce d’autant plus, que l’uchronie reste malheureusement trop peu présente sur le petit écran.

Épisode 2 : Oh.que.oui.

The Man in the High Castle – Amazon

Saison 1, épisode 1

Scénario : Fanck Spotnitz

Réalisation : David Semel

Distribution : Alexa Davalos (Juliana Crain), Rupert Evans (Frank Frink), Luke Kleintank (Joe Blake), DJ Qualls (Ed McCarthy), Cary-Hiroyuki Tagawa (Nobusuke Tagomi)…

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