Music Mini Review: The Strokes – Comedown Machine

Music Mini Review: The Strokes – Comedown Machine

Note de l'auteur

 

Après leur quatrième album Angles, accouché dans la douleur, The Strokes reviennent avec Comedown Machine, cinquième album que personne n’attendait vraiment… Et un constat s’impose, les 5 new yorkais ne sont plus vraiment à ce qu’ils font!

C’est en 2001 que le groupe déboule avec Is This It, leur premier album. Une véritable petite bombe garage et post-punk qui réveille nos oreilles endormies. J’ai alors 17 ans et le coup de foudre est immédiat. Étant également en adoration face au Velvet Undreground, je retrouve le même frisson à l’écoute de ce premier coup de maître. Il y a dans leur musique une vraie urgence, des riffs incisifs et puis il y a cette voix nonchalante et un peu crado, celle du chanteur Julian Casablancas. Tout le monde sait alors qu’il faudra compter sur eux pour les années à venir… Et les 2 albums suivants confirment cette intuition. Avec Room In Fire (2003) et First Impressions of Earth (2005), The Strokes s’emparent définitivement du renouveau de la scène rock pour la décennie en cours, aux côtés de The White Stripes et The Libertines.

A l’aube des années 2010, en 2011 précisément, après une longue pause et de nombreux side projects pour chacun des membres, le groupe sort Angles. Alors même qu’il semble au bord de l’implosion, ils accouchent de ce 4ème opus dans une atmosphère de création chaotique, enregistrant les instruments et les voix séparément. On est d’accord, ça sent le sapin. Du coup, l’album en pâti, il surprend mais pas forcément de manière positive, et les fans les plus hardcores se sentent un peu trompés. Le son se fait plus propre, presque plus électronique. Un album sans ligne de conduite, désordonné, incohérent, voir à côté de ses pompes. Casablancas ne semble plus très concerné, bref The Strokes laissent quelques orphelins sur le bord de la route. Cependant pour les avoir vus sur scène cette même année et parce que malgré tout je me sens le devoir de les défendre, je fus un peu rassuré, tant l’énergie en live restait intacte.

 

Alors que tout le monde, à commencer par moi, prédisait un peu à contre cœur la mort imminente du groupe, voilà qu’ils annoncent début 2013, la sortie de leur cinquième opus Comedown Machine, pour le 25 mars. Cette annonce m’a rendu fébrile mais curieux. Résultat des courses: exit les riffs de guitares furieux et la rage habitant le chanteur. Le groupe persiste et signe dans le revival 80’s, à base de synthé, syndrome qui semble d’ailleurs toucher beaucoup de groupes! Quand à la voix du leader, elle s’envole un peu plus dans les aigus et perd sa hargne, ce qui déclenche à l’occasion, de l’urticaire chez les auditeurs. Alors non, tout n’est pas à jeter sur cet album et on a bien droit à 2/3 fulgurances mais cette consolation parait bien maigre. Tout d’abord, 50/50, petite décharge d’adrénaline de 2:50 minutes, durant lesquelles la bande à Casablancas retrouve son style si reconnaissable et sa rage d’antan (snif!). Welcome to Japan, morceau entre funk et disco, avec sa batterie sautillante et sa ligne de guitare entêtante donne envie de bouger sur le dancefloor. Et je retiendrai également 80’s Comedown Machine qui déroule une sorte de spleen synthétique plutôt inspiré. Et c’est à peu près tout, en fait…

Pour le reste, The Strokes semblent s’ennuyer et finissent par agacer. Le groupe s’aventure parfois sur des chemins assez obscurs, aux frontières du kitsh. L’exemple le plus marquant reste le premier morceau balancé sur le net, il y a environ 2 mois, One Way Trigger. Avec son synthé tout droit sorti d’un tube de A-Ha (souvenez-vous Take On Me) et cette voix qui ressemble aux miaulements d’un chat torturé, le fan de la première heure que je suis a eu un sacré choc et un pincement au cœur. Partners in Crime enfonce le clou et remplace carrément la batterie au profit d’une vilaine boite à rythme, ce qui est effectivement un crime, tant Fabrizio Moretti est un vrai métronome. Ô tristesse, Ô désespoir, où sont The Strokes, me suis-je dis! Non, en fait, pour être honnête, j’avais largement revu mes attentes à la baisse depuis Angles. Oui, je sais, je suis assez raisonnable! J’ai écouté cet album avec du recul, tout en sachant que le groupe du mythique Is This It, n’est plus. D’ailleurs, le clip de All The Time, titre plutôt pas mal, est assez symptomatique de l’état du groupe à ce jour. On peut y voir un montage d’images d’archive de lives ou du groupe en coulisse, vestiges d’une époque où la guerre d’ego n’avait pas encore commencé. Les membres du groupe ne semblent aujourd’hui plus à même de se retrouver pour tourner ensemble et préfèrent ressasser leur gloire passée.

 

En un mot et pour emprunter cette expression que je n’aime pas, The Strokes c’était mieux avant!

 

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