The Walking Dead : 5 tops, 5 flops, 5 rêves pour la saison 5

The Walking Dead : 5 tops, 5 flops, 5 rêves pour la saison 5

TWDAlors qu’il nous faudra attendre le 8 février prochain pour découvrir la seconde partie de la saison 5 de The Walking Dead, revenons si vous le voulez bien sur ces huit premiers épisodes. Inégaux et frustrants, comme d’habitude dans le série de morts-vivants au succès de plus en plus phénoménal. Pour info, les amis du podcast RIEN A VOIR ont également passé au crible cette première moitié de saison avec leur inégalable sagacité !

 

La malédiction The Walking Dead a encore frappé : un démarrage de saison en trombe, une poignée d’épisodes qui donnent l’impression qu’enfin les scénaristes marcheront droit et puis… patatras… nouvelle sortie de route. Pour une raison qui m’échappe complètement, après avoir aligné quatre épisodes sans peur et sans reproche, ce début de saison 5 s’est peu à peu enlisé en privilégiant des pistes idiotes, en accumulant de pénibles tunnels de dialogues et en bâclant sa conclusion avant la pause hivernale. Mais bon sang pourquoi ces gens là n’arrivent-ils donc pas à capitaliser sur leurs succès et semblent incapables de maintenir un niveau d’écriture égal ?

Comme l’a écrit récemment un blogueur américain, alors que The Walking Dead file tout schuss vers sa seconde moitié de saison 5, on ne sait au final toujours pas s’il s’agit ou pas d’une bonne série. Et à ce jour, les deux seuls éléments vraiment constants dans The Walking Dead sont ses zombies et sa propre inconstance. Comme on veut toujours y croire, au vu des morceaux de bravoure que l’épopée apocalyptique d’AMC est toujours capable de dégainer à intervalles réguliers, faisons donc le point sur ces huit premiers épisodes et ce qu’on attend de pied ferme pour les huit suivants.

 

 

LES CINQ TOPS DE LA SAISON 5 A MI-PARCOURS

1) NO SANCTUARY : LE MEILLEUR DE TOUS

TWD 3On se doutait que The Walking Dead allait revenir “with a bang”, mais ce segment inaugural a dépassé toutes nos espérances. Les festivités débutent par une scène d’ouverture d’une insoutenable cruauté : prisonniers des psychopathes cannibales du Terminus dirigés par Gareth, Rick Grimes, Bob, Glenn et Daryl assistent à l’égorgement de quatre malheureux. Saignés comme des bêtes, à genoux et bâillonnés, transis de terreur avant le moment fatal. Le premier de ces meurtres est filmé plein cadre, face caméra, en contre-plongée. La gerbe de sang éclabousse littéralement l’objectif, les cris d’agonie saturent nos tympans… Impossible de ne pas penser au sort des trois malheureux otages occidentaux, égorgés dans des conditions similaires les mois précédents par les barbares de l’Etat Islamique, au terme d’une sinistre mise en scène.

The Walking Dead a déjà montré des plans certes bien plus gores. Mais dans ce cas précis, celui d’une violence aveugle et déshumanisée exercée par l’homme sur l’homme, l’effet de miroir avec notre tragique réalité rendent ces exécutions bien plus insupportables que n’importe quel festin zombiesque. Au bout de quatre petites minutes, No Sanctuary vient déjà de nous prendre à la gorge et ne relâchera plus l’emprise jusqu’au générique de fin. L’attaque du Sanctuaire par Carole “je suis désormais une grosse badass” Peletier, suivie d’une invasion des lieux par une horde de “walkers” toujours aussi affamés donne lieu à pratiquement 40 minutes d’action non-stop. Le chef maquilleur/producteur Greg Nicotero, qui aussi a réalisé l’épisode, s’est une fois encore surpassé avec moult horreurs sanguinolentes et notamment LE plan dégueu de ce début de saison, voire de toute la série : le nez d’un sbire du Terminus bouffé à même le visage par un zombie en flammes. Côté scénario, signé du showrunner Scott Gimple, No Sanctuary résume par une efficace construction en flash-back les origines du précipice mental dans lequel est tombé le groupe de Gareth. Une sauvagerie qui guette en permanence Rick et sa bande au nom de la survie.

 

the-walking-dead-no-sanctuary22) CAROL : THE NEW BADASS QUEEN

On l’a découverte en femme battue terrorisée par sa brutasse d’époux. Puis saison après saison, Carol Peletier s’est progressivement métamorphosée en survival queen, capable de tuer sans scrupule si elle estime la sécurité du groupe menacée. Dans No Sanctuary, l’expédition commando en solo de Miss Peletier dans le Terminus ferait passer John Rambo pour un joueur de paintball à la petite semaine. Melissa McBride, très subtilement plus sexy qu’en saison 1, semble parfaitement à l’aise dans un registre moins pleurnichard.

 

3) UN CLIMAT POISSEUX

Le choc du season premiere va se poursuivre par une ambiance plus lourde que jamais, au moins jusqu’au 4e épisode. La déliquescence morale jusqu’aux portes de la folie cannibale du groupe de Gareth et le massacre de ces derniers par la team Grimes à l’issue du 3e épisode fournissent à la série ses scènes les plus malsaines depuis le début. Pauvre Bob….

 

Screen-Shot-2014-11-18-at-12.06.31-AM4) LE RETOUR D’ATLANTA

C’est bien beau les péripéties rurales. Mais pour nous faire prendre la juste mesure de l’ampleur d’un désastre apocalyptique, rien de tel que la désolation d’une grande cité vidée de ses habitants et en voie de décomposition avancée. Les deux premiers épisodes de The Walking Dead avaient su capturer le caractère anxiogène des artères désertes et jonchées de véhicules abandonnés d’une Atlanta truffée de zombies. On est ravi, dans cette première partie de saison 5, de voir nos héros renouer avec un cadre urbain, à l’occasion de l’intrigue liée au séjour de Beth au Grady Memorial Hospital, mis en coupe réglée par une bande de flics dirigés par Dawn Lerner. Hormis la richesse iconographique de ces gratte-ciel noircis par flammes et autoroutes truffées de carcasses pourrissantes, situer l’action de nouveau dans métropole renforce davantage encore le danger représenté par les zombies.

 

burnedwalkerswtf-the-walking-dead-new-look-walkers-for-season-five5) LES ZOMBIES SUPERSTARS

Une fois encore, les extraordinaires prouesses de Greg Nicotero et son équipe repoussent l’art du maquillage gore vers des cimes inédites de sophistication. Quand les scénaristes démissionnent, les zombies sont toujours là pour maintenir vaillamment la flamme du spectacle et accessoirement notre fidélité à The Walking Dead… Toujours un peu plus décomposés, jouissant d’un incroyable luxe de détails organiques, les morts-vivants de la série sont toujours une référence indétrônable du genre.

 

 

LES CINQ FLOPS DE LA SAISON 5 A MI-PARCOURS

The-Walking-Dead-Season-5-Gabriel-Gilliam-5901) GABRIEL STOKES

Les souvenirs du révérend Stokes dans le comic-book s’effacent déjà. Je me souviens d’un personnage rongé par sa propre couardise, instable, pleurnichard, n’inspirant rien d’autre qu’une sourde méfiance… En ce sens, le personnage créé par les scénaristes de la série télé et son interprétation par Seth Gilliam sont plutôt fidèles au modèle. Mais entre ses jérémiades, voltes-face et introspections laborieuses, Dieu que ce prêtre aura plombé le rythme de ces huit épisodes à chaque apparition !

 

The-Walking-Dead-season-5-episode-5-Bus-Flip2) ALLEZ EN ROUTE POUR WASHINGTON… AH NON EN FAIT !

C’est un peu la spécialité de The Walking Dead : passer plusieurs épisodes à bâtir un objectif vers lequel tendent les personnages, pour finalement tout désamorcer d’un claquement de doigt. Parfois, ce coitus interruptus scénaristique paie, comme ce fut le cas avec le twist concernant le Terminus (vendu comme une planche de salut sur toute la seconde partie de la saison 4…). Dans le cas du voyage avorté de la team Abraham vers Washington, la ficelle tourne au tronc d’arbre d’une lourdeur franchement pénible. Exit la tension, le mouvement, stop ! Retour à la case départ. Et comme si l’accident totalement improbable mettant fin au trek ne suffisait pas, les scénaristes en remettent une couche avec la révélation des mensonges d’Eugene. Certes, le faux scientifique était aussi bidon dans le comic-book, mais l’accumulation produit tout de même un effet bien plombant… Et que dire de l’état cataleptique absolument grotesque infligé à Abraham dans la foulée des événements ?

3) BLABLA, INVRAISEMBLANCES ET REMPLISSAGE

C’est le pire écueil de The Walking Dead, dont on se pensait débarrassé : le retour des dialogues remplissage, se voulant introvertis et profonds alors qu’il ne suscitent qu’un vague ennui. L’impression se fait plus nette à partir de l’épisode 5 avec un pic lors de l’épisode 7, Crossed, de très loin le plus mauvais de cette première session. Les tête-à-tête bavards entre Maggie et Abraham, Carol et Daryl, entre Beth et Dawn s’ajoutent à une quantité alarmante de réactions incohérentes. La conduite imprudente du véhicule aboutissant à l’accident d’Abraham ou l’action finale kamikaze finale de Beth à la fin de Coda sont quelques exemples parmi d’autres…

 

theseguys4) DAWN  :  CHUTE DE TENSION A L’HOPITAL

Après le choc horrifique des trois premiers épisodes centrés autour de la confrontation avec Garreth et ses mangeurs d’homme, les scénaristes se sont montré incapables de trouver un nemesis de taille pour le groupe de Rick. Créée de toute pièce et non tirée du comic-book, Dawn Lerner n’aura été au final guère plus qu’une version light du Gouverneur, avec le Grady Memorial Hospital en lieu de place de Woodsbury. On comprend la difficulté pour les auteurs de la série : comment organiser naturellement la création de “vilains” à la fois crédibles et forts sans tomber dans la caricature et le procédé ?

Après l’exceptionnel épisode 4.8 et la fin tragique de l’arc du Gouverneur, la saison précédente avait plutôt bien géré la suite en éclatant la “Grimes team” en petits groupe finalement réunis au Terminus. Garreth n’était pas un “autre Gouverneur”, mais une menace au profil vraiment différent – un homme dont tous les verrous mentaux ont sauté. La création de Dawn Lerner part d’une idée intéressante (des policiers et leur guide ont cédé à des réflexes fascistes dans la micro-société reconstituée au Grady Hospital), mais qui ne mène un peu nulle part.

 

5) ET MON CLIFFHANGER IL EST OU ?

Les épisodes 7 et 8 m’ont désespéré par la faiblesse (pour Crossed) voire l’absence totale (pour Coda, plus grave encore pour ce mid-season finale) de cliffhanger. Le soi-disant impact émotionnel de la mort en kamikaze de Beth (pourquoi, mais pourquoi ???) tombe totalement à plat, tant la série a royalement échoué à nous faire ressentir le moindre attachement à ce personnage. Le sanglots de Maggie semble eux-même bien superficiels puisqu’à aucun moment des épisodes précédents, la belle plante n’avait évoqué la moindre inquiétude quant à sa soeur disparue.

 

 

CINQ REVES POUR LA FIN DE SAISON 5

 

1) STOP LE BLABLA  !

TWD 6On le sait : le problème essentiel de The Walking Dead reste son incapacité à gérer ses moments de calme. On comprend bien que, pour des raisons autant budgétaires qu’artistiques, la série ne peut pas se permettre de montrer du démastiquage de zomblards non-stop. La dimension humaine et psychologique doit rester au coeur du récit, mais on a vraiment l’impression que les scénaristes confondent encore trop souvent psychologie et remplissage verbal.

 

2) UNE DYNAMIQUE RETROUVEE

Le trekus interruptus vers Washington fut une véritable déception dans la mesure où il cassait en plein élan une trame parallèle intrigante car chargée d’inconnue. Une fois Abraham, Glenn, Maggie, Rosita, Tara et Eugene contraints de revenir en arrière, l’ennui s’est une fois de plus abattu sur le téléspectateur. Souhaitons vraiment pour cette seconde partie la constitution d’un nouvel objectif pour la bande de Rick ressoudée et réunie après l’arc du Grady Hospital. Reprendre tous la route pour Washington ?

 

3) DARYL ET CAROL…

TWD 8La perspective d’une possible romance entre Daryl et Carol semble se dessiner de plus en plus et finalement pourquoi pas ? Dans le roman graphique, Daryl Dixon n’existe pas et Carol meurt tragiquement après une romance brisée avec Tyreese (qui finit dans les bras de Michonne). Dans la série télé, le lien affectif très fort entre D & C a été patiemment échafaudé par les scénaristes, tandis que la féminité de Carol semble subtilement plus mise en valeur. Une romance ne serait pas illogique voire même souhaitable, à condition de ne pas tomber dans l’immobilisme gnan-gnan du couple Glenn/Maggie, royalement inutile.

 

City4) PLUS DE VILLE  !

Voir paragraphe “Le retour d’Atlanta”….

 

negan5) FAITES ENTRER LE NEGAN  !

Dans une interview accordée récemment à Entertainment Weekly, Andrew Lincoln a promis deux épisodes 9 et 10 d’une exceptionnelle intensité. Joint par téléphone encore plus récemment par votre serviteur dans le cadre d’une interview pour un autre support, il en a remis une couche sur le fait que cette seconde moitié de saison 5 allait vraiment plonger dans le noirceur et redistribuer les cartes comme elle ne l’avait jamais fait jusqu’ici. Il tease également sur une très, très prochaine apparition de l’atroce Negan, autre chouchou des fans et, rappelons-le, bourreau du pauvre Glenn dans la BD.

 

 

 

 

 

The Walking Dead : diffusion française de la saison 5 en première exclusivité sur OCS Choc. Reprise de la saison 5 (épisodes 9 à 16) à partir du dimanche 8 février 2015 sur AMC.

Partager