
The Walking Dead : Comment te dire adieu ?
Cela fait déjà au minimum une paire de saisons que vous râlez contre les nombreuses faiblesses venant plomber une série qui ne sait manifestement pas conclure. Entre les redondances scénaristiques, les étirements d’arches narratives sans surprises, les épisodes très irréguliers et les trahisons faites au comics original, les raisons ne manquent pas pour arrêter de suivre cette histoire où les morts-vivants ne sont plus du côté que l’on pensait et pourtant, contre toute logique, on replonge ! C’est le moment de faire la liste des bonnes raisons de dire adieu à la série.

Attention Spoilers ! De la série ! Du comics ! De GoT aussi ! La fête du spoiler !
Les limites du cliffhanger :
C’est encore tout frais dans nos mémoires, la saison 6 a battu tous les records de suspens moisis avec les multiples fausses morts de Glenn notamment, venues à point nommé lors des épisodes charnières de fin de première partie de saison, avant le spring break, et la toute fin. À force de crier au loup, on finit par ne plus marcher.
La carotte et le bâton :
À croire qu’on nous prend – peut-être à raison – pour des ânes, à nous faire avancer à coups de bâton ! Qui va mourir, qui va craquer, qui va tomber du côté obscur ? On craint plutôt que d’espérer. Ça ne flatte pas nos meilleurs instincts et ça devient franchement glauque. Pourtant, la carotte ça fonctionne bien aussi, les comics le prouvent, ils n’adoptent pas cette mécanique de suspens qui s’émousse vite quand on en abuse. Game of Thrones, par exemple, a l’intelligence de varier les approches.
Des promesses, toujours des promesses :
Ah le méchant il est très méchant, il le dit, le répète, menace, et… beaucoup de blabla ! Bien sûr, ça tombe de temps en temps, mais soit on y est préparé par maints flash-back, monologues et autres temporisations, soit cela touche des personnages qu’on pourrait qualifier de jetables, qu’on prend à peine le temps de développer. Denise ou Oberyn Martell, deux morts marquantes mais au bout du compte une émotion toute différente. Qui se rappelle encore le prénom de la jeune médecin d’Alexandria ? Qui ne regrette pas le sort du libertin badass ?
Ô Temps ! suspends ton vol* :
Ah ce premier épisode de saison ! Tout est bon pour délayer au maximum et étirer à outrance un moment. Utilisation de rushs (fausses morts des autres protagonistes, qui ont été filmées avant tout pour éviter les fuites, mais qui sont ici réutilisées via les pensées de Rick), ajout d’une scène de confrontation Rick/Negan, avec comme point d’orgue l’image fantasmée d’un avenir apaisé, d’un repas fictif qui n’a d’autre but que d’ajouter du pathos. C’est long, construit autour des coupures pub US.
On ventile, on disperse façon puzzle :
Fini les montages en parallèle, les déroulements chronologiques, ce début de saison prend son temps et répond à la logique « un épisode = une arche narrative ». Après le Negan Show, on a eu droit à l’Ezekiel Show, puis au Daryl Show… OK, vous les avez bien repérés les trois axes qui vont converger ?
« Richonne » or not « Richonne » ?
Bon, OK, c’était marrant, un brin provocateur et assez justement joué. Mais franchement, vous y croyez une seconde à cette histoire Rick/Michonne ? Non, et d’ailleurs l’auteur du comics non plus, qui voyait la belle beaucoup plus libre dans ses interactions et, globalement, se montrait bien moins prude. Des zombies et des cervelles éclatées, oui ! Du sexe, ça va pas, non !
Oui, mais non !
Comment faire un bon et mauvais choix, à la fois ? Embaucher un acteur fabuleux… à la dimension renversante. Bien sûr, Negan est un personnage fascinant, mais il se révèle tout aussi répugnant. Non seulement Jeffrey Dean Morgan incarne à merveille ce maniaque de la batte-barbelée, mais il écrase de sa présence tous les autres protagonistes. Sincèrement, Comment peut-on bien s’impliquer dans le sort de ses victimes quand le bourreau est aussi charismatique ? En outre, il lui manque quand même une petite lueur de folie…
C’est les gentils qui gagnent à la fin !
Voilà, on nous l’a déjà faite avec Shane, le gouverneur, le Terminus… et on en redemanderait ? Décidément, les scénaristes parient un peu trop sur notre attachement aux personnages pour nous refourguer une recette par trop réchauffée, non ?
Bref, continuer, ne pas continuer… vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas prévenus !
*: Le lac – A. de Lamartine
Visuels : AMC
Ben moi, je le trouve bien sympa ce Negan.
Il ne fait pas peur du tout, dangereux oui, mais pas vraiment impressionnant.
On sent bien que sans sa batte il n’est pas grand chose.
J.D.Morgan n’a jamais fait peur à personne, même pas dans Desierto, il plutôt bon pour jouer les voyous au bon cœur, les privés dur a cuire, etc…
Le pire, c’est qu’il ne change quasiment jamais d’apparence de rôle en rôle.
A cause de la télé, il joue différents persos simultanément, il a commencé TWD en même temps qu’il jouait dans the good wife, impossible donc pour lui de se construire naturellement un physique ou une tête vraiment marquante.
Oui, il est sympa, c’est bien le problème. Comme je l’ai lu ailleurs, je crois que les égos des différents cadors de la série vont finir par la tuer.
TWD a toujours été une série devant laquelle on n’aime pas se poser, à moins d’être bien en forme, j’en vit chaque episode comme un épreuve dont je suis contente de sortie indemne (ou pas). Le S07E01 était bien violent, mais n’atteignait pas pour moi le coup à l’estomac du S04E14 (the Grove).
Cette S07 alterne toujours un episode « cool » et un episode « stressant », sauf que les episodes stressants sont quasiment une torture pour le téléspectateur, la distance avec les protagonist est réduite, je ne sais pas si ça passe par la mise en scène, la musique ou les plans.
Pourtant je choisis de continuer. Est-ce malsain?
Be seeing you,
Mentine
Oui, totalement !
Plus sérieusement, la curiosité l’emporte encore sur l’ennui ; la peur de rater quelque chose… parce qu’il y a (avait ?) des morceaux de bravoure, encore, de temps à autres. Je pense à « No Way Out » (6×09), par exemple, lors de la saison précédente (mais pour moi, le plus éprouvant, c’est le 3×16, Welcome to the tombs). En fait, souvent les épisodes charnières tournés par Greg Nicotero qui ont généralement une plus-value esthétique. Mais quand il n’y a plus rien à raconter…
On regarde parce que c’est jamais facile de laisser tomber des amis, même quand on finit par ne plus rien avoir en commun ?