#Critique The Wicked + The Divine par Kieron Gillen et Jamie McKelvie

#Critique The Wicked + The Divine par Kieron Gillen et Jamie McKelvie

Note de l'auteur

Dans un monde où la culture est un sacré fatras, il est temps de donner une touche d’espérance et d’inspiration à tous. Ou quand les stars sont utilisées comme autant de masques pour toucher les cœurs des foules. Jusqu’au jour où…

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Ils sont douze. Douze dieux issus de divers panthéons, à se réincarner tous les 90 ans, a peu près, dans le corps de jeunes adultes, qui deviennent alors de véritables stars. Les foules se ruent à leurs pieds, entrent en pâmoison face à leurs chants. Ils ressemblent à David Bowie, Prince ou Siouxsie. Mais tout a un prix : dans deux ans, ils seront morts. Mais un jour, au moment de leur incarnation à notre ère actuelle, quelque chose dérape. Et une jeune fan va se trouver mêlée aux problèmes des Dieux.

Il y a du Neil Gaiman dans The Wicked + the Divine. Du Neil Gaiman, période Sandman. C’est dans ces corps, ces incarnations qui sont autant d’Éternels, des êtres dont l’esprit ne meurt jamais. Et pourtant, ces jeunes adultes ne semblent pas heureux de leur sort. Pour certains, cette adulation, cette mort prochaine, est aussi profondément injuste. Pourtant, ils jouent leur rôle. Et ce premier tome, Faust Départ est axé sur une amitié improbable : celle d’une jeune fan, Laura, et de Lucifer, une femme à la dégaine de David Bowie. Déjà, on peut saluer un certain « casting ». Les personnages sont d’origines, de genre et de sexualités variés, il y a autant de femmes que d’hommes et nous sommes face à une héroïne et une relation amicale entre deux femmes. L’alchimie prend facilement, le mystère intéresse.

album-page-large-30505Il y a certes plusieurs jeux inclus dans le comics. Celui de savoir qui est qui et à quel mythologie il appartient. Pourquoi ce choix de costumes et ces personnages. Ce choix de l’adolescence est certes un peu téléphoné (tu as deux ans pour être maître du monde et tu meurs), mais fonctionne, avec sa volonté de se fondre dans un monde mais aussi d’être exceptionnel. D’être reconnu comme quelqu’un de particulier. Se savoir fan et ne pas vouloir le montrer.

Avec Jamie McKelvie au dessin et Kieron Gillen au scénario, on est face à une équipe rodée, qui a déjà travaillé ensemble sur Young Avengers. Gillen est d’ailleurs aussi connu pour sa participation importante à la série de Thor, Journey into mystery (mais si, là, avec Kid Loki ?). Alors, autant dire que les adolescents, ils connaissent ! Et ils réussissent à faire une œuvre pop, colorée, sympa à lire… mais à qui il manque un fond. Déjà sur la forme, le dessin manque de décors, de profondeurs et malgré des personnages intéressants, ça sonne plat. Creux. Car la pop, on connaît, c’est sympa mais… finalement, c’est assez facile.

On attend donc avec impatience et circonspection le deuxième volume qui va peut-être approfondir le tout et éviter l’effet bulle de savon, qui brille et remplit les yeux, mais explose aussi rapidement. Ce serait dommage, car on sent qu’il y aurait matière à dire à jouer avec des archétypes divins coincés dans des corps de post-adolescents. Et avec une œuvre plurielle, qui offre de vrais rôles à des minorités. En espérant plus d’arrière-plans maintenant.

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The Wicked + the Divine : Faust Départ (Glénat Comics, Glénat, Image Comics) comprend les épisodes US de The Wicked + the Divine #1 à #5.
Écrit par Kieron Gillen
Dessiné par Jamie McKelvie
Colorisé par Matthew Wilson
Prix : 17,50 €

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