
The X Files… par Déborah Gay
La dixième saison de The X Files débutera le 24 janvier sur FOX. Pour l’occasion, nous nous sommes demandés ce que la série représentait pour nous, comment nous avions pu la découvrir et, finalement, ce qu’elle avait pu nous apporter.
Tout d’abord, c’était une musique. Quelques notes mystérieuses, entraînantes. Une musique, et une interdiction. Il faut dire, j’avais sept ans au début de la diffusion. Ensuite, plus tard, quand je regardais la trilogie du samedi soir, ça passait bien au-delà de mon heure de coucher, tard. Mais quand même, cette musique, une promesse d’alien, un mec plutôt mignon et une nana carrément kick ass… Et ce générique, assez terrifiant pour un enfant, où un personnage bleu disparaît dans une empreinte digitale…
J’étais intriguée. Et comme mes parents ne m’autorisaient pas la série, elle avait donc un parfum de soufre. Et surtout, surtout… j’avais le droit de lire des livres. Et donc de suivre, en partie, cette drôle d’histoire à base de conspiration, de FBI. Ma mère ne vérifiait jamais le contenu des ouvrages que je trouvais en librairie (ce qui m’a permis de lire Ça ou Les aventures d’Ayla à un âge relativement jeune) (aaah, Jondalar…) (Pardon).
Je n’en ai pas lu beaucoup, deux, ou trois peut-être, suffisamment pour connaître le nom de Tooms et d’avoir peur pour des bûcherons dans une forêt. Mais ce que m’a surtout permis X-Files, c’est une nouvelle porte sur l’imaginaire. Car finalement, l’architecture était simple : un duo improbable, l’un cartésien et l’autre pas. Des aliens, une conspiration, la volonté de ses supérieurs de cacher ce qui se passe. Un slogan : la vérité est ailleurs. La.Vérité.Est.Ailleurs. Quel enfant ne répondrait pas à cette promesse ? Alors, autant dire qu’avec ma copine Hélène, nous avons transformé le parc, à côté de l’école, en une véritable Zone 51. Nous étions des incarnations de Scully et Mulder (que l’on avait transformé en fille, Fox, ça marche pour les deux sexes). Nos ordinateurs tenaient dans la paume de nos mains, nous nous cachions dans le kiosque ou derrière des arbres. Nous courrions, poursuivis, ou enquêtions sur un cadavre dégoûtant trouvé au milieu du chemin. Je peux vous dire que nous étions plutôt douées, comme équipe de choc. Résultat, j’ai rêvé pendant longtemps de pouvoir entrer au FBI. Malheureusement, j’étais Française et RG, ça sonne moins bien.
Mais la série, en elle-même ? À ce moment, c’était plus un rendez-vous manqué. Des années plus tard, alors étudiante à l’université, je tombe avec mon copain sur un vieil épisode. Curieux, nous regardons. Y’a une histoire de Douve humaine dedans. On se couche en se disant que ça a quand même mal vieilli. Mais on flippe toute la nuit. Genre à se retourner dans le lit, et à se trouver con, preuve sans doute que l’histoire marche encore ! Puis, quel joli casting… Gillian Anderson, David Duchovny…
Alors, voilà. Aujourd’hui, j’ai commencé à regarder, dans l’ordre, religieusement, une série sur laquelle je ne faisais que zapper. Déjà parce qu’il faut l’avouer, Gillian Anderson m’a rappelée à quel point elle m’avait marquée enfant, lors de sa prestation au cours d’Hannibal de Bryan Fuller (ne jamais passer un mois sans parler de cette série). Et parce que c’est bientôt leur retour. Alors, oui, je n’aurai sans doute pas fini avant cet été. Je prends mon temps. Ce n’est pas grave. Les vêtements ont peut-être vieilli, les costumes des 90’s rappellent à quel point nous avions bon goût à cette époque. Mais certainement pas l’histoire.