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Top 5 des mangas dont on attend (encore) la version française

Top 5 des mangas dont on attend (encore) la version française

Parce qu’on les a découverts en fanscript, dans leurs traductions anglaises (merci Tokyopop), version anime ou tout simplement, on adore leur auteur, il est des mangas dont les membres du Daily Mars désespèrent un jour d’en voir la version française…

 

Le Top 5 de Déborah Gay

 

Saiyuki Gaiden de Kazuya Minekura

Saiyuki.Gaiden.full.67154Souvenez-vous des aventures de Sanzô, Goku, Gojyo et Hakkai de la série Saiyuki de la grande Kazuya Minekura, série pour le moment en hiatus (et lié à des problèmes de santé de l’auteure), aventures d’ailleurs traduites sous forme d’anime. Dans ce road-trip, nous suivions les quatre hommes qui cherchent à sauver Togenkyo, le monde. Dans un univers où Yôkai (monstres à l’aspect d’hommes, des oreilles pointues en sus) et humains vivaient en relative sécurité, on a cherché à l’ouest à réveiller le monstrueux Guymao. Les Yokais sont alors devenus fous et se mettent à se nourrir d’humains.

Pour ceux qui ne se rappellent pas de ce manga, Kazuya Minekura nous offre quatre personnages assez incroyables, entre Sanzô, le prêtre orphelin qui fume, boit, tue et jure comme un charretier, Goku, le monstre surpuissant à l’esprit d’ado, Gojyo, le tombeur de ses dames mi-yokai et mi-humain, et Hakkai, qui a eu le malheur de perdre celle qu’il aimait (et qui était sa sœur, au passage). Le tout entrecoupé de bastons, de viscères et d’un brin de shonen-ai. Quatre hommes à la recherche d’une certaine paix, luttant pour empêcher la résurrection de Guymao, face à des ennemis qui ont aussi leur propre histoire.

Manga classique qui réinvente le mythe de San Gôku, avec un dessin léché et des bishonens, Kazuya Minekura avait inventé un prequel, Saiyuki Gaiden qui permettait de mieux comprendre les personnages principaux et le monde dans lequel ils vivaient… Saiyuki Gaiden, c’est l’histoire de Sanzo, Goku, Hakkai et Gokyo avant leur réincarnation en humain, à l’époque où ils étaient encore des dieux. Prequel complet, publiée entre 1999 et 2003 sur 4 volumes.

Pet Shops of Horrors de Matsuri Akino

Pet.Shop.of.Horrors.600.180949Nous voici à Chinatown, San Francisco. Un drôle d’asiatique, le comte D, tient un magasin animalier. Chaque fois qu’un de ses clients achète une de ses bestioles, il doit signer un contrat. Gare à lui s’il ne le respecte pas ! De son côté, l’inspecteur de police Léon Orcott enquête sur des meurtres liés à cette étrange animalerie.

Manga horrifique, chaque chapitre est lié à une enquête, un animal, et une leçon donnée par le Comte sur les défauts des humains. Mais petit à petit, une histoire de fond se fait sentir, alors que des liens amicaux se tissent entre D et Leon. Qui est D ? Pourquoi tant de haine contre l’espère humaine ? Un raffinement extraordinaire, une cruauté sans nom et pourtant tant d’amour pour ses créatures. Un regard hypnotique dans lequel tombe Léon. La toile se resserre autour de lui d’autant plus que son demi-frère, Chris, jeune enfant muet se met à traîner dans le magasin et se rend compte que les créatures… ont forme humaine ?! Créatures mythologiques, lapins carnivores, monstres humains ou animaux, il y a de tout dans ce manga publié entre 1995 et 1998 sur 10 volumes, et qui crée des situations en demi-teinte. Pas de mal ou de bien, personne n’est vraiment innocent. L’auteur a depuis écrit une suite à cette première série, suite en 12 volumes, publiée entre 2005 et 2013. C’est peut-être le moment de l’avoir chez nous, non ?

 

 

dollchaingirlvd6Doll de Mitsukazu Mihara

Mitsukazu Mihara, c’est tout simplement la mère du mouvement Gothic Lolita. Enfin, disons qu’elle a grandement participé à l’élaboration du style de cette mode. Doll est un manga en six volumes, découpée en petites nouvelles qui créent au fur et à mesure des pages un récit complet et sous-jacent. Les Dolls, ce sont des androïdes, souvent femmes, qui accomplissent diverses tâches au sein du foyer, sont utilisés dans un monde qui ressemble au nôtre.

Les êtres humains les considèrent comme des poupées, ou des êtres réels et en deviennent parfois fous. Servis par un dessins en aplats de noirs, Doll fait partie des classiques de réflexion sur l’intelligence artificielle, les lois d’Asimov, ou encore les liens humains.

 

 

 

Hourou Musuko (Wandering son) de Takako Shimura

300px-Hōrō_Musuko_charactersC’est un manga en 15 tomes, qui interroge sur les identités de sexe et de genre, dans le cadre d’un lycée. C’est l’histoire de Shuichi Nitori, qui se sent fille mais est né garçon, de son amie Yoshino Takatsuki qui aimerait être un garçon, des amis qui les entourent et les aident, des sentiments de l’adolescence, et du rejet. Tout au long du manga, nous suivons Shuichi du CM1 à la fin du lycée, alors que d’enfant il doit passer par l’adolescence, apprendre ses préférences, et choisir son destin. Une histoire de lycée pas comme les autres en somme, qui attaque aussi l’idée qu’effectivement, on accepte plus facilement les filles qui s’habillent en garçon que l’inverse. Ce manga a d’ailleurs été adapté en anime.

L’œuvre et les dessins de Takako Shimura, leur légèreté et sa façon de traiter les émois adolescents peuvent déjà être admirés en France via le manga Fleurs bleues aux éditions Asuka qui traite des relations homosexuelles dans un pensionnat de filles.

Les ailes de Vendémiaires de Mohiro Kito

AlidiVendemiarie6Œuvre en deux volumes, nous voilà plongés dans un monde qui ressemble à l’Europe du XIXe siècle. Lors de l’arrivée du carnaval, Ray découvre une jeune fille, Vendémiaire, qui possède des ailes. Elle lui explique alors qu’elle n’est pas humaine… Une des œuvres de l’auteur où l’on voit poindre certaines de ses obsessions : une poupée avec une âme, un dur destin pour des enfants… Dans plusieurs nouvelles mettant en scène des enfants et de drôles de poupées.

Parfait pour des amateurs de l’auteur de Naru Taru ou Bokurano et dont le trait se rapproche de celui de Takako Shimura, dont il admire l’œuvre (même si, côté thème, il n’y a rien à voir entre les deux). Aucune innocence dans les œuvres de Mohiro Kito ! Viols, violence, rien n’épargne en général les personnages de l’auteur, qui mélange un dessin assez sage et enfantin à des scènes d’une violence jamais gratuite, d’une horreur pure. Ceci n’est pas un auteur à mettre aux mains des plus jeunes et qui rappelle que le manga, c’est aussi des thèmes très adultes. (Ce fut d’ailleurs la grande erreur de Gléant, qui à la fin des années 90, lança une première publication de Naru Taru, pensant toucher des enfants, et l’arrêter après deux tomes. Avant de reprendre l’édition de ce manga magnifique neuf ans plus tard). Bref, il est parfois agréable de voir dans les œuvres plus datées d’un auteur, les débuts de ses inspirations !

 

Le top 5 de Pierre-Alexandre Chouraqui

 

Ushio_and_Tora_vol_1_(2004)Ushio et Tora de Kazuhiro Fujita

Ushio est un jeune garçon qui vit dans un temple avec son grand-père. Durant son absence, il découvre une pièce secrète dans laquelle un monstre extrêmement dangereux est enfermé, retenu planté par une lance depuis 500 ans ! Problème : ouvrir la pièce a libéré des centaines d’esprits dans le monde des humains, les mettant tous en danger. N’ayant pas d’autre choix que de retirer la lance pour que le monstre lui vienne en aide, ce dernier, ayant une appétence certaine pour la chair humaine, se jette sur Ushio. Mais celui-ci, une fois la lance en main, change alors d’apparence et recadre immédiatement le monstre, l’obligeant à l’aider pour détruire les forces démoniaques qui sont dans la nature.

Les pérégrinations de nos deux compères commencent, construites sur un récit au travers d’un duo opposé en tout, bardé de comique bon enfant (enfermé depuis 5 siècles, Tora ignore ce qu’est la télé ou le déodorant par exemple !) dans lequel dualité et amitié prendront part lors de combats toujours plus titanesques. Série de 33 volumes, Kazuhiro Fujita dépeint ici une fresque d’action flirtant avec l’horreur, comportant de nombreux rebondissements, de surprises, dans laquelle sa mythologie ne cesse d’être menée tambour battant. Cet auteur de l’un des meilleurs shonen du monde (Karakuri Circus pour ne pas le nommer, stoppé chez nous après 21 tomes) ainsi que du confidentiel et réussi Moonlight Act, a connu sa première consécration avec Ushio et Tora, concentré d’action aux relents seinen bien troussé. Fraîchement arrivé sur le SVOD de ADN en juillet dernier, on ne peut que vous inviter à aller découvrir cela de plus près, en attendant une hypothétique version papier dans l’hexagone.

 

230px-One_Outs_volume_1_coverOne Outs de Shinobu Kaitani

Kojima, batteur vedette des Lycaons, se rend à Okinawa afin de se perfectionner en camp d’entraînement. Là, il rencontre Toa Tokuchi, champion glacial et incontesté d’un jeu de paris dérivé du base-ball, appelé « One Outs ». Détestant ce type de joueurs qui utilisent le base-ball de manière mercantile, Kojima bat Toa in extremis en ayant misé en tout dernier lieu sa carrière tandis que Tokuchi, lui, misait son propre bras. Plutôt qu’il sacrifie son bras (au sens littéral du terme !), Kojima va le convaincre de le rejoindre dans sa propre équipe afin de la renforcer. Tokuchi, très mal perçu par le président du club mais obligé d’accepter son recrutement, se voit alors proposer par le joueur de génie un contrat stupéfiant : être dispensé de salaire durant la saison mais mettre en place son fameux système de paris en plein match, le One Outs. Autrement dit : pour chaque adversaire qu’il éliminera, il gagnera 5,000,000 yens. Mais pour chaque point qu’il concédera, il perdra alors 50,000,000 yens!

Vous n’aimez pas le base-ball ? Ce n’est pas grave ! Shinobu Kaitani, auteur chez nous du fabuleux Liar game (le seul manga de paris en France, allez le lire c’est énorme !), saura vous en faire apprécier toutes les nuances et les subtilités de sa première œuvre. Chaque match, chaque décision, chaque événement n’en sera ponctué en coulisses que par stratégie, manipulation et anticipation du fameux Tokishi, malin comme un singe, repoussant les limites de chaque nouveau pari face au président des Lycons. Les tactiques s’enchaînent, les mises augmentent de manière indescriptibles et les frontières des paris repoussées ! Sans cesse. On jubile de voir de quelle manière le lanceur va se sortir du pétrin volontaire dans lequel il se met bien volontiers ! Un genre différent, bien trop absent en France, que je vous engage à découvrir au plus vite !

 

Giant Killing de Masaya Tsunamoto et Tsujimoto

giant-killing-5790883On reste dans le sport mais de manière atypique encore une fois. Giant Killing raconte les coulisses d’une équipe de football japonaise sur le déclin, reprise par son ancien champion, qui va utiliser des méthodes bien particulières pour faire repartir son club et faire en sorte qu’il devienne le meilleur de l’archipel !

Exit Olive et Tom, et d’emblée, place à la crédibilité ! Giant Killing dépeint, non pas les matchs mais tout le travail préparatoire concernant les membres de son équipe ! L’opiniâtreté de son nouvel entraîneur, Takeshi Tatsumi, ex-footballeur aux méthodes pas du tout conventionnelles, crée dissensions, questionnements, et surprises par l’orientation de sa manière de gérer les joueurs. Et on en redemande, afin de voir si les risques et les décisions vont payer, malgré les clivages et les conflits qui en résultent, que nous découvrirons durant les matchs proprement dits ! Une petite pépite passionnante à lire, calibré comme il faut !

 

 

Miyuki_mangaMiyuki de Mitsuru Adachi

Romance, vie quotidienne, sport… Tels sont les sujets qu’utilise d’ordinaire et avec grand talent ce merveilleux mangaka qu’est Mitsuru Adachi depuis 35 ans déjà. Mais avant le succès absolu de Touch (Théo ou la Batte de la victoire diffusé sur feu La Cinq), le maître nous gratifiait d’un beau morceau de son univers avec Miyuki, une œuvre de jeunesse en 12 volumes.

Masato, jeune garçon de 16 ans a été séparé de sa sœur d’adoption à l’âge de 6 ans après la mort de sa belle-mère. Vivant en pension, il n’accepte qu’un boulot d’été car la demoiselle sur laquelle il a jeté son dévolu, nommé Miyuki, travaille avec lui. Après un malencontreux coup du sort, Masato se fait jeter par cette dernière. Quelques temps plus tard, une autre demoiselle nommée elle aussi Miyuki pour bien faire, attise son intérêt. Seul problème : il découvre que c’est sa fameuse sœur d’adoption qu’il n’a pas vu depuis ses 6 ans !

Mitsuru Adachi s’amuse avec le lecteur et ses personnages en construisant le quiproquo comme un art et en faisant ici le maître mot. En effet, au-delà du fait que le titre du manga ne fasse référence qu’aux deux adolescentes, il implique aussi constamment malentendus drolatiques, situations ubuesques et rebondissements réguliers du à l’exactitude des prénoms des deux jeunes filles. Associé à l’incroyable capacité d’Adachi à maîtriser les non-dits et silences dans un découpage maîtrisé, parsemé de mise en abîme constant avec le lecteur, Miyuki annonçait déjà les immenses qualités de son auteur grâce à sa simplicité et son écriture toujours très touchante dans les sentiments. Une belle œuvre, sincère et paisible, teinté d’humour comme il faut, et que l’on attend désormais de voir en format papier chez nous.

 

Jormungand de Keitaro TakahashiJormungand_1cove_r

On tranche radicalement pour finir avec le seinen intitulé Jormungand. Koko Hekmatyar est une jeune trafiquante d’armes extrêmement douée qui traverse le globe là où elle peut faire le plus de business possible. Entourée de ses hommes de main tous plus atypiques les uns que les autres, elle leur présente un jour un nouveau membre, Jonah. Et lui non plus n’a pas vraiment une histoire banale. Il déteste les armes. Et pourtant c’est un ancien soldat. Un enfant soldat.

Œuvre noire qui nous invite à un pessimisme certain, Jormungand construit son récit en utilisant un paradoxe. Ou comment un enfant qui a connu la guerre et dont la prolifération des armes l’a amené à connaître des drames sans pareil, se retrouve-t-il dans une telle situation ? C’est là toute la clé de l’intrigue. Quasi apathique, peu enclin au dialogue et au contact social, Jonah met donc à profit ses talents meurtriers pour Koko, une trafiquante extravertie et expansive. Si le jeune homme n’engage pas vraiment à l’empathie, nous cherchons tout de même à le comprendre, tout du moins à voir jusqu’où l’enfant ira dans sa quête de survie en s’associant ni plus ni moins avec le diable… Sujet pessimiste s’il en est, Jormungand propose ici une franche réussite en terme d’action et de réflexion sur un sujet, tout aussi cruel qu’il soit, qu’il est important de ne pas oublier…

 

 

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