Top 6 des vampires dessinés

Top 6 des vampires dessinés

Le vampire est partout, le mythe est recréé de multiples façons et sous différents formats, en film mais aussi en dessin. Et pas seulement dans la bande dessinée européenne et les comics américains: le mythe a aussi migré jusqu’en Asie. Après les livres, les séries, il est temps de rendre hommage à six personnages aux dents longues.

 

Valdimir Kergan par Déborah Gay

prince de la nuitVladimir Kergan, c’est ce vampire né sous la plume de Swolfs dans sa série Le Prince de la Nuit, publiée entre 1994 et 2001. Pendant six volumes, nous suivons Vincent Rougemont, et sa quête pour détruire le vampire. Si l’action principale se déroule dans les années 30, Vincent est hanté par les histoires de ses ancêtres et des combats qu’ils ont perdu contre Vladimir Kergan… depuis le Moyen-Âge, en passant par l’inquisition et pour finir dans l’Allemagne nazie. Chacun de ses ascendants a essayé de tuer Kergan pour trouver eux-même un sort funeste, suicide, défenestration, par balle… Vincent est pris pour un fou par la société moderne. En effet, qui pourrait croire qu’il existe des créatures comme les vampires ?

Vladimir Kergan est le vampire de Bram Stoker par excellence. Il craint la lumière du soleil, se nourrit majoritairement de belles femmes qu’il séduit, ne supporte pas les croix … Le loup est son allié et la populace le craint. Des yeux de flamme, de longs cheveux noirs, une haute taille… Séducteur et musicien, diabolique, capable de transformations monstrueuses, s’il n’est pas original dans sa description, il est brillamment mis en scène par Swolfs. On ne sait pas qui il est, ni d’où il vient. On ne sait pas comment il est devenu vampire. On ne peut s’empêcher de lui trouver du charme, même si cela scelle notre mort.

Avec cette bande dessinée, Swolfs a réussi le pari de rester dans une histoire conventionnelle tout en développant une créature, qui hantera encore les mémoires une fois la série terminée.

 

Skinner Sweet par Jérôme Tournadre

2126286-americanvampire_16_0021Ce qu’il y a de bien avec le mythe du vampirisme c’est que celui-ci n’est pas figé. Les règles qui régissent les suceurs de sang changent, évoluent au fil du temps et se ré-inventent sans cesse. Quand ils lancent American Vampire en 2010, le scénaristes Scott Snyder et le dessinateur Rafael Albuquerque n’ont pas seulement l’envie de revisiter l’histoire des USA à la sauce vampire mais ils ont envie de donner un peu de sang neuf. Une idée : le vampirisme est un virus qui s’adapte à son environnement, un nom : Skinner Sweet le premier vampire américain.

Mais ce qui fait la force d’un personnage comme Skinner ce n’est pas qu’il a la capacité de supporter la lumière du soleil, d’être plus fort que les vampires venus d’Europe ou que sa seule faiblesse soit l’or. Non, ce qui marque la rétine c’est que Skinner est un enfoiré de première qui est peut-être plus fréquentable depuis qu’il est devenu un vampire. Transformé à la fin du XIXème siècle, Skinner Sweet, malgré ses pouvoirs, ne vit que pour lui même et déteste viscéralement ses lointains cousins.

Mais, peut-être, se sentant de plus en plus seul, il transformera une aspirante actrice dans le Los Angeles des années 20 après que celle-ci fut laissée pour morte par des producteurs (ou des vampires, je ne sais plus, ces deux espèces se confondent encore aujourd’hui). Bien que détestant son nouveau statut et son créateur, Pearl Jones restera liée à lui et traversera elle aussi une Amérique en constante évolution jusqu’a la fin. Fantastique raclure et femme superbe et sans pitié, Skinner Sweet et Pearl Jones sont les piliers d’une série dont le dernier tome vient juste de sortir chez Urban Comics. Lisez et savourez.

 

Muriel par Déborah Gay
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Muriel. Editions Saphira.

En Corée, le vampire classique a aussi fait des émules. Notamment dans le manhwa Model de Lee So-Young. Dans ce manga, nous suivons une jeune peintre, Jiyae, étudiante en Europe, qui ramène chez elle un bel inconnu endormi. Durant la nuit, ce dernier se lève et la mord. Elle décide alors de faire payer son sang, en échange d’un portrait. Le vampire, Muriel, doit devenir son modèle. Il accepte. Mais Jiyae doit venir le peindre dans sa demeure, et y rencontre un étrange garçon, Ken, et une gouvernante austère, Eva.

Muriel est un vampire européen : il craint la lumière du jour, boit du sang et vit dans une vieille demeure au milieu de nulle part. Model propose un huis-clos, et un triangle amoureux. Ken veut emmener Jiyae avec lui. Jiyae se sent attirée par Muriel. Muriel, artiste lui aussi, peint des âmes sur les tableaux. Le manhwa en lui-même est un véritable mix de culture européenne à la sauce coréenne. Christianisme, anges, le sang et la culpabilité se mélangent dans une lecture très shojo du mythe avec un graphisme épuré. On évite quand même les grandes pétales de roses etc… Muriel reste alors le vampire androgyne, bisexuel, cheveux longs et bien habillé de noir, un être que l’on imagine langoureux, et au charme qui peut être fatal.

 

Alex Elder par Mathieu Poitier

1021847-crimson__3_variant_cover_by_joe_quesada_and_jimmy_palmiottiAlex Elder est un ado de 16 ans, qui s’adonne à des trucs de son âge, jusqu’au jour où il est sauvagement attaqué par un gang de vampires, en plein milieu de Central Park. Sauvé in extremis par un mystérieux personnage, il devient malgré lui l’élu qui sauvera le monde de l’Apocalypse. Au-delà du scénario à tiroirs qui tente une relecture un peu prétentieuse de l’Ancien Testament à la sauce vampire, le comics Crimson écrit par Brian Augustyn et dessiné par Humberto Ramos, observe de près son personnage principal, le jeune Alex. Il est une sorte de miroir de l’adolescent de la fin des 90’s. Un peu perdu, il traverse sa vie sans en être totalement acteur, jusqu’à ce qu’elle bascule. Il va alors devoir faire face à une violence inconnue pour lui. Sans réellement révolutionner le genre, Crimson s’inscrit dans la lignée d’un Buffy, dont Alex est le pendant masculin.

Par contre, ici, point de romantisme, ni même d’érotisme, comme on en trouve dans le mythe du vampire classique. Dans Crimson, les vampires sont punks, glams ou tout de cuir vêtus. Et oui, le début des années 2000 voit la mode dite néo-gothique devenir une tendance à part entière et ce ne sont pas les franchises Blade et Underworld qui me contrediront…

 

Cassidy par Jérôme Tournardre
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Cassidy, de Preacher.

Que peut-on rajouter comme personnage dans un groupe composé d’une tueuse à gage et de son ex devenu prêtre et portant en lui le fruit de l’union d’un ange et d’un démon ? Quel genre de protagoniste doit-on rajouter pour raconter la quête pour retrouver Dieu qui a démissionner de son poste ?
Réponse de Garth Ennis : “facile, un vampire, mais attention hein ! Un vampire irlandais !”

Au même titre que Skinner Sweet, Cassidy est un vampire qui s’éloigne des canons popularisés par Anne Rice et des figures gothique de Stoker. Cassidy est surtout le batard légitime des vampires du fabuleux Near Dark de Kathryn Bigelow. Arborant jean et lunettes de soleil, il est le descendant de Severen. À l’époque où la majorité des filles mouillaient leurs petites culottes devant Louis et Lestat, cela faisait du bien de voir débarquer Cassidy et sa fuck you attitude. Se spécialisant dans le dézingage à tout va, Ennis va même confronter directement Cassidy à un ersatz de Lestat et le résultat est tout simplement réjouissant. Elément essentiel d’un des trios les plus fantastiques du comic-books, Cassidy est aussi un enfoiré de première qui détruit peu à peu tout les gens qu’il approche. Un vrai vampire tel qu’on peut en connaître dans la vie.

 

Rose-Red Strauss par Mathieu Poitier

2996809085_1_3_MgVuSGWxVampire Chronicles, est une histoire d’amour millénaire, de malédiction, de sang et de larmes et… d’extra-terrestres! Rose-Red Strauss est un vampire dans la plus pure tradition, mystérieux, fascinant, torturé et désespérément seul. Il représente la plus haute autorité puisqu’il est le roi des vampires mais cela lui importe finalement peu. Ce que Strauss veut, c’est retrouver Adelheid, son tendre et unique amour. Etant extrêmement puissante mais totalement instable, elle fut emprisonnée et Strauss n’a de cesse de parcourir le monde pour la trouver et la libérer. Au fil de ses neuf tomes, Vampire Chronicles dévoile une complexité inattendue et un jusqu’au-boutisme assumé en osant mélangé E.T et vampires. Pourtant de manière surprenante on se laisse prendre.

Strauss a tout du leader, il est calme, réfléchi, diplomate et fait preuve d’anticipation mais son spleen est plus fort que tout. De manipulation en trahison, il doit parvenir à son but à tous prix. En somme, une figure romantique par excellence.

 

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