
Top Comic-books 2014
Vous n’allez pas y couper !. A l’instar des collègues martiens férus de séries, de musique de films ou de jeux vidéos pour bébé, je vais moi aussi vous faire le top de mes meilleures BD de 2014. Ils sont venus, ils sont tous là et ils se sont battus pour figurer sur le podium. La sélection fut sévère entre les histoires de super-héros, les contes, la science-fiction, l’horreur avec des marcheurs morts, les polars, les récits grands publics et les publications plus confidentielles.
Pour information j’ai choisi de ne pas retenir les séries toujours en cours de publication qui n’ont pas commencé à être publiées cette année (exit donc Saga ou American Vampire). Seuls sont retenus les volumes uniques et les séries qui ont commencé ou se sont terminé cette année. Enfin n’hésitez pas à cliquer sur les titres afin de (re)lire l’article qui fut consacré à chacun de nos chouchous. Excelsior !
10/ Velvet d’Ed Brubaker et Steve Epting
Le duo gagnant à l’origine des fantastiques aventures de Captain America dans les années 2000 se retrouve ici pour une série d’espionnage qui nous a scotché d’emblée. Avec un pitch simple et excitant (les aventures d’une secrétaire, ex-espionne, au sein d’une agence de renseignement) Ed Brubaker prolonge l’univers qu’il a développé dans Captain America et The Winter Soldier. Pour ne rien gâcher Velvet Templeton se révèle être un personnage fascinant de par son passé, ses blessures et sa capacité à mettre n’importe qui au tapis en moins de cinq secondes. Les personnages de femmes d’âge mur sont, de plus, suffisamment peu nombreux pour ne pas saluer la mise en avant de celle-ci au sein d’un récit passionnant.
9/ The Avengers de Jonathan Hickman
Quand il reprend les rênes des Avengers après le règne de Brian Bendis, Jonathan Hickman (qui sort tout juste de son- excellent- run sur Fantastic Four) a la lourde tâche de faire perdurer une franchise d’autant plus lucrative que le succès cinématographique est passé par là. C’est donc tout naturellement qu’Hickman va n’en faire qu’a sa tête et va poser ses conditions ! En mettant dans un premier temps hors-jeu l’équipe du film et en créant un nouveau modèle basé sur des grandes figures et des petits nouveaux il prend à revers nos attentes et, pour ne rien cacher, nos craintes. Ce premier tome des Avengers c’est la certitude d’entrer dans un grand récit de science-fiction doté d’une architecture impressionnante dont on n’a d’ailleurs pas encore contemplé toutes les ramifications.
8/ Porcelaine de Benjamin Read et Chris Wildgoose
C’est un peu notre ovni de l’année. Porcelaine c’est l’album que tu dégottes sans trop savoir ce que tu as dans les mains. Que tu n’attendais pas spécialement et qui t’intéresse franchement pas plus que cela. Tu te dis que quand même tu vas feuilleter les premières pages pour voir ce que cela donne et tu te retrouves sans le savoir à dévorer l’histoire jusqu’à la dernière case. Tu es tombé dans une warp-zone et pendant un moment tu fus plongé dans un univers passionnant. Porcelaine c’est un traquenard… mais un des plus magnifiques de l’année.
7/ Green Lantern/Green Arrow de Dennis O’Neil et Neal Adams
Le succès de Arrow a au moins eu le mérite de permettre à Urban de proposer plusieurs oeuvres autour de l’archer vert en s’appuyant de la notoriété de la série télévisée. Si la série de Jeff Lemire et d’Andrea Sorretino a retenu notre attention c’est bel et bien l’intégrale des épisodes de la série Green Lantern/Green Arrow qui nous a totalement réjouie. Écrit par Dennis O’Neil et dessiné par Neal Adams, l’influence de cette série qui voit les deux héros sillonner les routes du pays et prendre conscience des problèmes de l’époque (racisme, chômage, drogue, logement, écologie, etc. etc.) est aussi importante que celle qu’eurent Watchmen et The Dark Knight Returns en leur temps. Les magnifiques dessins de Neal Adams illustrent magnifiquement les propos d’un Dennis O’Neil qui conçoit alors que le média dans lequel il évolue doit effectuer sa mue. Une date dans l’histoire des comic-books, tout simplement.
6/ Les Gardiens de la Galaxie de Dan Abnett et Andy Lanning
Oubliez poliment les aventures récentes écrites par Brian Bendis, les vrais Gardiens de la Galaxie, ceux qui n’hésitent pas à tout cartonner pour réussir leurs missions c’est la-dedans qu’il faut les lire. Lancé par Dan Abnett et Andy Lanning à la suite d’Annihilation Conquest, Les Gardiens de la Galaxie est le prototype de la série qui ne rencontra pas un grand succès à l’époque mais envers laquelle on porte un amour immense. Le succès du film rend enfin justice à cette Agence Tous Risques des étoiles qui n’espère plus que ses plans se déroulent sans accroc. Aventures trépidantes pour personnage haut en couleurs, Les Gardiens de la Galaxie c’est la promesse de se laisser emporter dans les étoiles sans savoir comment se déroulera le voyage et si on arrivera indemne à bon port.
5/ New X-men de Grant Morrison
La fin de la réédition à petit prix chez Panini nous permet de retrouver en quatre volumes, l’un des plus grands travaux d’un des plus grand auteurs de comic-books. Magnifique chaînon entre son blockbuster mythologique JLA et son récit anarchiste Les Invisibles, Grant Morrison profite du succès du premier film X-Men pour faire rentrer de plein pied les enfants de l’atome dans le XXIe siècle. Se concentrant sur un petit groupe de personnages tout en décrivant un univers en total expansion, proposant une relecture du run de Claremont et Byrne tout en mettant en place un conflit de génération explosif, Grant Morrison offre ni plus, ni moins que le plus grand run sur les X-Men depuis le début des années 90 et qui ne sera jamais égalé depuis.
4/ Fear Agent de Rick Remender
Ne jamais se rendre, ne jamais capituler, ne jamais baisser les bras. Ce credo, Heath Huston va le suivre durant toute son épopée. Pour sa première grande œuvre, Rick Remender emporte le lecteur dans un tourbillon de péripéties que le brave et alcoolique Fear Agent devra affronter pour espérer vivre quelques secondes de plus. A l’instar de la grandiose série télé Farscape, toutes les idées et concepts de SF qui parsèment Fear Agent sont un moyen pour le scénariste de confronter Heath à ses démons afin qu’il puisse enfin les surmonter. Peuplé d’une flore impressionnante d’aliens et de personnages passionnants, Fear Agent est un petit joyau à lire et relire.
3/ Gotham Central de Greg Rucka, Ed Brubaker et Michael Lark
Cette année la meilleure série de l’univers Batman est une histoire où ce dernier n’est pas le protagoniste principal. On serait même tentés de dire qu’il joue un rôle de figuration si son influence n’était pas si palpable dans chaque enquête que doivent mener les inspecteurs de la criminelle de Gotham City. Gotham Central c’est le meilleur des séries policières des années 90 dans l’univers de Batman, le tout servi par trois grands artistes. Nulle question de combat épique et dantesque entre le Chevalier Noir et les pires freaks de la cité, ici on relève le col de son imper pour se protéger de la pluie tandis qu’on prend des notes devant ce corps sans vie trouvé dans une allée sombre. En décidant de raconter les histoires de « simples » inspecteurs de police, Rucka et Brubaker mettent en valeur ces personnages que l’on croise au détour d’une case et qu’on oublie sitôt la page tournée. On prend le temps ici de découvrir leur quotidien, leur vie, leur espoir et leur peur. Récit policier dont les multiples enquêtes sont autant de points d’entrée dans la misère humaine, Gotham Central est un petit bijou que le temps rend encore plus beau.
Let’s be careful out there !
2/ Locke and Key de Joe Hill et Gabriel Rodriguez
On l’aura attendu, la fin de Locke & Key, mais l’attente valait la peine tant le grand récit des enfants Locke nous a pris aux tripes d’une force telle qu’aujourd’hui encore les émotions diverses et contradictoires reviennent au fur et à mesure que ces lignes s’écrivent. Peur, amour, rire, folie, tendresse, écœurement, colère, haine, révolte…tout cela et bien plus encore. Se confrontant à plusieurs genres (de la chronique adolescente au récit de maisons hantés en passant par le conte enfantin), Joe Hill et Gabriel Rodriguez font faces à leurs propres démons à travers l’histoire de ces trois enfants frappés par l’horreur dès le début de la série. Ils n’auront alors de cesse que d’affronter de grandes épreuves afin de surmonter leur chagrin et vaincre la peur du monstre caché sous le lit. Difficile d’un premier abord, le dessin de Rodriguez s’avère au fil des numéros d’une remarquable efficacité et se révèle même assez jouissif quand le bonhomme s’aventure dans l’expérimentation et l’hommage. Enfin si la comparaison reste facile, on ne peut s’empêcher de voir dans Locke & Key un certain règlement de comptes avec la figure paternelle. Joe Hill règle des comptes avec son passé et tue symboliquement son père (Stephen King) afin de mieux lui rendre hommage et le remercier.
et enfin tout en haut du top
1/ The Walking De………..
non je déconne
1/ Superman – Identité Secrète de Kurt Busiek et Stuart Immonen
L’horreur de notre monde a cruellement frappé à notre porte cette semaine et je vous avoue sans honte que c’est dans ce genre de moment que je regrette que Superman n’existe pas. Mais peut-être que si finalement. Elle est là, la puissance du dessin quelque soit sa provenance ! Celui de délivrer un message, de faire rire, de faire réfléchir, de nous donner des outils pour affronter la vie. Certains aimerait la faire taire, cette capacité à faire de nous des êtres meilleurs. Ils n’y arriveront jamais !
Avec cette minisérie en quatre épisodes, Kurt Busiek et Stuart Immonen offrent ici l’un des récits les plus fort sur la figure du plus grands des super-héros. La vie de ce jeune Clark Kent qui découvre qu’il a les même pouvoirs que le personnage dont il lit les BD est une des plus belles métaphores sur le parcours de vie de chaque humain. Une merveille, tout simplement, que quiconque peut lire. Que vous soyez fan du super-héros solaire ou que n’ayez jamais lu une de ses aventures, ce récit a ceci d’incroyable que son propos transcende le temps et les frontières et aujourd’hui, plus que jamais nous avons besoin de cela.