Top des séries dont on aimerait réécrire la fin

Top des séries dont on aimerait réécrire la fin

Il y a les fins que l’on célèbre et celles qui nous frustrent. Il y a les fins déceptives qui ne répondent pas aux attentes. Il y a les fins qui n’en sont pas vraiment, dommages collatéraux d’une annulation non anticipée. Aujourd’hui, on a choisi de piocher dans des séries qui nous ont privé d’une résolution satisfaisante pour tout un tas de raisons. Et offrir ainsi un horizon de ces finals que l’on aimerait réécrire.

CSI : Miami (par Guillaume Nicolas)

horatio-going-ballisticC’est une non-fin. La timide réunion de l’équipe de la police scientifique de Miami, dans un bar, autour d’un verre. Si nous ne souffrons pas d’un cliffhanger non résolu, force est d’admettre que pour le terme d’une série, c’est un peu léger. Bien sûr, il faut comprendre que l’annulation n’a pas été annoncé suffisamment tôt pour permettre aux scénaristes d’organiser son grand final. Il faut savoir raison garder. Toutefois, le grand Horatio Caine ne méritait pas de sortir par la petite porte. Quand on a créé un personnage aussi fort, démonstratif, puissant ; quand on a illustré pendant une décade la théorie du surhomme de Nietzsche, réduire sa conclusion à un objet banal du quotidien ne devient plus seulement frustrant mais rompt avec la logique interne du personnage.

Et si CSI : Miami s’était arrêté trop tard ? Le final de la sixième saison possédait quelque chose de définitif. Imaginez la scène, Horatio abattu sur le tarmac d’un aérodrome ; son corps, allongé inerte et un travelling arrière qui part de son visage figé en gros plan pour reculer par le verre brisé de ses lunettes. Du symbolisme à plein régime. Et la tragédie qui sied si bien au personnage. Finalement, la série ne pouvait, ne devait pas se terminer bien.

Ally McBeal (par Guillaume Nicolas)

larry+allyLe cas Ally McBeal est intéressant. Et simple. Ici, ce n’est le ou les derniers épisodes que l’on aimerait réécrire mais toute une cinquième saison. Et la solution tient en trois mots : Robert Downey Jr. Un être vous manque et tout est dépeuplé. L’adage n’a jamais été aussi exact. Ally avait enfin trouvé son âme soeur, l’être capable de lui renvoyer son univers excentrique tout en l’apaisant. De la fragilité et de la force. Toute la dernière saison souffre de son absence, du vide qu’il a laissé. Son souvenir hante littéralement la saison et l’ensemble frôle la dépression. Des personnages à la writer’s room, tous semblent souffrir d’une neurasthénie collective, jusqu’à un trouble de personnalité quand la série accumule les gestes autodestructeurs.

On dit parfois que les fins heureuses sont les moins mémorables. Ally méritait un happy end, son happy end. Il avait un nom : Larry Paul. Damn you, Robert Downey Jr !

Pushing Daisies (par Déborah Gay)

pushingdaisiesOui, bon OK, c’est facile d’attaquer des séries qui ont été annulées. Mais quand même. Pushing Daisies était vraiment une comédie à l’eau de rose, tout en couleur bonbon, mignon comme tout, avec son héros, Ned, qui peut réveiller les morts (mais s’il les retouche une seconde fois, ils meurent à jamais et s’il ne les retouche pas, quelque chose d’autre meurt à la place) et sa petite amie décédée une première fois, Chuck. Que Lee Pace maîtrisait bien le regard langoureux et perdu, alors que sa serveuse, Olive, se perdait dans une comédie musicale. Du kitsch, de la couleur, du camp ! Et pourtant, le dernier épisode, voilà celui qui emballe toute la série comme un énorme burrito indigeste, où toutes les tensions sont apaisées, dans un happy ending totalement faux.
Il aurait mieux fallut tout faire éclater, tant pis pour l’eau de rose, plutôt que de supporter ces insupportables minauderies, la fin des mensonges et franchement, comment Chuck et Ned vont ils réussir à vivre ensemble jusqu’à la fin des temps ? D’ailleurs, est-ce que Chuck mourra un jour ou restera-t-elle à jamais un vampire des temps modernes ? Et les frères de Ned, hein ? Et son père, qui l’abandonne, le sauve dans un caméo, c’est qui, c’est Dieu ? Trop de questions sans réponses, trop de réponses apportées qui sonnent faux. Dommage.
Je suppose donc que : Ned touche accidentellement Chuck quand cette dernière trébuche dans la cuisine. Fou de colère et de rage, il se met à hurler, des cornes lui pousse sur la tête, l’horizon s’assombrit, les hordes de satan poussent des cris de joie. En fait, Ned, c’est Hellboy.

Deadwood (par Déborah Gay)

deadwoodBon, là, on est d’accord, il n’y a juste pas de fin. Série annulée, volonté d’un film de dernière minute, pas de film, bref, on ne saura absolument jamais ce qu’il advient de Seth, d’Al Swearengen, des prostituées au grand cœur et surtout de Calamity Jane et Joanie… Qui gagne dans la guerre de gang sanglante et sordide, sous les yeux terrorisés de la population de Deadwood ?
Une seule réponse : Calamity Jane, Joanie et je rajoute Trixie dans le lot, organisent une révolution des prostituées. Ces dernières tuent leurs clients et leurs boss dans leur sommeil, créant une dictature féministe et féminine. Seul survit Sol, parce qu’il est mignon, gentil et complétement dévoué à Trixie, et Seth, parce qu’il s’était planqué à temps. Il devient alors ambassadeur de la république indépendante de Deadwood, république amazonienne du Far West. D’ailleurs, le téléspectateur se rend alors compte sur Deadwood, va s’élever la vieille ville de Sin City.

How I Met your Mother (par Déborah Gay)

himym-topJe ne reviendrais pas sur pourquoi How I met your mother méritait une autre fin, Marine Pérot l’a fait avant moi. Comment la série aurait pu se finir autrement ?
Facile : en fait, Ted termine seul avec Barney au bord d’une piscine, à siroter des mojitos, dans un pur ménage à trois avec Robin. Les enfants de Ted ne sont que des hallucinations de ce dernier, qui est en réalité complètement fou et persuadé d’être un génie de l’architecture. Il est pourtant aimé par ses deux compagnons et accepté tel qu’il est. Au lieu d’une comédie, au lieu d’un drame, nous avons alors un plaidoyer pour l’acceptation de la différence, du handicap et l’amour du prochain. Ted reprend alors son histoire devant deux autres “enfants” (des peluches, un lapin jaune et un ours blanc par exemple) en racontant l’histoire de comment il a rencontré Barney.

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