
Bilan 2016 du Prof Zikiki
2016 est terminée et c’est déjà l’heure du bilan pour une année qui s’est révélée riche en jeux et en émotions. En plus de mes deux ans au Daily Mars, 2016 était aussi ma première édition de la Paris Games Week en tant que journaliste en compagnie de Bruno. Nous avons eu la chance de rencontrer et de discuter directement avec beaucoup d’acteurs du jeu vidéo comme Romain de Waubert de Genlis pour Endless Space 2 (preview ici) et Tobias Stolz-Zwilling pour Kingdom Come Deliverance (preview ici). C’était aussi l’occasion de voir des plus petites productions françaises innovantes et d’échanger avec les développeurs (on en parle ici). Malgré le bruit assourdissant et la chaleur étouffante, ce fut une expérience plus que positive. Prochaine étape, l’E3 à Los Angeles en Juin ?
Beaucoup d’autres jeux AAA auraient mérité une petite place dans mon top et le choix fut ô combien difficile ! Je pense surtout à des titres comme l’enchanteur The Last Guardian (critique ici), le très bon cru Pro Evolution Soccer 2017 (critique ici) ou bien XCOM 2 (critique ici) que les fans de Stargate SG1 comme moi devraient apprécier. Les jeux indépendants ont également été nombreux cette année à débarquer sur nos machines et plus particulièrement sur la plateforme Steam. Certains experts parlent déjà du phénomène « Indie Apocalypse » avec pour cause un contrôle qualité plus que moyen de la part de Valve. Trouver une pépite d’or au beau milieu d’une décharge devient de plus en plus difficile et les jeux qui valent le détour souffrent en même temps d’une pauvre visibilité. Heureusement, la rédaction a quand même vu passer d’excellents jeux et encore une fois il a fallu faire un choix draconien. J’ai du écarter de la liste le très bon Aragami, l’intrigant Beholder (vidéo découverte ici), l’innovant Darkest Dungeon (critique ici) ou bien le dernier RPG du studio à l’origine de Bastion intitulé Transistor. Et j’en oublie sûrement énormément! Malgré ses difficultés, j’espère de tout cœur que la scène indé va continuer à croitre en 2017.
Du côté des surprises, le risque pris par Battlefield I a payé grâce à son contexte inédit de la Première Guerre mondiale. Même si le jeu m’a fait soupirer plusieurs fois en tant qu’historien, je dois reconnaître que DICE a fait un super boulot pour mettre en scène la violence des combats, que ça soit à travers des graphismes quasi réalistes ou des bruitages tout aussi impressionnants. Mention spéciale à la campagne solo qui nous emmène dans des terrains d’affrontements méconnus par le grand public ! Au menu des déceptions, l’année fut chargée. Tout d’abord l’arrivée tant attendue des casques V.R m’a laissé un goût amer. Trop chers et avec un catalogue de jeux quasi inexistants, la V.R n’est pour le moment pas à la hauteur de son potentiel. Deuxième grosse déception, Mafia III aurait pu être un grand jeu, notamment grâce à son habilité à retranscrire une époque difficile de l’histoire américaine dans une captivante Louisiane (on en parle ici). De bonnes idées, mais bourrés de défauts dont une optimisation désastreuse, Mafia III aurait largement bénéficié de six mois de développement supplémentaires.
Plus encore que certains jeux horribles sortis cette année, le véritable flop de 2016 est bien la technique honteuse des grosses productions sur PC même si les consoles ne sont pas épargnées pour autant. Le meilleur exemple est Dishonored 2 qui a énormément souffert au niveau des ventes à cause d’un framerate instable et d’un clipping à rendre aveugle, le tout étant au final injouable. Et malheureusement pour les joueurs, il est loin d’être un cas isolé. Le manque total de finition est un mal qui gagne du terrain d’année en année, la faute probablement à une pression du calendrier (hello Final Fantasy XV) ou des choix de dates suicidaires et incompréhensibles (coucou Titanfall 2 et Dishonored 2).
Trêve de bavardages, je vous souhaite à tous amis lecteurs une très bonne année 2017 dans la joie et surtout la santé !
Top 5 des Jeux AAA
- Warhammer Total War
Avec le dernier opus de sa célèbre franchise Total War, les anglais de chez Creative Assembly nous ont livré un jeu complet, beau et surtout addictif. L’univers sombre de Warhammer prend ici toute sa dimension lors de batailles épiques où s’affrontent devant vos yeux ébahis des milliers d’unités dans un bain de sang biblique. Avec certes moins de factions par rapport au précédent Total War: Attila (critique ici), Creative Assembly a cette fois-ci préféré développer en profondeur les quatre races disponibles dans le jeu de base (l’Empire, les Comtes Vampires, les Nains et les Peaux-Vertes). Force est de constater qu’ils ont eu raison, chaque faction nous donne vraiment ce sentiment d’être unique et originale, multipliant au final par quatre la rejouabilité du titre. Total War: Warhammer (critique ici) m’a définitivement réconcilié avec la série qui perdait de la vitesse depuis quelques années. Pour ceux qui hésitent encore, je vous le recommande chaudement.
- Dishonored 2
Malgré ses défauts techniques, la suite de Dishonored (critique ici) reste un modèle du genre notamment face à un décevant Deus Ex: Mankind Divided (critique ici). Toujours plus loin et toujours plus beau, Arkane Studio maîtrise clairement son sujet à la faveur d’un gameplay émergent qui ouvre des possibilités infinies et une direction artistique qui ne laissera personne indifférent (on en parle ici). Après la grisaille de Dunwall du premier opus, le joueur se retrouve cette fois à parcourir les rues chaudes de Karnaca dans une lutte politique pour reconquérir un trône visiblement maudit. Encore du super boulot de la part du studio lyonnais dont j’ai déjà hâte de voir le prochain projet.
- Dark Souls 3
Débuté en 2009 sur PS3 avec Demon’s Souls, la saga action RPG de From Software s’est taillé une réputation d’excellence parmi les hardcore gamers grâce à un gameplay profond et une difficulté à vous faire arracher les cheveux. En plus de son challenge corsé et d’une jouabilité aux petits oignons, la série des Souls profite d’une direction artistique à tomber par terre qui flirte entre la dark fantasy, le style gothique et l’univers lovecraftien. Au final Dark Souls 3 (critique ici) porte en lui tout le savoir-faire du studio Japonais en combinant les meilleurs ingrédients de tous ses précédents titres. En résulte l’un des meilleurs RPG de tous les temps, Dark Souls 3 est également la parfaite conclusion d’une série mythique qui aura marqué tout une génération.
- Doom
Sans faire grand bruit, les FPS à papa, comme on aime les appeler, font depuis quelques années un retour en force sur nos écrans. Après la résurrection de B.J. Blazkowicz avec l’excellent Wolfstein: The New Order (critique du DLC Old Blood ici), c’est au tour du légendaire Doom (critique ici) de revenir d’entre les morts. Plus beau que jamais, le remake inespéré de Bethesda est un sans-faute. Bourrin, gore et sanglant à souhait, Doom ne fait pas dans la dentelle et c’est tant mieux. Massacrer des hordes de démons à la pelle accompagné par des riffs de guitares endiablés n’a jamais été aussi jouissif. Vite, vite, le reboot de Duke Nukem !
- Uncharted 4: A Thief’s End
Dernier volet d’une série désormais légendaire, Uncharted 4 (critique ici) n’a pas déçu et vient parfaitement conclure l’histoire de notre héros préféré. Naughty Dog a encore fait fort avec des graphismes époustouflants et une animation incroyable pour de la PS4. La frontière entre un film d’Indiana Jones et Uncharted n’a jamais été aussi mince. Nathan Drake va nous manquer mais il laisse derrière lui des aventures inoubliables. Un must have !
Top 5 des Jeux Indés
- Fragments of Him
Fragments of Him (critique ici) est un simple jeu narratif relativement court. Mais derrière son côté simpliste, le titre de Sassybot cache un trésor. C’est avec Fragments of Him que j’ai vraiment réalisé l’énorme potentiel du jeu vidéo pour nous toucher en plein cœur. Le jeu raconte une émouvante histoire d’amour, de tolérance et de deuil. Et il le fait avec brio, que ça soit grâce à sa direction artistique épurée ou sa narration, Fragments of Him nous emporte dans un torrent d’émotions dont on ne ressort pas indemne. Mon coup de cœur de l’année !
- Firewatch
Sortie de nulle part, Firewatch (critique ici) en a impressionné plus d’un par la grande qualité de son écriture et la modélisation de ses environnements. Direction la forêt sauvage du Wyoming en 1989 où le joueur se retrouve dans la peau d’un garde forestier débutant. Fuyant son passé, Henry est un solitaire et a pour seul contact humain ses échanges avec sa superviseuse Delilah via un talkie-walkie. Pendant un événement mystérieux qui vous poussera à enquêter toujours plus loin dans la forêt, le joueur sera amené à développer petit à petit sa relation avec Delilah à travers des dialogues justes et extrêmement bien écrits. Bravo à Campo Santo !
- Stardew Valley
Le moins qu’on puisse dire, c’est que cela faisait longtemps qu’on attendait le digne successeur de Harvest Moon. Et enfin le voilà ! Alors pour ceux qui ne connaissent pas le concept, Stardew Valley est un jeu en pixel art de simulation de vie à la ferme. Alors oui tout de suite dit comme ça, certains hurleront au troll. Sauf que Stardew Valley est tout sauf un jeu comique comme Goat Simulator ou autres bizarreries. C’est un chef-d’œuvre qui a parfaitement capté cette envie viscérale que nous avons tous connue un jour, celle de laisser tomber cette routine morne et monotone pour enfin respirer l’air pur de la campagne et vivre simplement de légumes et d’eau fraiche. Résumer en quelques lignes Stardew Valley n’est pas chose aisée, alors pour conclure je n’ai qu’une seule chose à vous dire : foncez l’acheter ! Pour environ 15 euros, vous n’allez pas le regretter !
- The Banner Saga 2
The Banner Saga est un excellent tactical RPG lorgnant du côté des Fire Emblem. Comme tout bon RPG s’inspirant de la mythologie nordique, on retrouve une légende viking racontant une sanglante histoire d’exil et de sacrifices. The Banner Saga 2 continu la tragique epopée commencée dans le premier opus et ne faiblit pas. Chaque décision et chaque action auront un impact sur le déroulement du jeu, modifiant plus ou moins le scénario. La réalisation est toujours au top avec en plus une direction artistique singulière et vraiment magnifique. La musique n’est pas en reste et colle parfaitement à l’ambiance glaciale, épique et dramatique du titre. On attend avec impatience The Banner Saga 3 qui viendra conclure cette surprenante trilogie.
- Griw Dawn
Depuis Diablo III, les Hackn’s Slash se comptent sur les doigts d’une main. Heureusement pour nous, les vétérans de chez Crate Entertainement à l’origine du brillant Titan Quest sont de retour. En s’inspirant des anciens Diablo, Grim Dawn a brillamment réussi à remettre au goût du jour cette ambiance glauque et apocalyptique si particulière. La réalisation en 3D isométrique est vraiment de qualité et plus important encore les mécaniques de gameplay sont bien pensées avec pour résultat un jeu nerveux et addictif. Grim Dawn vient se hisser directement parmi les meilleurs hack’n slash de tous les temps!
Le Meilleur DLC de 2016
- The Witcher 3: Blood and Wine
CD Projekt… Quel studio mes amis! Après The Witcher 3 (critique ici) qui restera surement dans les annales, les polonais ont encore frappé un grand coup en donnant une leçon à tous les AAA aux DLC hors de prix et aux contenus minables. Blood and Wine (critique ici) nous emporte dans une toute nouvelle région nommée Toussaint, aux allures de Toscane, où la joie de vivre et la bonne nourriture règnent en maîtresses. Cependant, derrière les apparences de paix et de prospérité, le duché est victime de mystérieux meurtres en série pour lesquels notre bon vieux sorceleur devra enquêter. Grâce à sa durée de vie gargantuesque (plus de 30 heures, facile !) et son scénario intriguant, Blood and Wine peut facilement prétendre au titre du meilleur DLC de cette année. En attendant Cyberpunk 2077, les dernières aventures de Geralt se dégustent comme un bon vin.
La Bonne Surprise de 2016
- World of Final Fantasy
Pas assez mis en avant par SquareEnix, World of Final Fantasy s’est retrouvé à sa sortie dans l’ombre de Final Fantasy XV. Quel dommage ! Le jeu est une touchante lettre d’amour pour une série mythique, mais c’est surtout une surprise à laquelle je ne m’attendais pas du tout. En reprenant les codes ancestraux du J-RPG c’est à dire des combats au tour par tour, une histoire plus complexe qu’elle n’y parait et des personnages hauts en couleurs, World of Final Fantasy est une franche réussite. Oui c’est vrai, ce spin-off est un pur fan-service pour les amoureux de Final Fantasy. Mais Kingdom Hearts l’était tout autant à sa sortie avec le succès qu’on lui connait aujourd’hui. Pour les nostalgiques d’une époque révolue, World of Final Fantasy est un cadeau qui vaut de l’or.
La Déception de 2016
- Final Fantasy XV
Final Fantasy XV est un bon jeu mais il est loin d’être l’opus révolutionnaire qu’on attendait tous depuis dix ans. Les combats sont certes ultra dynamiques et superbement mis en scène mais également beaucoup trop faciles. Même l’histoire, l’un des arguments forts de la série, est plutôt moyenne, faute d’une narration trop hachée et parfois incompréhensible. Clairement Square Enix a dû amputer des pans entiers de son jeu à cause d’un développement chaotique (on en parle ici) en pensant que personne n’allait le remarquer. L’énorme potentiel de Final Fantasy XV rend la déception encore plus douloureuse. Mon cœur de fan en pleure encore et tremble déjà pour le remake de Final Fantasy VII.
Flop 5 de 2016
- No Man’s Sky
Depuis sa première annonce, No Man’s Sky (critique en deux parties ici et ici) nous a vendu du rêve avec des trailers impressionnants et des promesses plein les besaces. Face à la énorme hype auprès des joueurs, Sony n’a pas hésité à propulser le projet de Hello Games sur les devants de la scène. Résultats des courses, le lancement catastrophique a mis en lumière un jeu plus que moyen, répétitif et ayant visiblement bénéficié de publicités mensongères. No Man’s Sky est une véritable arnaque vendue plein pot et c’est pas le silence radio du studio pendant des mois qui a calmé la rage des joueurs. Morale de l’histoire, évitez de réserver un jeu avant d’avoir vu ou lu plusieurs critiques fiables.
- Homefront: The Revolution
Malgré son contexte géopolitique ultra intéressant et fouillé avec une Amérique sous occupation, le reboot de Homefront (critique ici) a une fois de plus lamentablement échoué. Pourtant en tant que FPS solo (assez rare pour le souligner), le titre avait quelques bonnes idées mais rapidement gâchées par des bugs à répétitions, une IA bête comme mes pieds, une optimisation terrible et une écriture bancale. Après deux tentatives ratées, je doute qu’on revoit de sitôt la licence Homefront. Quand ça veut pas et bah ça veut pas.
- Alekhine’s Gun
Non, non et non. On ne peut pas sortir un jeu d’infiltration aussi nul en 2016 et afficher le prix d’une production AAA (40 euros sur Steam). Les graphismes sont magnifiques pour de la Playstation 2 sauf que voilà la console commence sérieusement à dater. Bon c’est vrai le très bon Clandestine (critique ici) ne brillait pas non plus de ce côté là mais au moins il compensait par un gameplay solide. Dans Alekhine’s Gun, c’est le néant absolu. En fonction des situations, les bugs à gogo vous feront à tour de rôle hurler de rire ou de rage. L’IA du jeu sans exagérer est venue se placer directement dans mon top 3 des plus mauvaises IA de tous les temps, et Dieu sait que j’en ai connu des jeux pourris. Bref, rendez-vous service et achetez plutôt pour le même prix l’excellent reboot de Hitman (critique ici).
- Umbrella Corps
Bon sérieusement là Capcom, va falloir m’expliquer c’était quoi l’objectif avec Umbrella Corps. En plus d’être un mauvais TPS multijoueur avec des mécaniques rouillées, Umbrella Corps se permet même de cracher sur une licence mythique en perdition (mes prières vont au messie Resident Evil 7). La réalisation technique est tout simplement indigne d’un grand éditeur comme Capcom, sans oublier bien sur une politique de DLC hors de prix à vous faire vomir. Il n’y a décidément rien à sauver dans ce Umbrella Corps. Si buter des zombies est votre deuxième grande passion après la danse, je vous conseille plutôt Killing Floor 2 (preview ici) ou bien de relancer un bon vieux Left 4 Dead. Ne me remerciez pas !
- Recore/Quantum BreaK
Recore et Quantum Break sont deux exclusivités qui symbolisent à elles seules toute la faiblesse de la Xbox One sur cette génération. Sans être particulièrement mauvais, les deux jeux restent quand même très moyens et souffrent de la comparaison avec les exclusivités de l’éternel rival japonais. Face à l’ogre Sony que rien n’arrête (pas même la PS4 « Pro »), Microsoft a du mal, beaucoup de mal à inverser la vapeur. Si cette année Forza Horizons a sauvé la console de l’humiliation totale, la récente annulation de l’exclusivité Scalebound sonne le déclin définitif pour la Xbox One. Rendez-vous sur la prochaine génération !
LE jeu qui m’a scotché Cette année c’est Dragon Quest Builders qui est tellement plus qu’un Minecraft-like.
Et j’ai aussi beaucoup apprécié Uncharted 4 et Tomb Raider 2.
Je Précise que je suis pas un gros joueur et que je n’ai pas de PC, par conséquent plein de jeux me sont inaccessibles (snif Civilization 6), donc mon année se résume aux jeux ps4….
Dragon Quest Builders a une très bonne réputation auprès des joueurs! Si vous aimez les jeux dans le genre Minecraft, il y a aussi Lego World qui est pas trop mal (mais toujours en early access pour le moment).
Tomb Raider 2 m’a un peu déçu par rapport au reboot, et encore plus si on le compare à Uncharted 4. C’est sur que sans PC, on passe à côté de beaucoup de jeux notamment tout ce qui est indé ou stratégie. Mais il y a déjà largement de quoi faire sur PS4!