Top/Flop Jeux Vidéo 2014 de Florian Falcucci

Top/Flop Jeux Vidéo 2014 de Florian Falcucci

LE TOP 2014

Choix difficiles en cette année 2014, puisque cela devait être l’année de la nouvelle génération chez les consoles. Mais comme à chaque fois, on se fait avoir, et on tombe dans une sorte d’année de transition, à coups de remakes HD et de jeux cross-gen. Pour moi, la fin de l’ère PS360 fut The Last of Us, sans aucun doute, et les premiers « vrais » jeux PS4/XBO n’arriveront que l’année prochaine. Heureusement qu’en 2014, Nintendo est monté au créneau sur sa WiiU et que la scène indé ne s’est jamais portée aussi bien. Une vraie plus-value pour apporter de la complémentarité à la proposition vidéoludique actuelle et éviter les sempiternels triple A.

2127891-169_bayonetta_2_wiiU_gameplay_061213_boss1 / Bayonetta 2 (WiiU)

Les japonais n’ont jamais trop intégré les games designs de l’Occident et restent de plus en plus dans leur coin. Sauf que voilà, Platinum Games, lui, a pigé que la force du jeu japonais est dans les genres qu’il connaît le mieux et le fun qu’il procure. Bayonetta 2 est de cette trempe-là. Une véritable ode au plaisir de jeu, un vrai retour aux sources du beat them all, une perle de WTF où on a constamment la banane aux lèvres tellement on prend son pied. Un véritable ballet d’anges et de démons qui explose dans la bonne humeur à coups de katanas et de lance-flammes accrochés aux talons aiguilles. Le jeu ne réinvente pas la roue et n’apporte pas grand-chose par rapport au premier. Mais au milieu de toute cette vague de FPS/TPS militaires, une telle proposition aussi alléchante est difficile à refuser, surtout quand celle-ci est aussi bandante (la proposition, pas l’héroïne… quoique).

 

dkctfscreen112 / Donkey Kong Country Tropical Freeze (WiiU)

Comme Bayonetta 2, Donkey Kong fait partie de ces miraculés qui font plaisir à voir. Le Returns avait permis de montrer que non, Retro Studios n’est pas abonné à la licence Metroid (pour laquelle ils avaient officié sur la trilogie Prime) mais qu’ils savent faire des purs jeux de plate-forme de la belle époque. Quand on lance Tropical Freeze, après s’être pris une bonne baffe dans la tronche visuellement (ce qui permet de confirmer que non, la techno ne fait pas tout s’il y a d’excellents artistes derrière), la nostalgie et le plaisir de jeu envahissent le joueur comme s’ils ne nous avaient jamais quittés. Les menus défauts du Returns ont disparu (le combo des touches taper/rouler est désormais séparé) et le jeu propose du challenge à revendre, surtout si on veut tout récupérer. Un pur délice.

 

Theatrhythm-Final-Fantasy-Curtain-Call-Gets-New-Gameplay-Video-with-FF7-to-FF14-Songs3 / Theathrythm Final Fantasy Curtain Call (3DS)

J’adore autant ce jeu que je déteste son titre imprononçable. On va juste l’appeler Curtain Call. Donc, FF Curtain Call, c’est le mix entre le jeu rythmique et la saga des Final Fantasy. Après un premier épisode que je n’ai jamais pu faire, le second opus arrive, les bras plein de morceaux (en fait la plupart sont les DLC du premier épisode), ce qui donne simplement plus de 200 morceaux répartis sur tous les épisodes de la série, y compris les spin-off comme Tactics ou Crystal Chronicles. En plus de ça, le jeu se permet d’avoir un système de jeu vraiment malin, basé sur l’utilisation de quatre personnages pour leur associer des attaques dispo dans le jeu (chaque touche réussie permet d’attaquer le monstre ou d’avancer dans le décor, chaque fausse note réduit la barre de vie). Tout ça couplé avec un mode Quest bien rigolo et un mode Versus vraiment extra. Réservé à un public de niche, il faut aimer les musiques de FF et les jeux de rythme. Ça tombe bien, j’adore les deux.

 

Backfire4 / Towerfall: Ascension

En revoyant Zodiac (rien à voir, je sais), je me rendais compte que le premier jeu vidéo grand public, Pong, avait marché parce qu’on pouvait y jouer à deux. Quarante ans plus tard, la grosse majorité des jeux se jouent exclusivement sur le web, chacun chez soi. Question ambiance à la maison, on repassera. Heureusement sur PC, on trouve de plus en plus de studios indés qui sortent plein de jeux multi sur le même écran, pour se régaler entre potes autour d’une pizza. TowerFall Ascension est de ceux-là. D’abord sorti sur feu la Ouya (comment ça elle n’est pas morte ?), Towerfall est un jeu mettant en scène quatre archers se tirant sur la tronche dans une arène à la Smash Bros avec des bonus débiles dans tous les sens. Probablement la meilleure chose qui aurait pu arriver pour sauver les soirées entre amis avec trop de silences gênants.

 

Pacmansmashbroswiiu3dsmiiversewebpostthtehhgwgwgw5 / Super Smash Bros (WiiU/3DS)

J’en ai déja longuement parlé ici, mais comme dit juste au-dessus avec Towerfall, les petites parties dans le salon avec les potes qui vannent et qui font des coups de putes, ça manque. Certes ça demande plus de logistique mais quand même. Jouer sur le net avec ses amis, c’est sympa, mais ça n’a pas la même saveur que de faire ça dans le salon. Ce sont ces petits moments où vous voyez un de vos camarades plutôt discret qui récupère toutes les pièces pour fabriquer son gros rayon laser, se placer en fourbe sur la droite de l’arène et balancer la sauce. Ou quand une Smash Ball apparaît dans les airs et que d’un coup le pote avec qui vous avez fomenté une alliance pour faire tomber le premier du classement vous poignarde dans le dos en chopant le Super Smash et en le balançant juste sur votre tronche. Et le pire c’est qu’il s’excuse.

 

thelastofus-leftbehindBonus DLC // The Last of Us Left Behind

On a beau craché sur les DLC payants, mais parfois, on a droit à quelques jolis moments. Déja que le Last of Us original nous balançait à la tronche une histoire incroyable et une écriture aux petits oignons, le DLC sorti en début d’année, Left Behind, vous met dans la peau d’Ellie et vous narre via un flashback une escapade nocturne dans un centre commercial avec son amie Riley. Ceux qui ont joué au jeu original savent déja de quel moment il s’agit. Le DLC fait le switch entre ce retour dans le passé, et un autre passage dans le jeu original où Ellie se retrouve seule (pas de spoils). C’est sûrement le flashback qui permet encore une fois à l’équipe de Naughty Dog de démontrer sa puissance quand il s’agit d’écrire des personnages. Via des passages géniaux (le passage du jeu d’arcade, excellent), le DLC montre qu’on peut créer un complément d’histoire en le travaillant aussi bien que le jeu de base sans se moquer du joueur. Du grand art.

 

LES PRIX SPECIAUX

Le jeu le plus addictif // Dungeon of the Endless (PC)

J’ai dû passer une quinzaine d’heures en béta, la même chose sur la version finale: une vraie saloperie. Tout ça pour juste ouvrir des portes et se faire éventrer par une armée de monstres prêts à vous sauter dessus planqués dans la pénombre.

Le jeu indé-surprise le plus « métroïdvania » // Strider (PSN/XBOX Live)

Remake d’un vieux jeu de Capcom dont le héros répond souvent présent lors des joutes de Marvel VS Capcom, ce Strider est une sacré bonne surprise: joli comme tout, prenant et vraiment fun, c’est un des meilleurs jeux sortis cette année, et un des plus oubliés, malheureusement.

Le jeu avec le plus de nazis et le plus de robots // Wolfenstein New Order (PS4/PS3/360/XBO)

On pensait qu’il serait pourri, il se défend plutôt bien. Fun, prenant, superbe direction artistique, le jeu permet de s’éclater autant qu’à l’époque, tout ça dans une uchronie où les nazis ont gagné la guerre. Seul défaut : il ne sait pas trop sur quel pied danser, entre sérieux de la mise en scène et humour parfois malsain.

Le jeu le plus répétitif mais le plus grisant // inFamous Second Son (PS4)

C’est incompréhensible : le jeu enchaîne les missions hautement soporifiques où on se contente d’aller d’un point A à un point B et dégommer des méchants, mais le gameplay de pouvoirs est tellement jouissif et le héros plutôt cool et bien écrit (pour une fois) qu’on arrête pas de prendre son pied.

Le jeu le plus « c’est sympa, mais maintenant je veux l’autre moitié » // Broken Age: Acte 1 (PC)

Tim Schafer c’est un rigolo : avec tout l’argent qu’il a ramassé avec son kickstarter, il nous a tout juste pondu une moitié d’histoire de son fameux point’n click. Bon, c’est quand même vachement bien, mais fais gaffe, monsieur Schafer, je t’ai à l’oeil.

Le jeu le plus grillé dans le métro // Luftrausers (PC/PSN)

Luftrausers, c’est un petit jeu 2D complètement rétro où vous conduisez un avion de chasse et devez dégommer d’autres avions et des croiseurs sur l’océan. Fun, dynamique, bien bien dur, mais à force de bouger sa PsVita dans la rame de métro, bizarrement, ça perturbe les gens.

Le jeu le plus pété // P.T (PS4)

Kojima se lance dans Silent Hills, et balance sa démo comme ça, l’air de rien. Juste un foutu couloir. Mais c’est peut-être le couloir le plus flippant que j’ai jamais fait. Tout juste gâché sur la fin par des énigmes à la con complètement pétées. Mais sinon c’est du grand art.

Les deux remakes les plus indispensables // Last of Us Remastered (PS4) et Metro Redux (PS4/XBO/PC)

Bon, j’avoue, Last of Us n’est pas obligatoire mais si vous ne l’avez pas fait, c’est un chef d’oeuvre. Par contre, les deux Metro remastérisés, c’est un vrai boulot de passionné, et ça permet de redécouvrir deux magnifiques jeux (Metro 2033 et Metro Last Light) injustement oubliés.

 

LE FLOP 2014

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1 / Castlevania Lords of Shadow 2 (PS3/X360)

Bon, je sais que chez Mercury Steam, le développement du jeu s’est pas super bien passé (en gros, chacun bosse dans son coin et on regroupe tout à la fin). Le premier épisode était très sympathique : des ambiance vraiment jolies, un gameplay avec des défauts mais qui se défendait, et un jeu plutôt épique et long. Ce deuxième épisode est une douloureuse épine dans le pied, que je n’ai pas pu terminer tellement le jeu m’a vraiment saoulé. On plaque tous les jolis paysages du premier opus pour des ambiances avec des relents gothiques (quelques jolis panoramas de châteaux) mais dans l’ensemble ça reste des décors modernes avec des usines, des laboratoires et d’autres niveaux pas inspirés pour un sou. Caméra parfois mal placée où on ne voit pas trop ce qu’il se passe, progression pénible et très lourde parce qu’on repasse par les mêmes endroits, séquences d’infiltrations ULTRA CHIANTES : le jeu enchaîne les fausses notes avec un dédain pas possible, puis on regarde les vidéos de Bayonetta 2 et on se dit que finalement, ce Lords of Shadow 2 sera juste un mauvais souvenir.

 

alien-isolation2 / Alien Isolation (PC/PS4/XboxOne)

Alors ça me fait presque mal de le mettre dans ce flop mais quelle terrible déception. Le jeu commençait pourtant sur les chapeaux de roues: on commence lentement, la production design est fantastique, on est immergé comme jamais. Les premières heures de jeu sont vraiment top avec un alien flippant et un gameplay lent et couillu. Et puis on commence à se rendre compte qu’on repasse aux mêmes endroits sans vraiment savoir pourquoi, que le gameplay n’a pas évolué d’un iota (la blague du lance-flammes qui ne sert qu’à faire fuir l’alien si on se fait repérer) et tous les objets que l’on crafte ne serve qu’à éloigner l’alien de nous. Un gameplay très binaire (on est trouvé ou on ne l’est pas) où on passe son temps à ouvrir des portes et taper des codes (et je pèse mes mots!), tout ça pendant au moins 15 heures. Ajoutez à ça beaucoup trop de bugs pour un jeu d’aventure (dont un qui m’a simplement empêché de finir le jeu…), et vous aurez un bien beau gâchis.

 

GWBW53 / Gods will be Watching (PC)

Le jeu m’avait clairement intrigué. Une sorte d’aventure point’n click avec des thématiques adultes et des situations plutôt chouettes sur le papier. Imaginez : la première séquence vous met dans la peau d’un membre d’une petite escouade spatiale qui doit récupérer des données en utilisant des otages pour ne pas que l’équipe de sécurité ne vienne vous allumer. A vous de gérer les otages, de les calmer et de surveiller si les flics ne tentent pas quelque chose. Le jeu propose plusieurs situations comme celle-ci. Sauf que le game design est conçu pour que le joueur fasse du die and retry, et ça en devient trop difficile. Les développeurs ont même mis un mode plus « facile », sans évènements aléatoires qui venaient flinguer les efforts du joueurs (on recommence toute la séquence, et donc des dizaines de minutes). Mais même comme ça, c’est frustrant, et ce, dès la séquence 2 où vous devez tenir plusieurs jours dans une séance de torture, sans trop savoir comment faire, vu que le jeu ne donne jamais d’indices. Un concept qui aurait pu être intéressant, mais gâché par la volonté des développeurs de vouloir punir le joueur à tout prix (je vois pas d’autres explications).

 

Transistor_screen_04_vf14 / Transistor (PS4)

Agréablement surpris par Bastion, le premier jeu de Supergiant Games, j’étais très curieux de Transistor, qui vous place dans la peau d’une jeune chanteuse avec une grosse épée (dans les faits, c’est un peu plus poétique que ça). Le jeu est une sorte de mélange entre du hack’n slash et du RPG tactique, puisque vous pouvez mettre le jeu sur pause pour planifier vos attaques avec des points de mouvements, et mélanger des attaques spéciales pour combiner leurs effets. Sauf que le jeu se contente d’enchaîner les arènes dans un univers avec beaucoup trop de zones d’ombres et de « non-dits » qui deviennent assez énervants. On ne devine l’histoire que via des textes à trouver sur des moniteurs (la mode des « on a la flemme de faire de la mise en scène dans des jeux, du coup on vous met du texte, c’est plus simple ») et à la fin, on fait « tout ça pour ça ». Mouais.

 

child_of_light_screenshot_village_127131-52f4b2425250f5 / Child of Light (PS3/PS4/X360/XBO)

Jeu style « indé » d’Ubisoft qui fait partie de la petite vague avec Soldats Inconnus (bien mieux réussi d’ailleurs), Child of Light promettait une aventure mignonne et colorée dans un style RPG à la japonaise. Au début, je m’attendais à un mix avec un peu de plate-forme qui aurait pu très bien fonctionner, mais c’est très vite tué dans l’oeuf lorsque l’héroïne récupère assez tôt dans le jeu le pouvoir de voler partout. Artistiquement, je n’ai rien à reprocher au jeu, mais c’est sa trop grande simplicité du gameplay qui viendra le trahir. Le jeu est basé sur le système de combat de Grandia : on a une barre de progression de l’action des personnages en bas, et toute la stratégie réside dans le fait de placer les bonnes attaques au bon moment pour empêcher ou ralentir les actions de l’adversaire. Une bonne idée de base, mais le jeu se contente vraiment du minimum, devenant au final une simple version « light » d’un RPG japonais. Parfait pour ceux qui n’y ont jamais touché (et encore, le jeu devient vite répétitif), mais pour ceux qui en ont pratiqué un ou deux, c’est pas bien passionnant.

 

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