
Re-Anime: Venus Wars (de Yoshikazu Yasuhiko)
Aujourd’hui, retour sur Venus Wars, sorti en 1989 et qui a fait les beaux jours des vidéo-clubs aux débuts des 90’s. De la SF old-school qui cache en fait, un pur film de guerre se situant au cœur du conflit. Bienvenus sur Venus, ses étendues rougeoyantes, ses courses de motos à une roue dans de vastes canyons et surtout sa guerre civile.
En l’an 2003, une planète de glace rentre en collision avec la planète Venus, modifiant complètement son atmosphère et la rendant par la même occasion, habitable pour l’homme. En 2018, l’arrivée des premiers terriens sur Venus, inaugure l’An 01 vénusien. Quelques dizaines d’années après avoir colonisé la planète, les hommes se sont alors tournés vers ce qu’ils savaient le mieux faire: la guerre. Et ouais, on se refait pas…! Du coup, es troupes de Ishtar et Aphrodia se pilonnent la gueule à grands coups de missiles. Dans la ville de Io, Ishtar a un énorme avantage offensif puisqu’ils possèdent des super-tanks king-size, qui débordent de canon, véritables engins de mort aussi meurtriers que déshumanisés. Face à ça, les moyens de Aphrodia qui tente de résister, semblent dérisoires, à l’image de leurs motos tunées et armées mais quelque peu insignifiantes en comparaison.
Au milieu de tout ça, Suzanne Summers, une jeune journaliste ambitieuse, venue de la planète Terre pour couvrir les événements sur Venus et Hiro, un jeune motard qui participe à des compétitions et sa bande se retrouvent pris dans cette guerre qu’il ne comprennent pas et sont enrôlés dans l’armée d’Aphrodia. La première fois que j’ai vu Venus Wars, j’avais une dizaine d’année (oui, ça m’a prit jeune) et j’avais surtout le souvenir d’un film sur les courses de motos. Je revoyais assez clairement certaines scènes et il faut dire qu’elles sont plutôt nombreuses mais elles ne sont en fait qu’un élément du film. En le revoyant, je me suis aperçu que j’avais zappé tout le background qui est quand même le moteur du récit. Alors certes, je n’avais que 10 ans… Du coup, j’ai eu le plaisir de redécouvrir Venus Wars et de me rendre compte qu’il avait plutôt bien vieillit. En dehors de son atroce BO 80’s dégoulinante de synthés, pourtant signée Joe Hisaishi, le film parvient à s’immiscer au plus prés du combat, dans un scénario simple mais mis en image efficacement.
Yoshikazu Yasuhiko n’offre pas de point de vue particulier sur la guerre, il souhaite capturer au mieux, un moment donné, sur le vif. La présence d’une journaliste dans son histoire n’a d’ailleurs rien de surprenant tant on ressent une envie de relater des faits, en mode reportage. La japanimation est souvent enclin à la sur-dramatisation et à l’exacerbation du pathos mais le réalisateur ne tombe jamais dans le piège de l’héroïsme outrancier ou le sentimentalisme frelaté. En dehors des personnages attachants et qui évitent la caricature, la grande réussite de Venus Wars réside dans le rôle de ces fameux tanks. Pendant une grande partie du film, l’armée de Ishtar n’a pas de visage, elle n’est qu’acier, artillerie lourdes et obus. Les tanks sont posés comme des sentinelles, prêts à tirer au moindre geste et que rien ne peut arrêter. Pour rappel, ils ont des motos en face… L’absurdité d’un conflit où tout est déjà perdu d’avance.
Dans la forme, Venus Wars s’en sort avec les honneurs, les dessins est un peu datés mais l’animation reste assez fluide et l’ensemble parvient à combattre les affres du temps. Années 80 oblige, le film se permet quelques plans gentillement coquins pour assurer le fan-service. Pour tout ce qui concerne le mecha-design, en termes de gros en plus petits engins, on est loin du travail d’un Otomo mais il n’a pas non plus à rougir. Du haut de ses 26 ans, Venus Wars a encore de quoi surprendre et reste un film de guerre SF basique mais sincère. Une immersion sur le champs de bataille et à l’arrivée, un classique de la japanimation.
Venus Wars de Yoshikazu Yasuhiko (1989) – Triangle Staff