
Tricks or treats (OlliOlli2 : Welcome to Olliwood)
OlliOlli 2 est la suite d’un petit jeu indépendant crée par Roll7 sorti en catimini l’année dernière et qui avait surpris son monde en proposant un jeu 2D de skate fun, arcade et surtout adapté à la console avec un gameplay au stick simple mais plutôt riche. Même si j’ai quelques lointaines heures de jeu sur un Tony Hawk que tout bon ado boutonneux a retourné comme il se doit, je ne suis pas un mordu de jeu de skate, loin de là. Pourtant, le premier épisode était sympathique sans être transcendant, proposant une bonne alternative à un genre qui s’était un peu perdu. Tout juste un an après, qu’en est-il de sa suite ?
Même les jeux indépendants se mettent à faire leur propre séquelle. Hotline Miami, Terraria et maintenant OlliOlli. Comment apporter de nouvelles choses quand le concept de base a été fait avec quelques bouts de ficelles, et que ce sont ces bouts de ficelles qui rendaient le jeu attachant ? En rajoutant toujours plus de choses. OlliOlli 2 a vu son esthétisme revu à la hausse en abandonnant le côté pixel art et en lorgnant bien plus vers le style « smartphone ». Comprenez : aplats, légers dégradés et rendu plus chatoyant histoire de brasser un public plus large. Plus léché et joli, le petit moteur graphique du jeu fait son job et propose un jeu haut en couleurs, servi par une animation de skateur au diapason. Le gameplay est toujours aussi simple mais rajoute une petite richesse dans les mouvements bienvenue. Il oscille entre le grind et les sauts. Sur le sol, une pression sur X suffit à se lancer, et pousser son stick dans une direction prépare le saut, tandis que le relâcher lance la figure. Se réceptionner demande de ré-appuyer sur X, tandis que sauter sur un grind demande de maintenir le stick dans la direction de son choix. Évidemment, le mouvement du stick accompagné des gâchettes permet de faire des figures plus risquées mais rapportant plus de points. Pour parfaire le tout, le second épisode introduit le système du manual (tenir en équilibre sur son skate) une fois au sol, histoire de ne pas casser son combo mais sans prendre de vitesse. Une pratique risquée, mais qui rapporte gros si on gère bien sa vitesse (le timing de réception est indispensable pour bénéficier de quelques coups de boost). Le multiplicateur peut facilement atteindre les x80 si on se démène pour ne pas se planter jusqu’à la fin du niveau. Un gameplay facile à prendre en main, et immédiatement fun.
Le syndrome de la suite
Pour le contenu, on navigue en terrain connu en ce qui concerne les suites de ce type de jeux : explorer différents univers plus exotiques. On passe de la rue classique au temple aztèque, au far west ou encore au décor sci-fi avec dominante verte. Des changements de décors bienvenus, mais qui concrètement n’apportent rien au gameplay. Les obstacles et les grinds sont clairement les mêmes, seuls les skins et la difficulté changent. En effet, le mode « carrière » permet de s’adonner à cinq niveaux par monde (dans 5 mondes, ce qui fait concrètement 25 niveaux) en graduant la difficulté au fur et à mesure. Chaque niveau vous demande de réussir des objectifs divers (faire 1 000 000 de points, réussir à enchaîner tel trick avec tel trick…) qui, s’ils sont tous réussis, débloquera la version « hardcore » du-dit niveau, avec à la clé d’autres objectifs. Pour débloquer les niveaux normaux il suffit de réussir à terminer le parcours sans se viander la tronche. Et c’est d’ailleurs la petite problématique du jeu, une graduation de la difficulté qui fait passer le joueur de la recherche du high-score en un jeu de réflexe pur jus.
Là où les premiers niveaux sont des terrains d’expérimentation excellents pour s’adonner avec plaisir au high-score ultime, les derniers parcours deviennent tellement délicats qu’on ne pense plus qu’à simplement arriver à la fin, sans se soucier des figures que l’on effectue. Les obstacles et le timing sont tellement serrés que le jeu d’arcade se transforme presque en un runner plate-forme. Pire, quelques approximations de gameplay viennent ternir le tableau et rendre les derniers niveaux limite frustrants. Il n’est pas rare de voir un grind loupé ou une réception en catastrophe alors que la bonne manip a été faite correctement. Certes, on constate moins d’erreur que dans le premier volet, mais dans la mesure où les niveaux gagnent aussi en complexité, le jeu manque toujours d’une petite finesse sur la précision et la hitbox des éléments.
L’arcade sans pitié
OlliOlli 2 est sans pitié, et on préférera même privilégier les premiers niveaux pour s’éclater à faire péter le highscore plutôt que les derniers, trop difficiles pour vraiment s’intéresser à la composante arcade. Malgré ça, on prend un certain plaisir au jeu, surtout que ce second épisode rajoute quelques modes bienvenus, comme un mode Skatepark histoire d’apprendre les différentes techniques facilement, une sorte de mode Défis pour comparer ses scores avec ceux du monde entier, et, petit plaisir bien pensé, le Grind du jour. En gros, le jeu propose un parcours aléatoire par jour où l’on peut s’entraîner indéfiniment, puis, lorsqu’on se sent prêt à passer à l’action, on se lance sur le parcours pour tenter de faire le meilleur score possible, mais avec une seule chance. Un mode de jeu qui met tout le monde au même niveau, et qui donne l’opportunité même à ceux qui ne passent pas dix heures par semaine de briller en société.
Cette suite est meilleure en gameplay pur que le premier épisode. Il bénéficie même d’un level design original en forçant le joueur à choisir son chemin pour trouver des secrets ou faire de meilleurs scores. Mais le jeu se transforme trop vite en cauchemar dans le mode carrière, en sacrifiant le fun au profit d’un jeu hardcore oscillant dangereusement avec le « plateformer » sans pitié. Cela ruine l’expérience de l’arcade et du high-score, sans parler des problèmes de précision qui en frustreront plus d’un. Malgré ça, le jeu est toujours aussi fun, même s’il ne prend pas énormément de risques, et plaira sans doute à ceux qui cherchent un petit jeu à tester et qui regrettent l’époque béni des Tony Hawk. Comme d’hab, Sony fait un super travail d’accessibilité avec un cross-buy et un cross-save entre les versions VITA et PS4, et est même gratuit pour les abonnés PSPlus. A ce prix-là, pourquoi se priver ?
OlliOlli 2
Développé par Roll7
Edité par Sony
Prix: gratuit jusqu’au 1er avril pour les abonnés au PS+, sinon c’est 10 euros
OlliOlli 2 : Bienvenue à Olliwood – Trailer de… par Gamekult