Un samedi dans le Hall H (2/7) : Panel Warner Bros, 1ere partie

Un samedi dans le Hall H (2/7) : Panel Warner Bros, 1ere partie

Ce week-end, le Daily Mars vous propose de vous plonger au cœur de la plus grande salle de la Comic-Con de San Diego : le Hall H. Une arène de 6700 personnes où les blockbusters se battent en duel pour gagner le cœur (et le portefeuille) des fanboys. Avec, souvent, des vrais morceaux de réalisateurs qui parlent dedans. Dans l’ordre, la journée du samedi 20 juillet dernier comptait les panels parmi les plus attendus de la Con en matière de films : Warner Bros., Lionsgate, Fox et Marvel Studios sont venus présenter leurs prochaines productions, avec beaucoup de « surprises » et de sens du show à la clé. On a même eu droit à une discussion de haut vol avec cinq femmes d’action très en vue.  Tour d’horizon sur une journée de ce que peut offrir ce temple du fanservice, le meilleur comme le pire.

Le studio au bouclier WB était un des seuls à embrasser pleinement la Comic-Con comme outil marketing puissant, en mettant sur le même plan ses séries TV et ses films, et en sponsorisant les précieux grands sacs que se trimballent les accrédités. Ils sont aussi coutumiers de prendre la part du lion de la journée, avec un panel-fleuve de 2h45 cette année ! D’emblée, Chris Hardwick, à la tête du site et du podcast Nerdist ne perd pas du temps à présenter Jeff Bridges sous les vivas, et des extraits du film d’aventures médiéval  Seventh Son, dont la sortie a été reportée à janvier 2014. Les extraits montrés semblent de très bonne qualité en termes d’effets visuels terminés, une constante assez bluffante d’année en année sur les panels du Hall H. Cependant, mise à part la transformation de Mother Malkin, les effets spéciaux peinent à convaincre ou à vraiment nous transporter dans le monde, une immersivité qui devrait être là. Nous avons eu droit à une séquence du film qui arrivait à être assez haletante, avec un clin d’œil à Indiana Jones. Les extraits montrés ne s’étendent que très peu sur le trailer disponible en ligne. La portée à l’écran du monde n’est que moyennement convaincante, et expose assez mal les enjeux du film : si l’apprenti, le Seventh Son du film, Ben Barnes, est bien présent et au centre du film, tout comme Jeff Bridges en combattant des forces du Mal. Le problème est que la photographie est assez passe-partout, rappelant celle d’un autre flop coûteux,  Jack The Giant Slayer. Sergei Bodrov (Mongol) n’est pas parvenu à captiver l’auditoire. Le panel (disponible ci dessous ) évoque à peine la préparation physique du tournage, le souci du détail accordé aux plateaux de Prague, et un teasing d’une relation passée entre les personnages de Bridges et Moore.

Très vite, les choses sérieuses commencent avec Godzilla, avec des écrans géants (au nombre de trois, une « customisation » de la présentation qui avait déjà eu lieu en 2012) qui projettent des champignons nucléaires en boucle, métaphore de la toute première incarnation du grand-père des kaijus. Cela était appuyé l’an dernier par la bande-son du discours d’Oppenheimer, « Now I Have Become Death »

Clairement, Gareth Edwards est plus attendu au tournant que le reste des réalisateurs, et en cadeau bonus, Hardwick projette à nouveau le teaser vu l’an dernier. Anecdote : pour ce teaser, qui ne dévoile rien de l’intrigue du film, uniquement le design de Godzilla, le terme « mood piece » a été utilisé. Il s’agissait, à travers ce test visuel, de décrire l’esprit du film et la vision d’Edwards, probablement auprès des cadres de Legendary et de Warner. Bryan Cranston a été celui qui a le plus animé la salle, en expliquant le quotient « badass » de Godzilla par rapport à un King Kong. La question qui se posait l’an dernier  était : pourquoi donner le feu vert à Godzilla et Pacific Rim et donner le focus sur les kaijus japonais ? La vision des premières images (un teaser trailer également prêt à une diffusion en salles) donne une réponse sans appel : il s’agit d’une vision totalement opposée de celle de Del Toro. Tout comme pour Monsters, Gareth Edwards reprend et amplifie les séquences de régions entières mises en quarantaine et dévastées suite au débarquement de créatures surnaturelles : des extraterrestres dans Monsters, et non pas un mais sans doute plusieurs kaijus dans Godzilla. La photographie est élégante et dé-saturée, et surtout, le point de vue est très fort : on ne quitte jamais l’échelle humaine, on est ainsi lâchés au cœur du désastre. Ainsi, la dévastation causée par un kaiju dans un hall d’aéroport est vue de l’intérieur, avec la panique parmi la population présente. Contrairement au précédent teaser, on ne voit pas la tête de Godzilla, mais bien sa patte en fin de bande-annonce. Cela établit son échelle par rapport au kaiju, et cela ne nous dit rien de plus sur son comportement (le teaser précédent dévoilait des carcasses de kaiju). Bref, une bande-annonce très efficace, qui semble effectivement donner le beau rôle à sa distribution, parmi lesquelles on retrouve Elizabeth Olsen et aussi Juliette Binoche.

Le panel est à retrouver ici :

Peu après, c’était au tour de 300 : Rise Of An Empire de faire son entrée. Même si le film a été reporté à mars prochain, les extraits montrés étaient parmi les plus généreux du panel. Le bateau emmené par Noam Murro semblait être bien avancé, en montrant les flottes de Xerxès s’avancer vers Athènes. La photographie est très marquée sur les marrons, beige et gris tout en maintenant la cohérence visuelle avec l’univers de 300. Et c’est bien là que le bât blesse : les détracteurs du film de Snyder qui blâmaient son esthétique chic et toc ne trouveront rien de plus qui les fasse changer d’opinion. Ce côté « redite » handicape beaucoup les scènes montrées, même si l’on est moins dans le nihilisme guerrier et plus dans un péplum classique. La fraîcheur de Rise of An Empire vient plus de la place donnée à Artemisia (Eva Green). Mais là encore, ce personnage féminin très fort peut souffrir de l’inégalité des performances de Green (qui était, certes, très fun dans le médiocre Dark Shadows de Burton).

Avant de conclure la partie consacrée aux films Legendary/Warner, Duncan Jones est venu présenter une autre « mood piece » surprise : celle de l’adaptation de l’univers World of Warcraft, sobrement intitulée Warcraft. Une façon comme une autre d’entériner la mise en chantier officielle du film, avec un démarrage prévu début 2014. Contrairement à Godzilla, Warcraft semblait beaucoup moins abouti visuellement et plus pauvre narrativement. Pour les non-initiés (qui ne constituaient apparemment pas un grand nombre de la salle) cela ressemblait plus à un croisement entre western et science-fiction. A peine a-t-on entrevu une charge entre un guerrier et un Orc, dans un environnement désertique et clairement d’une autre planète. Cela ne nous dit pas si c’est la direction prise par Jones, dans une industrie où les adaptations, même indirectes, de jeux vidéo peinent à faire de bons films. Plus d’infos ont été révélées par la suite.

Retrouvez à 17h la suite de ce feuilleton avec la seconde partie du Panel Warner Bros.
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